L'un des titres les plus originaux (et les plus propices à la réflexion) de la presse internationale de ce mercredi 14 juin, est celui déniché par la rédaction du grand quotidien de Montréal "La Presse", pour relater un fait divers qui a eu lieu la veille dans cette belle province francophone du Canada.
Le titre de l'article en question est libellé comme suit: "un homme heurté par un véhicule repose dans un état critique."
"Repose". C'est la première fois, à mon avis que, le verbe "reposer" est utilisé par des médias, au sens propre, sans aucun humour (qui d'ailleurs, dans ce contexte, serait déplacé) pour décrire l'état d'une personne victime d'un accident non mortel de la circulation.
Dans le monde hyper violent d'aujourd'hui, le choix de ce verbe n'est pas seulement une figure de style. En plus d'être un témoignage de sollicitude envers un citoyen en difficulté, l'utilisation de ce mot dénote des rapports sociaux idéalement policés, donne une image d'une société apaisée, au moins dans ses comportements quotidiens, atteste également un profond respect de la vie humaine.
Dans une époque où de nombreux médias du monde entier, notamment les chaînes de télévision, cultivent la violence et la vulgarité pour faire de l'audience ; dans ces tristes temps où les tueurs en série, en Occident, et les terroristes de Daech envoient "reposer" en enfer le premier quidam venu, la délicate attention du journal montréalais fait chaud au cœur.