Cette présente contribution à l’invitation de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes , de la Confédération Fondation Jobs For Africa , pour la mise en œuvre du libre blanc pour l’emploi en Afrique et de la réunion préalable du sommet pour l’emploi et les compétences de la commission du travail et des affaires sociales de l’Union Africaine, a pour objet d’analyser la nouvelle politique de l’emploi de l’Algérie face à la quatrième révolution économique mondiale(1). .L’Algérie devra tenir compte de la dure réalité qui est la transformation du monde qui nous entoure, devenu avec la révolution des nouvelles technologies une maison de verre, monde turbulent et instable qui préfigure d’importants bouleversements géostratégiques, notamment en Méditerranée et en Afrique. Cela nécessitera, pour l’Algérie , des stratégies d’adaptation et de profondes réformes structurelle, en analysant objectivement, par un discours de vérité, les impacts des politiques économiques passées, ni sinistrose, ni autosatisfaction, afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs d’autant plus le total de sorties de devises entre 2000/2016, selon mes calculs à partir des statistiques officielles, pour les biens et les services souvent oubliées, ont été de 742 milliards de dollars et environ 800 milliards de dollars incluant les transferts légaux de capitaux.
1. L’impact du processus de mondialisation sur la structure future de l’emploi
La mondialisation, processus historique complexe, produit du développement du capitalisme, processus non encore achevé est une réalité. Actuellement l’argent, la technologie, les marchandises franchissent les frontières avec une rapidité et une facilité sans précédent, et ce aidés par la révolution dans les télécommunications, mettant fin à certains mythes d’économie dite « nationale ». Comme cela remet en cause certaines catégories comptables qui ont une portée opératoire de plus en plus limitée comme la production intérieure brute (PIB), le taux d’épargne, le taux de chômage, la productivité dite nationale comme si c’était un phénomène qui dépendait de la seule volonté des gouvernants internes. Aussi, l’Algérie est –elle soumise, comme tout autre pays, face à ses choix d’investissements, aux contraintes internationales. Ce n’est plus le temps où la richesse d’une Nation s’identifiait aux grandes firmes des Nations, celles-ci ayant été calquées sur l’organisation militaire et ayant été décrites dans les mêmes termes : chaîne de commandement –classification des emplois- portée du contrôle avec leurs chefs- procédures opératoires et standards pour guider tous les dossiers. Tous les emplois étaient définis à l’avance par des règles et des responsabilités pré- établis. Comme dans la hiérarchie militaire les organigrammes déterminaient les hiérarchies internes et une grande importance était accordée à la permanence du contrôle, la discipline et l’obéissance. Cette rigueur était indispensable afin de mettre en œuvre les plans avec exactitude pour bénéficier des économies d’échelle dans la production de masse et pour assurer un contrôle strict des prix sur le marché .Comme dans le fonctionnement de l’armée, la planification stratégique demandait une décision sur l’endroit où vous voulez aller, un suivi par un plan pour mobiliser les ressources et les troupes pour y arriver. La production était guidée par des objectifs pré- établis et les ventes par des quotas déterminés à l’avance. Les innovations n’étaient pas introduites par petits progrès, mais par des sauts technologiques du fait de la rigidité de l’organisation. Au sommet de vastes bureaucraties occupaient le rectangle de l’organigramme, au milieu des cadres moyens et en bas les ouvriers L’enseignement , du primaire au supérieur en passant par le secondaire, n’était que le reflet de ce processus, les ordres étant transmis par la hiérarchie, les écoles et universités de grandes tailles pour favoriser également les économies d’échelle. Actuellement une nouvelle organisation est en train de s’opérer montrant les limites de l’ancienne organisation avec l’émergence d’une dynamique nouvelle des secteurs afin de s’adapter à la nouvelle configuration mondiale. Nous assistons au passage successif de l’organisation dite tayloriste marquée par une intégration poussée, à l’organisation divisionnelle, puis matricielle qui sont des organisations intermédiaires et enfin à l’organisation récente en réseaux où la firme concentre son management stratégique sur trois segments : la recherche développement (cœur de la valeur ajoutée), le marketing et la communication et sous traite l’ensemble des autres composants, avec des organisations de plus en plus oligopolistiques, quelques firmes contrôlant la production, la finance et la commercialisation au niveau mondial tissant des réseaux comme une toile d’araignée. Les firmes ne sont plus nationales, même celles dites petites et moyennes entreprises reliées par des réseaux de sous traitants aux grandes. Les firmes prospères sont passées de la production de masse à la production personnalisée (professeur Robert Reich de Harvard ex secrétaire d’Etat du