En réponse à la demande des Etats-Unis sur le rapatriement de deux détenus algériens, les nommés Djamel Ameziane et Bensayah Belkacem, de la base navale de Guantanamo, les autorités algériennes viennent d’émettre un avis sans objection.

La demande américaine est parvenue aux autorités algériennes, hier, même et a eu l'aval aujourd'hui jeudi pour ce rapatriement de ces deux détenus.

Le transfert de ces deux prisonniers liés aux affaires du terrorisme se fera conformément aux engagements convenus entre l'Algérie et les Etats-Unis depuis 2007, et en conformité avec la pratique utilisée lors des transferts précédents de ce type.

Et la prise en charge de ces ressortissants tant par les services spécialisés que par les instances judiciaires compétentes est mise en œuvre en application des procédures légales en vigueur en la matière.

Pour rappel, Les deux prisonniers refusaient d'être transférés en Algérie, où ils n'ont plus de famille et craignent de subir des violences.

Bensayah Belkecem réclame son retour en Bosnie, où il a été arrêté en 2002 et où vivent sa femme et ses filles. Si les Etats-Unis l'envoient en Algérie, où il n'a plus de proches et n'a pas vécu depuis plus de 20 ans, ils le condamneront à la perte définitive de sa famille, selon son avocat, Robert Kirsch avait indiqué, vendredi dernier, être intervenu auprès des ministères américains de la Défense et des Affaires étrangères, ainsi que de l'ambassade d'Algérie à Washington, pour éviter ces rapatriements.

Djamel Ameziane, qui a vécu en Autriche et au Canada, demande de son côté à rentrer au Canada depuis qu'il a été déclaré libérable par l'administration Bush en 2007. Selon son avocat, Wells Dixon, Djamel Ameziane craint des persécutions en Algérie.

Mais l'Algérie est le seul pays autorisé par la loi américaine à recevoir ses compatriotes détenus à Guantanamo.

De son côté, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini a assuré, jeudi, que "les deux détenus algériens à Guantanamo ne risquent rien en Algérie, car ils ne sont coupables de rien",  tout en précisant qu'il n'y a "aucune anomalie" dans leur accueil en Algérie, d"'autant qu'ils jouissent de la nationalité algérienne".

"C'est tout à fait normal qu'ils soient rapatriés en Algérie, comme les autres détenus déjà libérés de Guantanamo et sur lesquels ne pèsent aucune charge", a-t-il ajouté, estimant le nombre de détenus algériens libérés de Guantanamo à plus de 10 personnes.