Le président de la République, à l’occasion de la fête du 01 mai 2017, a tenu à souligner, je le cite :«face à la crise financière que l’État est déterminé à accompagner la promotion de l’investissement national, et en partenariat par son soutien multiforme et par l’amélioration de l’environnement économique. Et le défi exige du patronat local de se mobiliser, aujourd’hui plus que jamais, pour accroître l’investissement dans tous les secteurs et le déployer ainsi, à travers tout le territoire national par l’amélioration de la productivité et compétitivité économique de sorte que les entreprises algériennes résistent localement à la concurrence extérieure et que la production parte à la conquête de marchés extérieurs ». L’objet de cette contribution fait suite à celle parue sur le site www.algerie1.com sous le titre « lever les entraves bureaucratiques au développement du secteur privé productif. »
1.-Quelle est la place du secteur privé au sein de l’économie nationale en 2016 ? Selon les données de l’ONS pour 2016 nous avons les indicateurs suivants :
a-chiffre d’affaires au cours de 108 dinar sun dollar, nous avons un total de 189 milliards de dollars -public 65 milliards de dollars -privé 124 milliards de dollars y compris la sphère informelle. .En termes de ratio, nous avons 35% pour le public et 65% pour le privé.
b-consommations intermédiaires : pour 2016 les consommations intermédiaires(CI) globales représentent 36,20% par rapport au chiffre d’affaires (CA) et par rapport à la valeur ajoutée(VA) 56,70% -Pour le secteur public les CI représentent 40,52% par rapport au CA et 68,15% par rapport à la VA -Pour le secteur privé les CI représentent 33,87% par rapport au CA et 51,21% par rapport à la VA.
c-produit intérieur brut – PIB 2016 -Industrie 6,1%- hydrocarbures 18,8% -agriculture 13,3%-BTPH 12,9% -services marchands 30,1% -services non marchands 18,8%, pour ces deux derniers rubriques 48,9% et en incluant le BTPH qui relève de la dépense publique 61,8%. Ce qui donne une valeur ajoutée en valeur relative de 32% pour le public et 68% pour privé toujours inclus le poids de la sphère informelle
d- part du secteur privé dans la valeur ajoutée :Par secteurs le secteur public représente dans les hydrocarbures 89,4%, le secteur privé 10,6%, - services travaux pétroliers 100% secteur public, étant surtout les partenaires étranger, - eau énergie 100% secteur public, - les mines et carrières le secteur public 91,8% et 8,2% le secteur privé, -les industries mécaniques, métallurgiques, électriques ISMME noyau du développement industriel, le secteur public représente 93,0% et le secteur privé seulement 7,0%, - le secteur agriculture- pêche-sylviculture , le secteur privé représente 99,3%,- dans la chimie, plastique-caoutchouc 79,2%, -dans les matériaux de construction , 46,2% dans l’agro-alimentaire 87,5%, - 83,1% dans le BTPH , 86,4% dans le textile/cuir -50,2% dans la section bois lièges papiers- 82,9% dans le transport communication mais dominé par les petits transporteurs et taxis, le chemin de fer, l’aviation relevant du domaine de l’Etat,94,4% dans le commerce ,80,1% dans la section hôtels-café restaurant,68,6% dans les services fournis aux entreprises et 92,2% dans les services fournis aux ménages. Concernant l’emploi, l’Algérie comptait au 01 janvier 2016 une population active de 11,932 millions de personnes, répartie entre une population occupée de 10,6 millions de travailleurs et un nombre de chômeurs de 1,337 million d’individus, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS). Début 2016, la population occupée se compose de 8,66 millions d’hommes et de 1,934 million de femmes. .Le salariat continue à constituer la forme dominante de la population occupée avec un taux de 69,8%.La catégorie des employeurs et indépendants représente 28,7% de l’ensemble de la population occupée. Quant à la structure de l’emploi selon le secteur d’activité, elle fait ressortir que les services marchands et non marchands absorbent 61,6% de la main d’œuvre totale, suivi par le BTP (16,8%), l’industrie (13%) et l’agriculture (8,7%). En fonction du secteur juridique, l’enquête de l’ONS indique que le secteur privé emploie 58% de l’ensemble des employés, mais avec une disparité hommes-femmes puisque l’emploi féminin se concentre en particulier dans le secteur public avec 64,1% de l’emploi féminin global.
e- impôts liés à la production par secteur juridique en 2016 : Le secteur privé ne contribue qu’à hauteur de 32,4% et le public à 67,6%. Dans ce cas , quelle est la part de la contribution des membres du FCE ayant déclaré officiellement 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour 2016, dans la contribution fiscale totale , les normes internationales par rapport à ce montant donnant 5/6 milliards de dollars/ an ?