travail US). Ainsi, les grandes firmes n’exportent plus seulement leurs produits mais leur méthode de marketing, leur savoir faire sous formes d’usines, de points de vente et de publicité. Parallèlement à mesure de l’insertion dans la division internationale du travail, la manipulation de symboles dans les domaines juridiques et financiers s’accroît proportionnellement à cette production personnalisée. Indépendamment du classement officiel de l’emploi, la position compétitive réelle dans l’économie mondiale dépend de la fonction que l’on exerce. Au fur et à mesure que les coûts de transport baissent, les produits standards et de l’information qui les concernent, la marge de profit sur la production se rétrécit en raison de l’absence de barrières à l’entrée et la production standardisée se dirige inéluctablement là où le travail est compétitif, moins cher et le plus accessible. Mais fait nouveau, depuis la fin du XXème siècle, la qualification devient un facteur déterminant. L’éclatement des vieilles bureaucraties industrielles en réseaux mondiaux leur a fait perdre leur pouvoir de négociation expliquant également la crise de l’Etat providence (avec le surendettement des Etats) et de l’ancien modèle social démocrate qui se trouve confronté à la dure réalité de la gestion gouvernementale. Ce qui explique que certains pays du Tiers Monde qui tirent la locomotive de l’économie mondiale, se spécialisent de plus en plus dans ces segments nouveaux, préfigurant horizon 2020 de profonds bouleversements géostratégiques recomposant le pouvoir économique mondial avec la percée de la Chine , de l’Inde , du Brésil , de la Russie et de certains pays émergents expliquant le passage d’ailleurs du G8 au 20 dans les grandes réunions économiques internationales. La chute des syndicats corporatistes souvent appendice de pouvoirs bureaucratiques s’accompagne d’un nombre croissant d’accords collectifs. Les emplois dans la production courante tendent à disparaître comme les agents de maîtrise et d’encadrement impliquant une mobilité des travailleurs, la généralisation de l’emploi temporaire, et donc une flexibilité permanente du marché du travail avec des recyclages permanents étant appelés à l’avenir à changer plusieurs fois d’emplois dans notre vie. Ainsi, apparaissent en force d’autres emplois dont la percée des producteurs de symboles dont la valeur conceptuelle est plus élevée par rapport à la valeur ajoutée tirée des économies d’échelle classiques, remettant en cause les anciennes théories et politiques économiques héritées de l’époque de l’ère mécanique comme l’ancienne politique des industries industrialisantes en Algérie calquée sur le modèle de l’ancien empire soviétique. A mesure que la firme se transforme en réseau mondial, impossible de distinguer les individus concernés par leurs activités, qui deviennent un groupe vaste, diffus, répartis dans le monde. La théorie de l’intelligence économique met nettement en relief ces mutations en insistant sur le fait que c’est plutôt l’ intelligence collective (IC) et non individuelle qu’il s’agit de privilégier afin de favoriser l’émergence et l'interaction positive des différentes parties prenantes composant les organisations, que ces parties prenantes soient internes (salariés, managers) ou externes (fournisseurs, clients), du fait que l'économie est de plus en plus ouverte et que les firmes travaillent avec des parties prenantes éparpillées à travers le monde. D’où l’importance du management des connaissances (knowledge management ou KM) qui requiert plus que jamais la maîtrise appropriée de technologies de l'information et de la communication (TIC). Dans cette perspective dynamique, d’adaptation à ces mutations , les réponses apportées par les pouvoirs publics sont caractérisées par le rapprochement au niveau régional entre les entreprises, les individus et le savoir , les évolutions récentes de la politique régionale, de la politique des sciences/technologie et de la politique industrielle des entreprises, afin de favoriser les pôles d’activités compétitifs et dynamiques. Cela a des incidences sur le futur système d’organisation à tous les niveaux, politique, économique et social, supposant un bon management stratégique c'est-à-dire la capacité de coopérer, c’est à dire de dialoguer d’une façon permanente , de communiquer des concepts abstraits , d’animer des groupes complexes, et de prendre les décisions au bon moment rapidement afin d’atteindre un Smig dans le consensus entre les différents éléments composants tant la société que l’entreprise. Aussi, face à une économie internationale de plus en plus complexe, dynamique et imprévisible, les entreprises en quête de progrès et de développement sont confrontées à plusieurs défis : comment conforter leurs positions concurrentielles actuelles, pérenniser leurs activités et conquérir de nouveaux marchés ? Ces questions, se posent avec acuité, plus aujourd’hui qu’auparavant, au vu du changement des paradigmes de gestion suscités par la quatrième révolution économique qui s'annonce qui préfigure de profonds bouleversements géo économiques stratégiques horizon 2017/2020/2030.
