Un raid sioniste, dans la nuit de samedi à dimanche, contre le centre de recherches militaires de Jamraya, ainsi que contre une rampe de lancement de missiles et des entrepôts d'armes, dans la banlieue de la capitale, a déclenché les analyses.
Quelles sont les raisons qui ont poussé Israël à lancer ce raid ? Seyyed Afghahi, analyste des questions régionales, rappelle qu'un Conseil de ministres, présidé par Netanyahu, a précédé le raid, un conseil, où il aurait été, vraisemblablement, question de la planification de cette attaque.
Le porte-parole de l'armée sioniste et le gouvernement se sont gardés, pour le moment, de toute annonce publique. Les médias occidentaux et arabes ont accordé une large couverture médiatique à l'information, dès les premiers moments de sa diffusion, ce qui suscite, dores et déjà, des questions : l'Occident semble, désormais, prisonnier des évolutions politiques et militaires, en Syrie, une impasse, dans le vrai sens du terme.
Sur le terrain, les terroristes cumulent les défaites militaires. Politiquement parlant, l'émissaire onusien Brahimi est sur le point de partir et le premier tour des pourparlers entre les ministres russe et américain des A.E a échoué.
Il est fort possible que les frappes sionistes visent, avant tout, à tester l'opinion publique. Ce test se manifeste à trois niveaux : les Israéliens cherchent, d'abord, à mettre à l'épreuve l'opinion syrienne et la réaction que suscite ce raid, auprès des autorités de Damas.
Israël envisage, aussi, de tester la réaction des acteurs régionaux, l'Iran et le Hezbollah, en premier lieu.
Et puis, Tel-Aviv n'aurait pas mené ce raid, sans avoir l'intention de mettre à l'épreuve la patience et la tolérance de la communauté internationale.
Ce qui se passe, sur le champ de bataille, est un échec pur et simple des efforts militaires des terroristes d'Al-Nosra et de l'ASL, et consécutivement, de leurs sponsors arabes, occidentaux et turcs.
A Al-Qussair, ville proche de Homs, localité transformée en un véritable bastion des Qaïdistes, l'armée syrienne est maître, désormais; face à des terroristes; en totale débandade. Le raid sioniste cherche, sûrement, à pousser la Syrie à changer de tactique de guerre, voire, de stratégie.
Mais, au delà de cette raison, il y a, probablement, d'autres arrières pensées. N'y a t-il pas là la volonté d'enclencher une guerre, à l'échelle régionale, une guerre, qui fait peu écho aux bavettes diplomatiques de ces dernières semaines entre les autorités US, israéliennes, arabes et turques?
Le raid de Tel-Aviv constitue, peut être, un prélude à une mise en ordre de bataille, en vue de la grande guerre ! Le raid israélien renvoie, peut-être, en ce sens, à ce que les journalistes appellent "la danse du diable", un danse envoûtante, qui entraîne et subjugue le spectateur, qui le pousse à se laisser emporter par des mouvements irraisonnés et fous. Le spectateur est ici, les Etats Unis d'Amérique.
Les frappes aériennes du régime sioniste envoient un signal fort aux Américains : "lancer une guerre contre la Syrie, déclencher des frappes aériennes contre ses centres vitaux sont loin d'être si difficiles. Venez, donc, prendre part à cette campagne de bombardement".
Les analystes politiques voient, aussi, dans ce raid sioniste, les signes d'un ruse stratégique. Israël cherche, peut être, à ouvrir un nouveau front, pour aider ses agents (terroristes wahhabo-salafistes), à se désempêtrer, alors que l'étau se resserre autour de ces hordes barbares, par une armée syrienne, paradoxalement, de plus en plus performante! (Irib)