Selon les données quantitatives du recensement économique (RE) effectué par l'Office national des statistiques (ONS) en 2011, le seul réalisé depuis, mais certainement n’ayant pas connu de changement structurel notable entre 2012/2017, comme démontré précédemment, le nombre d'entreprises recensées sur le territoire national a atteint 990.496 entités dont plus de 934. 250 entités économiques avec la «prédominance» du secteur commercial et le caractère «tertiaire de l'économie nationale plus de 83% du tissu économique global. Cette enquête a révélé que le tissu économique national est fortement dominé par les personnes physiques à 95% (888.794) alors que les personnes morales (entreprises) représentent seulement 5%, soit 45.456 entités, ce résultat étant révélateur d'une économie basée essentiellement sur des micro- entités peu initiées au management stratégique.
2.-Poids du FCE au niveau du secteur privé national
Le Forum des Chefs d’Entreprises -Le FCE , pour plus de crédibilité, il doit éclairer l’opinion publique sur certaines contradictions des données statistiques contenues sur son site. Selon son site en février 2016, le FCE regroupe environ 1.800 entreprises avec un chiffre d’affaires global de plus de 30 milliards de dollars et emploient plus de 260 000 salariés. Toujours selon le site du FCE, le Forum regroupe à février 2017 environ 3.000 entreprises avec un chiffre d’affaires global de plus de 30 milliards de dollars et emploient plus de 300.000 salariés. Toujours selon le site du FCE, en juillet 2017 nouvelles données : le FCE regrouperait 300.000 employés, 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires avec 2.000 membres et 4.000 entreprises. Contradiction entre le montant du chiffre d’affaires pour 2016 avec un chiffre d’affaires augmenté de 10 milliards de dollars avec le même nombre d’employés. Par ailleurs, selon les données officielles du chiffre d’affaire global et du secteur privé dans son ensemble, il semble que le chiffre d’affaires a été gonflé représentant paradoxalement 25% du PIB global et 33% du secteur privé global. Or, le FCE représentant moins 5% de l’emploi total, 3% de l’emploi économique et pour les entrées en devises, moins de 0,5% CEVITAL, comme le groupe OTHMANI et d’autres entreprises privées importantes ne faisant pas partie du FCE. Cela est confirmé par l’emprunt obligataire initié par le FCE qui a eu un résultat mitigé, ayant peu drainé l’épargne de la sphère informelle. Le bilan à juin 2016 donne un montant de près de 251 milliards de dinars, au cours actuel 2,10 milliards de dollars selon l’APS, la quasi-majorité de ces souscriptions ayant été enregistrée au niveau des agences bancaires et des compagnies d'assurances, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime de 1%. Bon nombre d’opérateurs opérant au niveau de la sphère réelle ont retiré leur agent des banques primaires taux d’intérêt bas à environ 2% pour le placer au niveau du trésor selon la durée à un taux variant entre 5 et t5,75%. Celui qui a placé 100 milliards de centimes percevra pendant cinq ans chaque année environ 5 milliards de centimes. Pour éviter de mauvaises interprétations, j’ai toujours défendu l’économie de marché couplée avec une très parfonde justice sociale ou avec des experts, universitaires, opérateurs du secteur public et privé de toutes les régions du pays, nous avons fondé en décembre 1992 au moment ou dominait la pensée bureaucratique étatiste, l’association algérienne de développement de l’économie de marché ADEM (agrément national 93/62 du ministère de l’intérieur ) dont je fus président de 1992/2015 dont le programme a été largement diffusé au niveau national et international en arabe-français-anglais et j’ai exercé l’importance fonctions de président du conseil national des privatisations entre 1996/ janvier 2000 avec rang de ministre délégué. Il ne s’agit pas d’être contre cette organisation dont je souhaite la dynamisation mais de mesurer réellement son poids économique pour avoir une appréciation objective où des enquêtes, doivent répondre à une série de question.
-Quel est le montant que doit l’Etat pour les travaux réalisés dans différents secteurs entre économiques aux membres du FCE 2010/2017 et l’Etat a-t-il respecté les clauses contractuelles ?
- Que représente t-il par rapport au total des entrepreneurs privés en Algérie tant au niveau de la sphère réelle qu’informelle ?
- Quelle est la structuration par secteur d’activité des 2.000 entreprises distinguant le chiffre d’affaires relevant de la production locale, de la sphère commerciale interne et des activités liées à l'importation ?
c- Quelle est la nature juridique des sociétés : SARL, sociétés par actions ou autres ?