2.-la politique de l’emploi liée au cadre macro économique et social de l’Algérie
Les équilibres macro financiers et macro sociaux de l’économie algérienne qui influencent la structuration de l’emploi et le niveau du t aux de chômage face à une forte pression démographique, sont fortement corrélés au cours des hydrocarbures. Les cours sont passés pour le Brent, de 69,40 euros en 2010, à 83,80 euros (111,65 dollars) en 2012 à 80,70 euros en 2013, à 50,50 euros en 2014, et sont cotés le 21 avril à 49,52 euros (52,98 dollars) le Brent et 47,37 euros le Wit. Cela a un impact sur la balance commerciale où les exportations elles ont évolué de 57,05 milliards de dollars en 2010, 73,48 en 2011, 71,86 en 2012, 64,97 en 2013, 62,82 en 2014, 37,38 en 2015 et 28,88 milliards de dollars en 2016. Le total entrées de devises entre 2000/2016 ont été de 798,36 milliards de dollars US avec la prépondérance des hydrocarbures qui ont été de 55,53 milliards de dollars en 2010, 71,43 en 2011, 69, 80 en 2012, 63,75 en 2013, 58,40 en 2014, 32,70 en 2015 et 27,66 milliards de dollars en 2016. Le total nous donne 770,63 milliards de dollars pour Sonatrach soit en moyenne 2000/2016 de 96,49% du total des recettes en devises. Face à cette situation nous du fait de la chute des recettes notamment de Sonatrach, la fiscalité pétrolière a reculé à 1 805 milliards de dinars en 2016 contre 2 273,5 milliards en 2015 et l’évolution du produit intérieur brut suit la tendance. Les moteurs de la croissance sont toujours les mêmes d’année en année, tiré essentiellement par la dépense publique selon le gouverneur d’Algérie dans sa déclaration du gouverneur de la Banque d’Algérie en date du 20 avril 2017, environ 7 300 milliards de dinars en 2016, contre 7 650 milliards en 2015 ave . un impact sur l’évolution du produit intérieur brut nominal de l’Algérie (PIB) qui s’est établi à 166 milliards de dollars (mds usd) en 2016 contre 172,3 mds usd en 2015, selon les prévisions du FMI dans son l’évolution sur les perspectives de croissance dans la région Moyen Orient-Afrique du Nord-Afghanistan-Pakistan (MOANAP. Ramené au cours du dollar de l’année existe des différences entre les données du FMI et celles de l’ONS. Le paradoxe est plus le dinar se dévalue par rapport au dollar, plus la PIB se déprécie d’où l’importance de ramener cet agrégat en parité de pouvoir d’achat. Le rapport préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) du 19 avril 2017 sur les perspectives économiques mondiales est négatif pour l’Algérie, comme conséquence directe du ralentissement économique, en 2016, la croissance du PIB réel a été très solide, à 4,2% , mais la situation devrait fortement se dégrader. Selon les mêmes projections, le taux de croissance du Pib réel devrait atteindre, en moyenne, 1,2% durant la période 2017-2019. Pour 2017, la BM anticipe une croissance de 1,5% qui va se réduire à 0,6% en 2018 avant de remonter à 1,5% en 2019 en 2017 et atteindre seulement 1,4% du PIB en 2018. L’évolution de la balance commerciale suit également l’évolution du cours des hydrocarbures où nous avons assisté à une relative baisse des importations ont évolué ainsi en dollars US courant selon les statistiques douanières algériennes en milliards de dollars en 2010 à40,47 milliards de dollars, 47,27 pour 2011, 50,37 en 2012, 55,02 en 2013, 50,58 en 2014, 51,50 en 2015 et 46,72 milliards de dollars avec un total importation de biens non compris les services entre 2000/2016 de 498,12 milliards de dollars US. L’ensemble des données précédentes tenir tenant compte de l’importation des biens, mais également des importations de services et des transferts légaux de capitaux, le document de référence étant la balance des paiements. La différence entre les recettes et les importations de biens nous donne 300,24 milliards de dollars US. A ce montant il faudrait soustraire les 122 milliards de dollars de réserves de change au 31/12/2016 restant 188 milliards de dollars. Si nous prenons en moyenne que le montant annuel de sorties de capitaux légaux est de 3,5 milliards de dollars an pour 16 ans, nous aurons 56 milliards soit une sortie de devises pour les services d’environ 244 milliards de dollars entre 2000/2016 soit une moyenne annuelle de 8,11 milliards de dollars.
