L’Algérie ne désespère pas de pouvoir réconcilier les différentes factions politiques et militaires maliennes à l’effet d’aboutir à une issue à la crise. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a réaffirmé, aujourd’hui lundi, la disponibilité de l'Algérie à accueillir les mouvements maliens en juin prochain pour le parachèvement de la plate-forme des négociations visant à trouver une issue à la crise au Mali.
Après avoir accueilli il y a quelques mois des rencontres exploratoires avec les différents mouvements militaires ponctués par les félicitations de Bamako, l’Algérie s’apprête donc à tenter de rapprocher les positions avec cette fois le soutien de toutes intervenants de la crise malienne.
Lamamra a en effet souligné «l'intérêt exprimé par les mouvements maliens, le soutien du gouvernement algérien aux négociations de paix et la disponibilité des gouvernements des pays du Sahel à apporter leur aide pour assurer le succès de cette démarche».
Profitant de la tribune de la 17ème conférence ministérielle du Mouvement des Non-alignés (MNA) dont les travaux ont débuté ce matin, le chef de la diplomatie algérienne a ainsi confirmé cette nouvelle rencontre en Algérie pour essayer de faire aboutir ce dialogue inter malien.
La paix au Mali passe par Alger
En effet, face à l’incapacité de la France à faire aboutir le processus politique se contenant de l’opération Serval, l’Algérie est redevenue logiquement le pays «pivot» en mesure de faire quelque chose au Mali. Par ailleurs, et tout en maintenant la position doctrinale de l’Algérie qui s’interdit toute ingérence dans les affaires internes des pays tiers, Lamamra a fait savoir que notre pays ne s'empêche pas «d'exprimer son grand intérêt et sa solidarité avec le peuple libyen».
Le ministre a suggéré que l’Algérie allait profiter de la présence des pays arabes à la conférence des non alignés pour tenter de s’entendre sur une sortie de crise en Libye. «Des idées et des initiatives ont été exprimées par plusieurs pays frères au sein de la Ligue arabe et même du gouvernement libyen», a-t-il indiqué devant la presse nationale et internationale.
S’entendre sur la Libye
Et d’ajouter que «la présence de plusieurs pays voisins de la Libye offrira l'opportunité de se concerter sur les démarches à entreprendre à l'avenir». Lamamra en veut pour preuve que la position du mouvement des Non alignés visant à «préserver l'indépendance des pays membres et la souveraineté de leurs peuples, à n'afficher aucun parti pris et à refuser toute tutelle de la part de pays exerçant leur hégémonie sur la scène internationale».
Le ministre a assuré que ses collègues présents à Alger saisiront l'opportunité de la rencontre d'Alger pour arrêter une «position commune quant aux défis internationaux de l'heure et débattre des crises et conflits nécessitant l'harmonisation de la position de principe du mouvement, outre l'examen de l'approche établie par la conférence en vue d'impulser l'action commune dans divers domaines».