- Quelle est la part de l’emploi créé par rapport à la population active d’environ 12 millions et en activité d’environ 11 millions ?
- Quelle est la masse salariale octroyée, sa ventilation par qualification des 300.000 emplois du FCE ?
- Etant à l’aube de la quatrième révolution économique, le capital argent n’étant qu’un moyen, combien d’entreprises du FCE ont des laboratoires de recherche et quel est le montant du chiffre d'affaires qu'ils consacrent à la recherche, sinon ces entreprises ne peuvent être compétitives et exporter?
-Sur les 40 milliards de dollars de chiffre d’affaires du FCE
a- sa part dans le chiffre global du pays secteur d’Etat/secteur privé, sa part par rapport au chiffre d’affaires de Sonatrach
b.-sa part de ce chiffre d’affaires par rapport à la sphère informelle
Mais les indicateurs les plus pertinents sont :
-La part des entreprises du FCE dans l’investissement productif ? dans le total investissement public/privé en mettant en relief le pourcentage de leurs fonds propres
-Quel est le niveau des crédits octroyés aux membres du FCE 2010/2017 et leurs impacts sur le chiffre d’affaire déclaré de 40 milliards de dollars ?
-Quel est le niveau de remboursement et le niveau de créances au niveau des banques entre 2010/2017 ?
-Quelle a été la contribution réelle des membres FCE aux derniers emprunts obligataires concrètement et non en termes de promesses?
-Quel a été le montant des avantages financiers (crédits bonifiés) entre 2010/2017, avantages fiscaux et parafiscaux aux membres du FCE en comparaison à la création de la valeur ajoutée interne ?
- la création de valeur ajoutée du FCE
- le profit net de toutes les entreprises du FCE, déduction des charges
- le paiement des impôts à l’Etat des membres du FCE
- la participation du FCE aux exportations hors hydrocarbures par produits
f- combien sur ces 2000 entreprises ont-elles une comptabilité analytique pour cerner leurs couts et combien sont-elles initiées au management stratégique afin d’être concurrentielles ?
Le pouvoir doit élargir le dialogue à toutes organisations patronales dont beaucoup d’opérateurs ne sont pas affilés aux organisations actuelles Par contre l’UGTA, malgré une perte progressive de son influence auprès du monde du travail, reste une organisation incontournable pour stabiliser le corps social, tout en souhaitant l’élargissement du dialogue social à d’autres organisations représentatives dont plusieurs départements ministériels sont en contact permanent.
3.-Le secteur privé national productif a besoin de plus d’autonomie et d’espaces de liberté, ne signifiant pas capitalisme sauvage et non assujettis aux aléas de la politique, en contrepartie de la distribution de la rente. L’objectif est d’avoir une vision stratégique du couple démonopolisation/ privatisation ? L’on ne doit pas confondre privatisation et démonopolisation complémentaire, tous deux, processus éminemment politique, allant vers le désengagement de l’Etat de la sphère économique afin qu’il se consacre à son rôle de régulateur stratégique. La privatisation est un transfert de propriété d’unités existantes vers le secteur privé et la démonopolisation consiste à favoriser l’investissement privé nouveau. L’objectif de la démonopolisation et de la privatisation doivent renforcer la mutation systémique de la transition d’une économie administrée vers une économie de marché concurrentielle. La privatisation ne saurait s’assimiler au bradage du patrimoine public. Pour cela, elle doit favoriser une grande efficience de l’économie donc la croissance et la création d’emplois, substituer des critères de gestion économiques à des critères politiques, éliminer les rigidités administratives, alléger les contraintes budgétaires, contribuer à la compétitivité et à la modernisation des places financières. Les privatisations présentent l’avantage de renforcer la capitalisation boursière d’une place, d’augmenter considérablement le nombre des transactions et d’améliorer la liquidité du marché et, partant, la capacité d’attraction de l’épargne étrangère. Elle doit permettre de lutter contre les rigidités syndicales, la promotion de certaines entreprises sur le plan commercial et auprès des investisseurs étrangers, favoriser et promouvoir des équipes de managers et développer une classe moyenne porteuse de dynamisme social. Aussi, la privatisation est avant tout un processus de restructuration globale de l’économie avec des incidences politiques et sociales de recomposition du pouvoir, expliquant les résistances des tenants de la rente qui se servent au niveau du secteur d’Etat, les gagnants d’aujourd’hui n’étant pas forcément ceux de demain. Le couple privatisation/démonopolisation est donc un processus fondamental d'une politique de relance et doit être au cœur de la nouvelle politique économique pour trois raisons essentielles :
-premièrement, sa contribution à l'effort de stabilisation macro –économique ;
-deuxièmement, à la promotion des exportations hors – hydrocarbures ;
-troisièmement à la transformation globale de l'économie par la réduction du chômage.
