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Relance de l’économie algérienne 2017/2020 : place du secteur privé (suite)

26-10-2017 20:08  Pr Abderrahmane Mebtoul

Le président de la République, à l’occasion de la fête du 01 mai 2017, a tenu à souligner, je le cite :«face à la  crise financière que l’État est déterminé à accompagner la promotion de l’investissement national, et en partenariat par son soutien multiforme et par l’amélioration de l’environnement économique.  Et le défi exige  du patronat local de se mobiliser, aujourd’hui plus que jamais, pour accroître l’investissement dans tous les secteurs et le déployer ainsi, à travers tout le territoire national par l’amélioration de  la  productivité et  compétitivité économique de sorte que les  entreprises  algériennes résistent localement à la concurrence extérieure et que la  production parte à la conquête de marchés extérieurs ». L’objet de cette contribution fait suite à celle parue sur le site www.algerie1.com sous le titre «  lever les entraves bureaucratiques au développement du secteur privé productif. » 

1.-Quelle est la place du secteur privé au sein de l’économie nationale en 2016 ? Selon les données de l’ONS pour 2016 nous avons les  indicateurs suivants :  

a-chiffre d’affaires au cours de 108 dinar sun dollar, nous avons un total  de 189 milliards de dollars -public 65 milliards de dollars -privé 124 milliards de dollars y compris la sphère informelle. .En termes de ratio, nous avons   35% pour le public et  65% pour le  privé. 

b-consommations intermédiaires : pour 2016 les consommations  intermédiaires(CI) globales représentent 36,20% par rapport au chiffre d’affaires (CA) et par rapport à la valeur ajoutée(VA)  56,70% -Pour le secteur public les CI représentent  40,52% par rapport au CA et 68,15% par rapport à la VA -Pour le secteur privé les CI représentent 33,87% par rapport au CA  et 51,21% par rapport à la VA.

c-produit intérieur brut – PIB 2016 -Industrie 6,1%- hydrocarbures 18,8% -agriculture 13,3%-BTPH 12,9% -services marchands 30,1% -services non marchands 18,8%, pour ces deux derniers rubriques 48,9% et en incluant le BTPH qui relève de la dépense publique 61,8%. Ce qui donne  une valeur ajoutée en valeur relative  de  32% pour le public et  68% pour privé toujours inclus le poids de la sphère informelle

d- part du secteur privé dans la valeur ajoutée :Par secteurs le secteur public représente dans les hydrocarbures 89,4%, le secteur privé 10,6%, - services travaux pétroliers 100% secteur public,  étant surtout les partenaires étranger, - eau énergie 100% secteur public, - les mines  et carrières le secteur public 91,8% et 8,2% le secteur privé, -les industries mécaniques, métallurgiques, électriques ISMME noyau du développement industriel, le secteur public représente 93,0% et le secteur privé seulement 7,0%, - le secteur agriculture- pêche-sylviculture , le secteur privé représente 99,3%,- dans la chimie, plastique-caoutchouc 79,2%, -dans les matériaux de construction , 46,2% dans  l’agro-alimentaire 87,5%, - 83,1% dans le BTPH , 86,4% dans le textile/cuir -50,2% dans la section  bois lièges papiers- 82,9% dans le transport communication mais dominé par les petits transporteurs et taxis,  le chemin de fer, l’aviation relevant du domaine de l’Etat,94,4% dans le commerce ,80,1% dans la section  hôtels-café restaurant,68,6% dans les  services fournis aux entreprises et 92,2% dans les  services fournis aux ménages. Concernant l’emploi, l’Algérie comptait au 01 janvier 2016  une population active de 11,932 millions de personnes, répartie entre une population occupée de 10,6 millions de travailleurs et un nombre de chômeurs de 1,337 million d’individus, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS). Début  2016, la  population occupée se compose de 8,66 millions d’hommes et de 1,934 million de femmes. .Le salariat continue à constituer la forme dominante de la population occupée avec un taux de 69,8%.La catégorie des employeurs et indépendants représente 28,7% de l’ensemble de la population occupée. Quant à la structure de l’emploi selon le secteur d’activité, elle fait ressortir que les services marchands et non marchands absorbent 61,6% de la main d’œuvre totale, suivi par le BTP (16,8%), l’industrie (13%) et l’agriculture (8,7%). En fonction du secteur juridique, l’enquête de l’ONS indique que le secteur privé emploie 58% de l’ensemble des employés, mais avec une disparité hommes-femmes puisque l’emploi féminin se concentre en particulier dans le secteur public avec 64,1% de l’emploi féminin global. 

