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Quelle stratégie gazière pour l'Algérie entre 2017 et 2025 ?

11-05-2017 12:24  Pr Abderrahmane Mebtoul

1.-l’entrée du pétrole et du gaz de schiste  américain a totalement bouleversé la carte  énergétique  mondiale avec une réduction des coûts d’exploitation  de plus  de 50% entre 2010/2017, étant devenu récemment exportateur avec la réalisation d ‘importants terminaux gaziers. Egalement  2017/2020/2025 entrent  en scène avec   trois à quatre fois les  capacités de l’Algérie des unités de GNL (qui représentent 30% de la commercialisation mondiale)  et plusieurs  gazoducs (70% de la commercialisation mondiale actuellement par canalisation) en voie  de réalisation Russie (1ère réserve mondiale de gaz naturel), Sibérie-Chine, l’entrée de l’Iran (2ème réservoir mondial de gaz naturel) qui entend  se repositionner en Asie et en Europe sans compter le Qatar (quatrième réservoir mondial de gaz naturel). La  Libye  possède entre  1500/2000 milliards de mètres cubes gazeux  à peine exploités, misant sur le pétrole,  et  en Afrique de l’Est la quantité de gaz potentiellement exploitable dans cette zone, allant du sud du Kenya au Mozambique, et englobant Madagascar et les Seychelles, est évaluée à 12.500 milliards de m3 par une étude du gouvernement américain (USGS). avec la possibilité qu'on trouve encore davantage, y compris du pétrole.

2.-Mais le plus important sont les gisements en méditerranée orientale évaluée à plus de 20.000  milliards de mètres cubes gazeux supposant la stabilisation en Syrie. C’est ainsi  que la  Commission européenne, le 03 avril 2017 avec  trois Etats membres de l’UE – l’Italie, la Grèce, et Chypre – a paraphé un plan avec Israël prévoyant la construction d’un gazoduc allant de ce pays vers les côtes sud-européennes. A l’horizon 2025, le gazoduc, qui serait long de 2 200 kms, acheminerait jusqu’à 16 milliards de mètres cube par an des champs pétrolifères maritimes israéliens et chypriotes vers l’Italie et la Grèce, pour un coût  évalué à 6 milliards d’euros, qui serait financé  en partie  par les banques américaines Goldman Sachs et JP Morgan.

3.-Selon le Commissaire européen à l’Énergie, Miguel Arias Canete, présent lors de la signature à Tel- Aviv, ce projet vise à atténuer la dépendance  de l’Europe vis-à-vis de la Russie et à concurrencer un autre gazoduc en cours de construction, North Stream II, qui pourrait apporter jusqu’à 55 milliards de mètres cube de gaz russe vers l’Allemagne sans transiter par l’Ukraine. 

4.-Quelle est la stratégie de l’Algérie dont la rentabilité pour les GNL doit être un prix de cession minimum de 14/15 dollars le MBTU et 8/9 dollars pour les canalisations, dont les recettes de gaz en devises représentent environ 33% sur les 97/% des hydrocarbures avec les dérivées, (réserves évaluées en conseil des ministres  de 2015 à 2700 milliards de mètres cubes gazeux et 10 milliards de barils de pétrole –données reprises par l’APS) , aussitôt les contrats à long terme arrivant à expiration 2018/2019, face à ces nouvelles mutations où la mise sur le marché de capacités additionnelles surpassant fortement la demande gazière globale, avec pour conséquence une pression accrue sur les prix, avec le risque d’une bulle gazière ?


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