Aussi progressivement, l’Etat entrepreneur et exploitant direct doit s’effacer peu à peu pour laisser place à un Etat exerçant la puissance publique et qui sera conforté dans ses missions naturelles d’arbitrage et de régulation. D’une manière générale, ce qui est stratégique aujourd'hui peut ne l'être demain. Car ce que l'on entend par secteur stratégique, et non stratégique doit être appréhendé, non en statique mais en dynamique du fait à la fois de l'évolution du monde et de la structure de l'économie algérienne. Ainsi la règle des 51/49% qui se fonde sur une vision essentiellement idéologique dépassée, où l’on peut démontrer que le partenaire étranger prend peut de risque, les surcouts étant supportés par l’Algérie via toujours la rente, me semble inappropriée sans avoir défini ce qui est stratégique et ce qui ne l’est pas à partir de critères objectifs. Le blocage de l’investissement en Algérie ne réside pas en des changements de lois ou d’élaboration de stratégies utopiques, vision bureaucratique, comme on ne combat la sphère informelle,(40% de la masse monétaire en circulation avec une concentration du capital argent au profit de quelques oligopoleurs tissant des liens avec certains segments du pouvoir de la sphère réelle, elle-même produit de la logique rentière et de la bureaucratie, par des mesures administratives autoritaires où il est plus facile d’importer que d’investir.
4.- Quelles sont les contraintes rencontrées sur le terrain pour dynamiser les privatisations et les mesures à prendre ? Je recense six éléments.
-Premièrement, les expériences réussies qui ont suscité l’adhésion populaire montrent la création d’une grande Agence des privatisations, ayant une mission transitoire, composés d’experts de hauts niveaux, relativement autonome sous la dépendance de la présidence ou du chef du gouvernement ou des parlements.
-Deuxièmement, il s’agit d’éclaircir concrètement les relations fonctionnelles qui ne sont pas clairement définies notamment entre les Ministères sectoriels dont celui de l’industrie , les structures du Ministère des Finances (direction des domaines, de la fiscalité, des douanes- et des banques primaires), pour éviter les susceptibilités entre différents ministres- en termes de pouvoir économique- et les relations avec les autorités locales qui n’ont pas été associées à ce processus alors qu’ils entretiennent des relations directes avec l’environnement. Sans leur adhésion ce processus peut être avorté.
-Troisièmement, ne convient-il pas de mieux définir à l’avenir ce que l‘on entend par partenariat loin de tout slogan idéologique, l’objectif étant l’efficience économique base de la cohésion sociale future, avec l’autonomisation de la décision économique évitant les fameux slogans des chartes socialistes du passé secteur privé facteur complémentaire du secteur d’Etat ?
-Quatrièmement, l’expérience menée sur le terrain a montré des comptabilités défectueuses, existant un écart entre le réel et le bilan coté terrain, la majorité des unités évaluées n’ayant pas de comptabilité analytique afin de cerner les couts.
-Cinquièmement, les délais entre le moment de sélection de l’entreprise à privatiser, les évaluations, les avis d’appel d’offres, le transfert au Conseil des Participations de l’Etat sous la présidence du chef du premier ministre, puis au Conseil des Ministres et la délivrance du titre final de propriété ne sont pas clairement datés ce qui risque de décourager tout repreneur. Or, en ce monde les capitaux mobiles vont s’investir là où les obstacles économiques et politiques sont mineurs, le temps étant de l’argent. Or seule une synchronisation clairement définie permettrait d’éviter les longs circuits bureaucratiques. Les répartitions de compétences devront être précisées pour savoir qui a le pouvoir : de demander l’engagement d’une opération de privatisation ; de préparer la transaction ; d’organiser la sélection de l’acquéreur ; d’autoriser la conclusion de l’opération ; de signer les accords pertinents et de mettre en œuvre les accords de privatisation et s’assurer de leur bonne exécution.
