Rachida Dati était-elle davantage un agent patenté du Maroc qu’une ministre puis eurodéputée française au nom des Républicains à Bruxelles ? Pour beaucoup d’observateurs ceci est une lapalissade.
Et pour cause ! C’est un courriel qui ne laisse plus l’ombre d’un doute sur le lobbying que pratiquait l’ex Garde des Sceaux du président Sarkozy au profit du Makhzen, que vient de révéler le fameux hacker «Chris Coleman».
On y apprend en effet que dans une correspondance datée du 13 novembre 2011, Rachida Dati transmettait à l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Driss-Fihri, par le biais de son attaché parlementaire, une copie du projet de question écrite que la parlementaire projetait de transmettre à la Commission européenne qui s’apprêtait à voter pour ou contre un accord de partenariat liant le Maroc et l’Union européenne.
Un accord qui consistait en réalité à sceller un deal entre l’union européenne et le Maroc pour le «légaliser» le pillage des richesses halieutiques du Sahara Occidental.
«Je vous prie de trouver ci-joint de la part de Rachida Dati un projet de question écrite qu’elle adressera à la Commission européenne en début de semaine prochaine concernant l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc», lit-on dans le courrier électronique signé par Philip Kyle, son attaché parlementaire.
Ce dernier ajoutera à l’adresse du ministre marocain des Affaires étrangères : «(…) Elle continuera, par ailleurs, cette semaine à Strasbourg, à rencontrer ses collègues députés européens pour les convaincre de voter contre la recommandation de rejet du protocole d’accord 2011-2012 en Commission parlementaire de la pêche la semaine suivante».
Voilà donc Rachida Dati qui est prise en flagrant délit de servir d’agent stipendié par le makhzen au parlement européen !
Son attaché parlementaire rassure même les autorités marocaines qu’elles seront mises au courant de «l’évolution de la situation au sein du Parlement européen en temps réel» pour permettre ainsi à Rabat de réagir en fonction de la suite qui serait donnée au projet d’accord.
«Rachida Dati ne manquera pas de vous tenir informé de l’évolution de ce dossier au Parlement européen et de la réponse obtenue de la Commission européenne», écrit-il aux employeurs de Dati à Rabat.
Le hacker ne précise cependant pas combien, Rachida Dati, touchait-t-elle en contrepartie de son travail d’agent du Makhzen alors qu’elle était élue eurodéputée pour défendre les intérêts de la France et des français.