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Réfugiés syriens : l'impossible patrie de rechange

17-10-2016 21:53  Amine Bouali

La première fois que je les ai vus, c'était au seuil de la Grande Mosquée, en train de tendre la main ! Cette expression recèle au moins deux sens : demander une aide mais aussi vouloir nouer un lien du cœur !

Le père de la petite famille, assis à même le sol, l'air abattu, avait le regard hagard, obscurci par la détresse, et il n'osait pas regarder en face ceux, parmi les passants, qui déposaient dans sa main un peu de monnaie et d'espoir !

Accroupis derrière lui, impatients et distraits, car ils n'avaient pas encore pris la mesure du drame qui s'était emparé de leur vie, se tenaient ses deux enfants, qui n'avaient plus de maison, qui n'allaient plus à l'école mais qui jouaient quand  même aux billes !

Enfin la mère, figure tutélaire de la résistance, superbe emblème de la lutte pour la survie, silencieuse, altière, déterminée, qui demandait peut-être la charité mais qui n'abdiquait pas !                                                                                             

Cette famille syrienne s'était progressivement installée dans notre paysage quotidien et sa présence inquiète  était devenue pour nous presque familière. Elle était venue chercher dans notre pays une impossible patrie de rechange. Ses enfants  pourtant étaient aussi beaux que les nôtres et leur sort aussi crucial que celui de nos enfants !

Chaque  soir, avant de rejoindre notre toit, son malheur giflait notre insouciance comme un terrible avertissement ! (photo d'archives)



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