Aussi le total de sortes de devises entre 2000/2016 a été de 742 milliards de dollars pour les importations de biens(498) et services(244) et environ 800 milliards de dollars incluant les transferts légaux de capitaux . Le rapport préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) du 19 avril 2017, le solde extérieur courant de l’Algérie devrait sensiblement se réduire en 2017 et 2018. Déficitaire à hauteur de 16,4% du PIB en 2016, ce solde extérieur devrait se réduire à 12,3% cette année. En 2018, le déficit devrait encore se résorber à 10,2%, , mais resterait néanmoins équivalent à un peu plus de 15 milliards de dollars, avec deux hypothèses, de la réduction du déficit extérieur, une réduction drastique des importations et une légère remontée relative des cours des hydrocarbures.Cela est nettement perceptible avec la baisse des réserves de change et la cotation du dinar ,bien que le niveau d’endettement extérieur reste historiquement faible, à avec 2,45% du PIB, soit 3,85 milliards de dollars, selon les données de la banque d’Algérie en date du 12 avril 2017. Les réserves ont évolué ainsi : 162,2 milliards de dollars en 2010, 182 en 2011, 190 en 2012, 194 en 2013, 180 en 2014, 144 en 2015 et 114 en 2016 et environ 109 milliards de dollars février 2017. Quant à la cotation du dinar, corrélée fortement aux réserves de change via les rentrées de Sonatrach , elle a été de 74,39 dinar s un dollar en 2010, 72,85 en 2011, 77,55 en 2012, 79,38 en 2013, 80,52 en 2014, 100,46 en 2015 et 109,47 en 2016 et le 24 avril 2017 à 109,87 dinar s un dollar et 117,99 un euro contre 1985/190 dinars un euro pour le marché parallèle. Enfin quel impact sur le niveau de l’inflation ? L’inflation selon les donnée s officielles a évolué ainsi : 2% en 2010, 1,9% en 2015, 5,0% en 2010, 4,5% en 2011, 8,9% en 2012, 33,3% en 2013, 2,9% en 2014, 4,8% en 2015 et fin décembre 2016 à 6,4% . L’inflation accélère la concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière au détriment des profits productifs et des revenus fixes avec la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité. Pour se prémunir contre cette dépréciation qui engendre inéluctablement l'inflation, et donc la détérioration du dinar algérien, l'Algérien ne place pas seulement ses actifs dans le foncier, l'immobilier ou l'or, mais une partie de l'épargne est placée dans les devises. C'est un choix de sécurité dans un pays où l'évolution des prix pétroliers est décisive. Sans les subventions, mal ciblées et mal gérées, le plus pauvre bénéficiant autant que le riche, et facilitant le trafic aux frontières, l’Algérie étant un des plus gros importateurs au monde de céréales, grâce aux hydrocarbures, le taux d’inflation serait beaucoup plus élevé que le taux officiel. La perception de l’inflation est différente d’un ménage qui perçoit le SNMG environ 200 euros consacrant plus de 70% de son revenu aux produits de première nécessité que celui qui perçoit 10 000 euros ou plus net par mois.
