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Réaction d’une Source diplomatique algérienne au discours du Roi du Maroc

31-07-2013 12:50  Abbès Zineb

Dans son discours à la nation à l’occasion de la fête du Trône, le Roi du Maroc a mis l’accent sur la dimension régionale de ce différend et a souligné la responsabilité de l’Algérie.

Le Roi Mohammed VI a soutenu que "Nous relevons notamment que la dernière résolution du Conseil de Sécurité a fermement réaffirmé les paramètres incontournables pour parvenir à une solution politique consensuelle et réaliste.

Par ailleurs, cette résolution met particulièrement l’accent sur la dimension régionale de ce différend et souligne la responsabilité de l’Algérie, en tant que partie concernée par ce litige, tant au niveau politique que sur le plan juridico-humanitaire touchant à la situation dégradante qui prévaut dans les camps de Tindouf".

(...) Le souverain marocain indique encore que "Devant l’obstination des autres parties qui persistent à maintenir la situation en l’état, et face à leurs campagnes de mystification, le Maroc s’appliquera à poursuivre la dynamique qu’il a enclenchée au niveau interne".

Qu’en est-il de ces affirmations ? Notre journal a posé cette question à des responsables du Ministère Algérien des affaires étrangères qui nous ont fait parvenir cette déclaration écrite :

"Il s’agit d’affirmations totalement infondées car la résolution 2009 (2013) sur le Sahara occidental adoptée le 25 avril 2013 par le Conseil de sécurité, à laquelle se réfère ce passage du discours en question, interpelle 21 fois les « parties » au conflit, à savoir le royaume du Maroc et le Front Polisario.

On est donc très loin de la soi-disant dimension régionale du différend et de la prétendue responsabilité de l’Algérie invoquées par le discours auquel vous faites référence. Cette résolution est sur le site du conseil de sécurité et j’invite vos lecteurs à vérifier le nombre d’occurrences relatives aux « parties » au conflit.

Par ailleurs, cette résolution indique clairement que l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, mène une action de facilitation des négociations entre le Maroc et le Front Polisario et qu’il mène des consultations avec le Etats voisins.

Ces derniers interagissent notamment avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés sous le seul angle visant le renforcement des mesures de confiance entre les deux parties au différend.

Le Maroc parle d'obstination des autres parties

L’obstination est à chercher plutôt du côté de la partie marocaine dont la responsabilité est expressément épinglée au paragraphe 7 de ladite résolution. Il faut relever, en outre, que ce pays refuse de se conformer à ses obligations découlant du droit international et de négocier, de « bonne foi et sans conditions préalables » afin que les deux parties parviennent à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et qui soit conforme aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies. Ceci constitue exactement la substance de toutes les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental

Et le nouvel ordre maghrébin

Le nouvel ordre maghrébin, ne se décrète pas à la seule faveur des évolutions circonstancielles intervenues au niveau régional mais il doit être conçu et mis en œuvre sur la base d’engagements concrets, sincères et irréversibles en matière de bon voisinage, de coopération de bonne foi et d’intégration économique graduelle et pragmatique".



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