e- impôts liés à la production  par secteur juridique en 2016 : Le secteur  privé ne contribue qu’à hauteur de 32,4% et le public à 67,6%. Dans  ce cas , quelle est la part de la contribution  des membres du FCE  ayant déclaré officiellement  40 milliards de dollars  de chiffre d’affaires pour 2016, dans la contribution fiscale totale  , les normes internationales par rapport à ce montant donnant 5/6 milliards de dollars/ an ?

Selon les données quantitatives du recensement économique (RE) effectué par l'Office national des statistiques (ONS) en 2011, le seul réalisé depuis, mais certainement n’ayant pas connu de changement  structurel notable entre 2012/2017, comme démontré précédemment,  le  nombre d'entreprises recensées sur le territoire national a atteint 990.496 entités dont plus de 934. 250 entités économiques  avec  la «prédominance» du secteur commercial et le caractère «tertiaire de l'économie nationale plus de 83% du tissu économique global.  Cette enquête  a révélé  que le tissu économique national est fortement dominé par les personnes physiques à 95% (888.794) alors que les personnes morales (entreprises) représentent seulement 5%, soit 45.456 entités, ce résultat étant  révélateur d'une économie basée essentiellement sur des micro- entités peu initiées au management stratégique.

2.-Poids du FCE au niveau du secteur privé national

Le Forum des Chefs  d’Entreprises -Le FCE , pour  plus de crédibilité, il  doit éclairer l’opinion publique  sur certaines contradictions des données statistiques contenues sur son site. Selon son   site en février 2016, le FCE regroupe  environ 1.800 entreprises avec  un chiffre d’affaires global de plus de 30 milliards de dollars et emploient plus de 260 000 salariés. Toujours selon le site du FCE, le Forum regroupe à février 2017 environ 3.000 entreprises avec  un chiffre d’affaires global de plus de 30 milliards de dollars et emploient plus de 300.000 salariés. Toujours selon le site du FCE, en juillet 2017 nouvelles données : le FCE regrouperait 300.000 employés, 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires avec  2.000 membres et 4.000 entreprises. Contradiction entre le montant du chiffre d’affaires pour 2016 avec un chiffre d’affaires  augmenté de 10 milliards de dollars avec le même nombre d’employés. Par ailleurs, selon les données officielles du chiffre d’affaire  global et du secteur privé dans son ensemble,  il semble que le chiffre d’affaires a été gonflé représentant  paradoxalement  25% du PIB global et 33% du secteur privé global.  Or, le FCE représentant moins  5% de l’emploi total, 3% de l’emploi économique et pour les entrées en devises, moins de 0,5%  CEVITAL, comme le groupe OTHMANI  et d’autres entreprises privées importantes ne faisant pas partie du FCE. Cela est confirmé par  l’emprunt obligataire initié par le FCE qui a eu un résultat mitigé, ayant peu  drainé l’épargne de la sphère informelle. Le bilan à juin 2016 donne  un montant de près de 251 milliards de dinars, au cours actuel 2,10 milliards de dollars selon  l’APS,  la quasi-majorité de ces souscriptions ayant  été enregistrée au niveau des agences bancaires et des compagnies d'assurances, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime  de 1%Bon nombre d’opérateurs opérant au niveau de la sphère réelle  ont retiré leur agent des banques primaires taux d’intérêt bas à environ 2% pour le placer au niveau du trésor selon la durée à un taux variant entre 5 et t5,75%. Celui  qui a placé 100 milliards de centimes percevra pendant cinq ans chaque année environ 5 milliards de centimes. Pour éviter de mauvaises interprétations, j’ai toujours défendu l’économie de marché couplée avec une  très parfonde justice sociale  ou avec des experts, universitaires, opérateurs du secteur public et privé  de toutes les régions du pays, nous avons  fondé en décembre 1992 au moment ou dominait la pensée bureaucratique étatiste,   l’association algérienne de développement de l’économie de marché ADEM (agrément national 93/62 du ministère de l’intérieur )  dont je  fus président  de 1992/2015 dont le programme a été largement diffusé au niveau national et international en arabe-français-anglais et j’ai exercé l’importance fonctions  de président du conseil national des privatisations entre 1996/ janvier 2000 avec rang de ministre délégué.  Il ne s’agit pas d’être contre cette organisation dont je souhaite la dynamisation  mais de mesurer réellement son poids économique  pour avoir une appréciation objective où   des enquêtes, doivent répondre à une série de question.

-Quel  est le montant que doit l’Etat pour les travaux réalisés dans différents secteurs entre économiques  aux membres du FCE 2010/2017 et l’Etat a-t-il respecté les clauses contractuelles ?

- Que représente t-il par rapport au total des entrepreneurs  privés en Algérie tant au niveau de la sphère réelle  qu’informelle ?

- Quelle est la structuration par secteur d’activité des 2.000 entreprises distinguant le chiffre d’affaires  relevant de la production locale, de la sphère commerciale interne et des activités  liées à l'importation ?

c- Quelle  est la nature juridique des  sociétés : SARL, sociétés par actions ou autres ?

Quelle est la part de l’emploi créé par rapport  à la population active d’environ 12 millions et en activité d’environ 11 millions ?

- Quelle est la masse salariale octroyée, sa ventilation par qualification des 300.000 emplois du FCE ?

- Etant à l’aube de la quatrième révolution économique, le capital argent n’étant qu’un moyen,  combien  d’entreprises du FCE  ont des laboratoires de recherche et quel est le montant du chiffre  d'affaires qu'ils consacrent  à la recherche, sinon ces entreprises ne peuvent être compétitives et exporter? 

-Sur les 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires du FCE 

a- sa part dans le  chiffre global  du pays secteur d’Etat/secteur privé sa part par rapport au chiffre d’affaires de Sonatrach

b.-sa part  de ce chiffre d’affaires par rapport à la sphère informelle 

Mais les indicateurs les plus pertinents sont :

-La part des entreprises du FCE dans  l’investissement productif ?  dans le total investissement public/privé en mettant en relief le  pourcentage de leurs fonds propres

-Quel est le niveau des crédits octroyés aux membres du FCE 2010/2017  et leurs impacts  sur le chiffre d’affaire déclaré de 40 milliards de dollars ?

-Quel est le niveau de remboursement et le niveau de créances  au niveau des banques entre 2010/2017 ?

-Quelle a été la contribution réelle des membres FCE aux derniers emprunts obligataires concrètement et non en termes de promesses?

-Quel a été le montant des avantages financiers (crédits bonifiés) entre 2010/2017, avantages fiscaux et parafiscaux aux membres du FCE en comparaison  à la création  de la valeur ajoutée interne ?

- la création de valeur ajoutée du FCE

- le profit net de toutes les entreprises du FCE, déduction des charges

- le paiement des impôts à l’Etat des membres du FCE

- la participation du FCE  aux exportations hors hydrocarbures par produits

f- combien sur ces 2000 entreprises ont-elles une comptabilité analytique pour cerner leurs couts  et combien sont-elles initiées au management stratégique afin d’être concurrentielles ?

Le pouvoir doit élargir le dialogue à toutes organisations patronales dont beaucoup d’opérateurs ne sont pas  affilés aux organisations actuelles Par contre l’UGTA, malgré une perte progressive de son influence auprès du monde du travail,  reste une organisation incontournable pour stabiliser le corps social, tout en souhaitant l’élargissement du dialogue social à  d’autres organisations représentatives dont plusieurs départements ministériels sont en contact permanent.

3.-Le secteur privé national productif  a besoin de plus  d’autonomie  et d’espaces de liberté, ne signifiant pas  capitalisme sauvage et non assujettis aux aléas de la politique, en contrepartie  de la distribution de la renteL’objectif  est d’avoir une vision  stratégique du couple démonopolisation/ privatisation ?  L’on ne doit pas  confondre privatisation et démonopolisation complémentaire, tous deux,  processus éminemment politique,  allant vers le  désengagement de l’Etat de la sphère économique afin qu’il se consacre à son rôle de régulateur stratégique. La privatisation est un transfert de propriété d’unités existantes  vers le secteur privé et la démonopolisation consiste à favoriser  l’investissement privé nouveau. L’objectif de la démonopolisation  et de la  privatisation  doivent renforcer  la mutation systémique  de la transition  d’une économie administrée vers une économie de marché concurrentielle. La privatisation ne saurait s’assimiler au bradage du patrimoine public.  Pour cela, elle doit favoriser  une grande efficience de l’économie donc la croissance et la création d’emplois, substituer des critères de gestion économiques à des critères politiques,  éliminer les rigidités administratives, alléger les contraintes budgétaires, contribuer à la compétitivité et à la modernisation des places financières. Les privatisations présentent l’avantage de renforcer la capitalisation boursière d’une place, d’augmenter considérablement le nombre des transactions et d’améliorer la liquidité du marché et, partant, la capacité d’attraction de l’épargne étrangère. Elle doit permettre de lutter contre les rigidités syndicales,  la promotion de certaines entreprises sur le plan commercial et auprès des investisseurs étrangers,  favoriser et promouvoir des équipes de managers et développer une classe moyenne porteuse de dynamisme social. Aussi, la privatisation est avant tout un processus de restructuration globale de  l’économie avec des incidences politiques et sociales de recomposition du pouvoir, expliquant les résistances des tenants de la rente qui se servent au niveau du secteur d’Etat, les gagnants d’aujourd’hui n’étant pas forcément ceux de demain. Le couple  privatisation/démonopolisation  est donc un processus  fondamental d'une politique de relance  et doit être au cœur de la nouvelle politique économique pour trois raisons essentielles :

-premièrement,  sa contribution à l'effort de stabilisation macro –économique ;

-deuxièmement, à la promotion des exportations hors – hydrocarbures ;

-troisièmement  à la transformation globale de l'économie par la réduction du chômage.

Aussi progressivement,  l’Etat entrepreneur et exploitant direct doit s’effacer peu à peu pour laisser place à un Etat exerçant la puissance publique et qui sera conforté dans ses missions naturelles d’arbitrage et de régulation. D’une manière générale, ce qui est stratégique aujourd'hui peut ne l'être demain. Car ce que l'on entend par secteur stratégique, et non stratégique doit être appréhendé, non en statique mais en dynamique du fait à la fois de l'évolution du monde et de la structure de l'économie algérienne. Ainsi la règle des 51/49%  qui  se fonde sur une vision essentiellement idéologique dépassée, où l’on peut démontrer que  le partenaire étranger prend peut de risque, les  surcouts étant supportés par l’Algérie via toujours la rente, me semble inappropriée sans avoir défini ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas à partir de critères objectifs.  Le blocage  de l’investissement en Algérie  ne réside pas   en des changements de lois ou  d’élaboration de stratégies utopiques,  vision bureaucratique, comme on ne combat la sphère informelle,(40% de la masse monétaire en circulation avec une concentration du capital argent au profit de quelques oligopoleurs tissant des liens avec certains segments du pouvoir de la sphère réelle,  elle-même produit de la logique rentière  et de la bureaucratie, par des  mesures administratives autoritaires où il est plus facile d’importer que d’investir. 

4.- Quelles sont les contraintes rencontrées sur le terrain pour dynamiser les privatisations et les mesures à prendre ? Je recense six éléments.

-Premièrement,  les expériences réussies qui ont suscité l’adhésion populaire montrent  la création  d’une grande Agence des privatisations, ayant une mission transitoire, composés d’experts de hauts niveaux,  relativement autonome  sous la dépendance  de la présidence ou du chef du gouvernement ou des parlements.

-Deuxièmement, il s’agit d’éclaircir concrètement les relations    fonctionnelles qui ne sont pas clairement définies notamment entre les Ministères sectoriels dont celui de l’industrie , les structures du Ministère des Finances  (direction des domaines, de la fiscalité, des douanes- et des banques primaires),  pour éviter les susceptibilités entre différents ministres- en termes de pouvoir économique-   et  les relations avec les  autorités locales qui n’ont pas été associées à ce processus alors qu’ils entretiennent des relations directes  avec l’environnement. Sans leur adhésion ce processus peut être avorté.

-Troisièmement ne   convient-il pas de mieux définir à l’avenir  ce que l‘on entend par partenariat  loin de tout slogan idéologique, l’objectif  étant l’efficience économique base  de la  cohésion sociale future, avec l’autonomisation de la décision économique évitant les fameux slogans des chartes socialistes du passé secteur privé facteur complémentaire du secteur d’Etat ?

-Quatrièmement  l’expérience menée sur le terrain a montré  des comptabilités défectueuses,  existant un écart entre le  réel et le bilan coté terrain, la majorité  des unités évaluées n’ayant pas  de comptabilité analytique afin de cerner les couts.

-Cinquièmement,  les délais entre  le moment de sélection de l’entreprise à privatiser, les évaluations, les avis d’appel d’offres, le transfert  au Conseil des Participations de l’Etat sous la présidence du chef du premier ministre, puis au Conseil des Ministres  et la délivrance du titre final de propriété  ne sont pas clairement  datés ce qui risque de décourager tout repreneur. Or, en ce monde les capitaux  mobiles vont s’investir là où les obstacles économiques et politiques sont mineurs, le temps étant de l’argent. Or seule une synchronisation clairement définie permettrait   d’éviter les longs circuits bureaucratiques. Les répartitions de compétences devront être précisées pour savoir  qui a le pouvoir : de demander l’engagement d’une opération de privatisation ; de  préparer la transaction ; d’organiser la sélection de l’acquéreur ; d’autoriser la conclusion de l’opération ; de  signer les accords pertinents et de  mettre en œuvre les accords de privatisation et s’assurer de leur bonne exécution. 

-Sixièmement, bien définir  tant la méthode que la  technique   de privatisation qui ne sont pas neutres mais traduisent des rapports de forces au niveau de la société,  soit la volonté d’accélérer le  processus soit d’opter pour le gradualisme. Le processus de privatisation comprend plusieurs phases contenues dans un programme subdivisé en plusieurs étapes dont certains constituent un passage douloureux mais déterminant pour l’entreprise. La méthode usuelle consiste à établir d’abord un diagnostic aussi complet que possible comprenant: la situation de l’outil de production, la qualité des produits,  la position commerciale,  l’analyse de la compétitive avec des normes internationales, le diagnostic financier, le diagnostic fiscal, l’étude de l’environnement local, national et international, l’évaluation du management et la qualification du personnel A l’issue dû diagnostic l’on peut élaborer un scénario de privatisation, accompagné de plusieurs alternatives tenant compte de la politique économique du gouvernement, des contraintes qui s’imposent tant au pays qu’a l’entreprise ainsi que des propositions de choix stratégiques à moyen et long terme. Ces propositions concernent en général: le plan budgétaire,  le plan industriel, le plan financier,  le plan commercial, le plan d’emploi,  et la mise en œuvre du calendrier.  C'est la demande c'est à dire le marché qui est l'élément déterminant (taux directeur du profit, existant un marché mondial de privatisation) et non l'offre. C’est donc le taux de profit  sectoriel mondial  qui est indicateur de référence  et dans la plupart des pays qui ont engagé la privatisation, il y a eu décote d'environ 20 % par rapport à la valeur déterminée, (en comparaison à des projets neufs) pour attirer les investisseurs nationaux, internationaux.

5.- Cependant, il  faut s’attaquer à l’essentiel qui  est une gouvernance mitigée, liée à une profonde moralisation de ceux qui gèrent la Cité. Sans vision stratégique, comment adapter l’Algérie à la mondialisation par plus d’espaces de libertés,   en levant  les contraintes d’environnement afin de permettre l’épanouissement de l’entreprise créatrice de richesses, il ne faut pas attendre  à une véritable relance économique. Il y a lieu de souligner que la base de la réussite des réformes  doit  reposer sur une transparence totale fondement de la confiance  et une large adhésion sociale. Dans les pays développés le niveau élevé d’éducation favorise la transmission de l’information étant  dans une économie de marché structurée. En cas de non vision stratégique axée sur la concurrence, le processus de libéralisation qui  doit être maitrisée grâce à l’Etat régulateur,  s’avérera un échec patent avec le risque de passage d’un nouveau  monopole privé spéculateur,  favorisé par le Monopole source d’inefficience.  Comme nous l’avons montré dans plusieurs contributions nationales et internationales récentes en posant la problématique du futur rôle de l’État dans ses relations avec le marché, il s’agit de faire naître le marché dans un contexte de non marché à travers cette mutation systémique bouleversant la cohérence des anciens réseaux, pour créer une dynamique nouvelle à travers de nouveaux réseaux acquis aux réformes (de nouvelles forces sociales) dans le cadre d’une nouvelle cohérence synchronisée avec les mutations de l’économie mondiale. Cette dynamique sociale est seule à même d’éviter ce manque ce cohérence et de visibilité dans la politique socio-économique dont les changements perpétuels de cadres juridiques (fonction des rapports de force au niveau du pouvoir) en est l’illustration où  plusieurs centres de décisions politiques, atomisant les décisions  et rendant volontairement opaques les décisions,  traduit le non consensus. Aussi insérer le secteur privé  sans distinction  avec un  secteur d’Etat  comme  le stipule la nouvelle Constitution   suppose une volonté politique de libéralisation conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale ce qui ne signifie pas  la fin des entreprises publiques ayant  de brillants managers  qui doivent évoluer dans un cadre concurrentiel supposant l’application de leur autonomie relative en ce monde  turbulent et incertain devant prendre des décisions de management stratégique au temps, réel. La gestion administrée ne peut que  bloquer  les énergies créatrices. La  réussite  de la dynamisation du secteur privé national et international  est intiment liée à l’approfondissement de la  réforme globale  dont   la réussite est conditionnée  par une plus grande visibilité dans la politique socio-économique, un  Etat de Droit, et la démocratisation des décisions économiques  renvoyant à la transparence la plus totale. L’on doit  éviter ce slogan creux  de bradage du patrimoine public  par les tenants de la rente et donc  de diaboliser tant le secteur privé national qu’international qui créent de la richesse. 

 [email protected] 

NB -Voir ouvrage du professeur Abderrahmane Mebtoul Officie des Publications Universitaires OPU Alger «  réformes et privatisations en Algérie » (deux tomes -Alger 1984-500 pages )

ANNEXE

Condoléances du professeur Abderrahmane MEBTOUL

J’ai appris avec une profonde tristesse le décès du  Moudjahid et Général à la retraite Kamel Abderrahim que  j’ai connu lors qu’il était commandant de la deuxième région miliaire  à Oran où j'ai eu de longues discussions  sur des sujets socio-économiques d’intérêt national,

Il avait un profond respect pour les universitaires. En ces pénibles circonstances, je présente mes sincères condoléances à toute sa famille et ses proches

"A Dieu le Tout Puissant nous appartenons et à Lui nous retournons"



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