3.-Population-emploi et chômage
Le fondement de toute politique socio-économique est de satisfaire les besoins d’une population et constitue le facteur clef. La population algérienne connait un accroissement constant passant de 12,6 millions d’habitants en 1966 à 41,2 millions au 01 janvier 2017 et atteindra 50 millions horizon 2030.En 2016, la population active a atteint les 12,117 millions de personnes contre 12,092 millions en avril 2016, sachant que la population active est l’ensemble des personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail, qu’elles aient un emploi ou qu’elles soient en chômage. La population active féminine a atteint 2 392 000, et constitue 19,7% de l’ensemble de la population active La part de la population âgée de moins de cinq ans continue sa progression, passant de 11,6% à 11,7% entre 2014 et 2015. La part de la population âgée de moins de 15 ans poursuit également sa progression puisqu’elle passe de 28,4% à 28,8% durant la même période. Le volume de la population féminine en âge de procréer (15-49 ans) a atteint 10,8 millions de femmes. La population active qui était de 6,27 millions d’habitants, de 7,94 en 1995, est passée de 8,56 en 2001 à 12,117 millions fin 2016. Le salariat constitue la forme d’emploi dominante et touche en moyenne sept occupés sur dix (69,7%). Cette part reste nettement plus importante auprès des femmes, puisqu’elle atteint 77,5% contre 68,0% auprès des hommes. Nous assistons à une quasi-stagnation du volume de l’auto emploi ( les employeurs et les indépendants) par rapport à la même période 2015, un recul du volume des salariés permanents , une progression significative des salariés non permanents . La structure de l’emploi selon le secteur d’activité fait ressortir que le secteur des services marchands et non marchands absorbe 61% de la main d’œuvre totale, suivi par le BTP (17,5%), l’industrie (13,5%) et enfin l’agriculture (8%). La ventilation selon le secteur juridique fait ressortir que le secteur privé absorbe 59,8% de l’emploi total, avec un volume de 6 490 000, soit une augmentation de 158 000 par rapport à avril 2016. D’importantes disparités sont observées selon le sexe ; l’emploi féminin se concentre essentiellement dans le secteur public (62,1% de l’emploi féminin total). Par structure économique pour les salaires nous avons par grandes périodes, le secteur économique représente en 2001, 47,5% de la masse salariale, en 2005, 47,8%, en 2010 39,8% et en 2015 36,5% montrant une dé-salarisation de l’économie. L’administration représente en 2001 46,7%, en 2005, 46,5%, en 2010 56,0% et en 2015 59,3% montrant la fonctionnarisation de l’économie. Quant à la masse salariale dans l’agriculture, elle représente 5,0% en 2001, 5,7% en 2005, 4,3% en 2010 et en 2015 4,2%. Quant aux indépendants, la structure des revenus est la suivante : le secteur économique représente 67,2%, en 2005, 68,2%, en 2010, 69,7% et en 2015 66,1%. Les affaires immobilières représentent en 2001, 30,6%, 29,7% en 2005, 28,9% en 2010 et en 2015, 32,4%. L’agriculture dominée par la sphère informelle représente 2,2% en 2001, 2,1% en 2005, 1,4% en 2010 et en 2015, 1,5%. Selon l’ONS, fin 2015, le salaire net moyen mensuel a été de 37 800 DA, sachant que le salaire net moyen est composé du salaire brut diminué des différentes retenues (IRG, sécurité sociale et retraite), avec des écarts des salaires selon la qualification et les secteurs d'activité assez élevés dans les activités liées aux hydrocarbures et les banques par rapport à la moyenne nationale. C’est que le revenu par tête d’habitant autant que le PNB par tête d’habitant est un taux global qui voile la concentration du revenu national, Nous aurons le ratio masse salariale sur le PIB suivant : 2,94% en 2001, 18,03% en 2005, 25,97% en 2010, 26,44% en 2012, 26,53% en 2013, 27, 11% en 2014 e tune moyenne 2015/2016 de 29,70% Alors que le revenu des indépendants par rapport au PIB est passé de 27,15% en 2001 à 22,12% en 2005, 27,24% en 2010 à 31,90% moyenne 2015/2016.
Qu’en est-il de l’impact sur le taux de chômage Du point de vue économique le chômage est interprété comme la résultante d'un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Selon l’ONS, le taux de chômage en % de la population active selon l’ONS a évolué ainsi : 29,7% en 2000, 10,0% en 2010, 10,60% en 2014, et 10,5% en 2016 ou au sens du BIT, la population en chômage est estimée à 1 272 000 personnes. La population occupée, a été estimée à 10,845 millions de personnes en septembre 2016. La population au chômage a ainsi atteint 1,272 million de personnes composée de 792.000 hommes et de 479.000 femmes. Par sexe, le chômage est plus élevée chez les femmes (20,%) que chez les hommes (8,1%). Quant au taux de chômage des jeunes entre 16 et 24 ans, il se situe à 26,7%. Le chômage affecte essentiellement les femmes dont le taux de chômage est passé de 16,5% à 20% durant cette période, alors que le taux de chômage des hommes a connu un recul d’un dixième de point (0,1) au cours de cette même période. