Des actes de vandalisme sporadiques et isolés ont de nouveau été perpétrés sur le mobilier urbain, les magasins et des véhicules par des groupes de jeunes, dimanche à Guerrara (120 km au Nord-Est du chef-lieu de Ghardaïa), après une nuit d’accalmie, a-t-on constaté. Ces actes de destruction de biens publics et privés, "devenus un défouloir pour les jeunes", ont repris durant la matinée de dimanche dans le quartier dit Mahmoud, au centre de Guerrara, avant qu’un important dispositif policier ne charge en utilisant des bombes lacrymogènes pour contrer ces individus et les empêcher de poursuivre leurs actes.
Des députés, sénateurs et élus locaux de la wilaya de Ghardaia se sont mobilisés avec les pouvoirs publics pour trouver un moyen de mettre en place "un canal de médiation" entre les antagonistes "qui n’ont présenté aucune revendication" et éviter les dérapages et les pertes humaines, ont souligné des élus locaux. Des appels au calme et à la raison ont été lancés par les sages, les imams et autres membres de la société civile locale, ainsi que ceux de toute la wilaya, pour instaurer un dialogue et contribuer à rétablir la quiétude et la concorde entre les résidents de la ville de Guerrarra.
Un imposant dispositif de sécurité a été mis en place, depuis vendredi soir, et des brigades d’intervention rapide ont été déployées à travers l’ensemble des quartiers de Guerrarra afin de maîtriser la situation. Des heurts récurrents et sporadiques suivis de jets de pierres et de cocktails Molotov avaient éclaté à la sortie du stade de la localité, après un match de football, qui s’était déroulé dans le fair-play, opposant deux équipes locales pour le compte du championnat de wilaya.
Des jeunes supporteurs des deux équipes se sont livrés à des actes de vandalisme et de pillage, saccageant et incendiant près d’une vingtaine de locaux commerciaux, des habitations, des véhicules privés, ainsi que le mobilier urbain. Les différents antagonistes ont dressé des barricades à l’aide de pierres et autres objets hétéroclites et brûlés des pneus pour bloquer la circulation et empêcher l’accès des forces de l’ordre. Les forces de l’ordre, intervenues sur les lieux, ont fait à plusieurs reprises usage de bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers.
Les actes de vandalisme et de destruction du mobilier urbain ainsi que des traces de pneus brûlés, des pierres érigées en barricades et des douilles de bombes lacrymogènes sont encore visibles dans la localité formant ainsi une image de désolation du centre-ville de Guerrara. L'on dénombre plus d’une quarantaine de blessés, une vingtaine d’incendie de locaux et habitations, des destructions du mobilier urbain ainsi que la dégradation des sièges locaux de l’agence de Mobilis, de la banque BADR, de l’antenne de l’ANGEM et de la recette des Impôts. De nombreux observateurs locaux s’insurgent contre l’utilisation des réseaux sociaux, particulièrement facebook et twitter, pour appeler à la haine entre des groupes de citoyens d’un même pays.(Aps)