Alors que les Algériens pensaient que la voiture Renault "made in Algeria", est définitivement tombée en panne, voilà que le groupe Français annonce lui-même qu'un "accord-cadre" a été signé il y a quelques jours (le 26 mai) avec le gouvernement Algérien en vue d'implanter son arlésienne usine en Algérie.
Une petite bonne nouvelle tout de même puisque d'aucuns pensaient que ce projet vieux de deux années a été stoppé net dans son élan. Pas tout a fait donc si l'on s'en tient aux propos d'une porte-parole du groupe français tenus aujourd'hui même. "Je vous confirme qu'un accord-cadre a été signé mais les discussions se poursuivent en vue de la finalisation de cet accord, a-t-elle déclaré.
Le journal le Figaro avait auparavant évoqué la signature de cet accord. Un petit bémol tout de même puisque les discussions se poursuivent en vue d'un texte définitif", souligne la porte parole de Renault. Curieusement les autorités Algériennes qui ont fait par le passé de ce projet, un trophée de guerre qu'elles exhibent à chaque occasion, n'ont pas fait la même annonce ni commenté celle de leur éventuel partenaire. Mystère.
Renault parle, le gouvernement se tait
Mais au-delà, cette nouvelle n'est pas forcément bonne. En effet, la source Française glisse quelques détails du projet qui rendent son importance toute relative. En effet, à une question sur la clientèle ciblée par cette usine Algérienne, la porte-parole de Renault a expliqué que les voitures de cette usine seraient destinées au marché local...
En d'autre termes, le constructeur français va juste rapprocher ses voitures de ses clients algériens. L'usine n'aura pas pour vocation d'alimenter le marché régional ni même Africain. Et c'est tout "benef" pour le constructeur ! Quid du type de voiture a produire en Algérie ? La porte parole de Renault s'est refusée à donner plus d'informations en attendant la finalisation des "discussions en cours".
Une usine Renault à tout prix !
Elle a en revanche donné une précision qui ne laisse pas l'ombre d'un doute sur la vocation de l'usine Algérienne. "Dans la région, Renault a déjà une unité à Tanger (Maroc), dont l'essentiel de la production est destiné à l'export". Décodé, l'usine d'Algérie, si usine il y aura, sera exclusivement destinée à fournir les voitures "bas de gammes" tel que la Logan, Sandero, la Symbol et peut être la Clio II, aux seuls Algériens...
Ce sont d'ailleurs ces détails qu'a révélé récemment le Figaro. En clair, il s'agira de produire localement des voitures modestes a des prix modestes à un pays qui joue tout aussi modeste en terme de négociations.
Des voitures locales pour un marché éponyme...
Il n'est pas utile de sortir des grandes écoles d'économie pour comprendre qu'en matière de retour sur investissement, l'usine de Renault est tout à fait contreproductive mis à part les quelques milliers de postes d'emploi qu'elle va créer.
Tout çà pour çà, sommes nous tentés d'écrire, par rapport à un projet dont on parle depuis deux années au moins. Et ce n'est pas fini puisque le groupe Français veut encore forcer la main au gouvernement Algérien pour implanter sa fabrique dans la périphérie d'Alger, alors que le site de Jijel a été déjà choisi.
Et la marque au losange pourrait gagner son bras de fer puisque le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, s'était fait l'avocat de Renault en expliquant que le site "n'offre pas les opportunités nécessaires". Tout en précisant que le choix de Jijel a été fait en conseil des ministre et que, à ce titre, il est sans appel, le ministre s'était tout de suite contredit en déclarant qu'un autre site n'a pas encore été proposé...
Résultat, le gouvernement pourrait avoir accédé à la demande du groupe Français. Et ce qui pourrait expliquer peut-être l'annonce de cet "accord- cadre". Une usine Renault en Algérie à tout prix. Telle semble être la résolution du gouvernement. A ses risques et périls.