-Sixièmement, bien définir tant la méthode que la technique de privatisation qui ne sont pas neutres mais traduisent des rapports de forces au niveau de la société, soit la volonté d’accélérer le processus soit d’opter pour le gradualisme. Le processus de privatisation comprend plusieurs phases contenues dans un programme subdivisé en plusieurs étapes dont certains constituent un passage douloureux mais déterminant pour l’entreprise. La méthode usuelle consiste à établir d’abord un diagnostic aussi complet que possible comprenant: la situation de l’outil de production, la qualité des produits, la position commerciale, l’analyse de la compétitive avec des normes internationales, le diagnostic financier, le diagnostic fiscal, l’étude de l’environnement local, national et international, l’évaluation du management et la qualification du personnel A l’issue dû diagnostic l’on peut élaborer un scénario de privatisation, accompagné de plusieurs alternatives tenant compte de la politique économique du gouvernement, des contraintes qui s’imposent tant au pays qu’a l’entreprise ainsi que des propositions de choix stratégiques à moyen et long terme. Ces propositions concernent en général: le plan budgétaire, le plan industriel, le plan financier, le plan commercial, le plan d’emploi, et la mise en œuvre du calendrier. C'est la demande c'est à dire le marché qui est l'élément déterminant (taux directeur du profit, existant un marché mondial de privatisation) et non l'offre. C’est donc le taux de profit sectoriel mondial qui est indicateur de référence et dans la plupart des pays qui ont engagé la privatisation, il y a eu décote d'environ 20 % par rapport à la valeur déterminée, (en comparaison à des projets neufs) pour attirer les investisseurs nationaux, internationaux.
5.- Cependant, il faut s’attaquer à l’essentiel qui est une gouvernance mitigée, liée à une profonde moralisation de ceux qui gèrent la Cité. Sans vision stratégique, comment adapter l’Algérie à la mondialisation par plus d’espaces de libertés, en levant les contraintes d’environnement afin de permettre l’épanouissement de l’entreprise créatrice de richesses, il ne faut pas attendre à une véritable relance économique. Il y a lieu de souligner que la base de la réussite des réformes doit reposer sur une transparence totale fondement de la confiance et une large adhésion sociale. Dans les pays développés le niveau élevé d’éducation favorise la transmission de l’information étant dans une économie de marché structurée. En cas de non vision stratégique axée sur la concurrence, le processus de libéralisation qui doit être maitrisée grâce à l’Etat régulateur, s’avérera un échec patent avec le risque de passage d’un nouveau monopole privé spéculateur, favorisé par le Monopole source d’inefficience. Comme nous l’avons montré dans plusieurs contributions nationales et internationales récentes en posant la problématique du futur rôle de l’État dans ses relations avec le marché, il s’agit de faire naître le marché dans un contexte de non marché à travers cette mutation systémique bouleversant la cohérence des anciens réseaux, pour créer une dynamique nouvelle à travers de nouveaux réseaux acquis aux réformes (de nouvelles forces sociales) dans le cadre d’une nouvelle cohérence synchronisée avec les mutations de l’économie mondiale. Cette dynamique sociale est seule à même d’éviter ce manque ce cohérence et de visibilité dans la politique socio-économique dont les changements perpétuels de cadres juridiques (fonction des rapports de force au niveau du pouvoir) en est l’illustration où plusieurs centres de décisions politiques, atomisant les décisions et rendant volontairement opaques les décisions, traduit le non consensus. Aussi insérer le secteur privé sans distinction avec un secteur d’Etat comme le stipule la nouvelle Constitution suppose une volonté politique de libéralisation conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale ce qui ne signifie pas la fin des entreprises publiques ayant de brillants managers qui doivent évoluer dans un cadre concurrentiel supposant l’application de leur autonomie relative en ce monde turbulent et incertain devant prendre des décisions de management stratégique au temps, réel. La gestion administrée ne peut que bloquer les énergies créatrices. La réussite de la dynamisation du secteur privé national et international est intiment liée à l’approfondissement de la réforme globale dont la réussite est conditionnée par une plus grande visibilité dans la politique socio-économique, un Etat de Droit, et la démocratisation des décisions économiques renvoyant à la transparence la plus totale. L’on doit éviter ce slogan creux de bradage du patrimoine public par les tenants de la rente et donc de diaboliser tant le secteur privé national qu’international qui créent de la richesse.
NB -Voir ouvrage du professeur Abderrahmane Mebtoul Officie des Publications Universitaires OPU Alger « réformes et privatisations en Algérie » (deux tomes -Alger 1984-500 pages )
ANNEXE
Condoléances du professeur Abderrahmane MEBTOUL
J’ai appris avec une profonde tristesse le décès du Moudjahid et Général à la retraite Kamel Abderrahim que j’ai connu lors qu’il était commandant de la deuxième région miliaire à Oran où j'ai eu de longues discussions sur des sujets socio-économiques d’intérêt national,
Il avait un profond respect pour les universitaires. En ces pénibles circonstances, je présente mes sincères condoléances à toute sa famille et ses proches
"A Dieu le Tout Puissant nous appartenons et à Lui nous retournons"