La réconciliation nationale semble être la grande affaire pour ne pas dire la grande cause du Gouvernement Sellal. Ce dernier, en répondant jeudi aux interrogations des députés, au terme du débat parlementaire, est revenu encore sur le sujet pour le qualifier d’abord d’"acte civilisé" et pour annoncer aussi que "le dossier n’est pas encore clos".
C’est probablement une des raisons pour lesquelles les concepteurs du nouveau projet de Constitution ont décidé d’inscrire la réconciliation dans le préambule de la future loi fondamentale du pays, histoire de lui donner un caractère diachronique , sorte de constante nationale, qui ne soit pas limitée dans l’espace ni dans le temps.
Sellal, en déclarant que le dossier n’est pas clos laisse entendre que de nouvelles mesures, seront prises dans ce sens."La réconciliation nationale ne se limite pas, aux actions menées par l'Etat lors des années passées dont le règlement des problèmes des primes et de l'emploi" a-t-il dit en expliquant que"ce volet renferme encore des lacunes que l'Etat œuvre à combler" .
La récente décision du président de la République de lever l’interdiction de sortie du territoire imposée aux ex cadres du FIS n’est-elle pas déjà un avant goût de ce que seront les prochaines étapes de la réconciliation nationale ?.
"La situation des personnes concernées a été régularisée. Ces dernières rencontraient des problèmes lorsqu'ils voulaient par exemple voyager pour accomplir le rite du hadj, d'où l'importance de cette instruction présidentielle visant la levée de ces entraves bureaucratiques" a encore précisé Sellal dont le propos sonne un peu comme un acte de repentance de l’État à l’égard des cadres du FIS qui sont désormais libres de leurs mouvements. Libres d’aller à la Mecque, libres de voyager, libres de faire de la politique, libres de créer aussi leur partis, les cadres du FIS !
Mais au-delà du dossier du FIS, Sellal évoque d’autres aspects. "D'autres questions restent à traiter comme celle des disparus", a-t-il fait remarquer, en précisant que "tous ceux ayant déposé un dossier dans ce sens ont reçu une réponse qu'il s'agisse de renseignements ou de prise en charge financière. Cependant, il existe toujours des lacunes et le travail se poursuit".
Le Premier ministre a également précisé que la réconciliation nationale ne se limite pas à la période liée à ce qui considérée comme "la tragédie nationale".
On peut alors penser que les événements de 1963 en Kabylie y seront intégrés. D’ailleurs une des inamovibles revendications du FFS, c’et la réhabilitation politique des martyrs de ce parti. Un projet de loi dans ce sens a été déposé par le groupe parlementaire du parti sur le bureau du président de l’Assemblée. Il a été rejeté.
"Nous devons nous réconcilier et apprendre à coexister", a encore souligné M. Sellal, estimant que "si nous parvenons à coexister nous réussirons à construire une nation algérienne authentique".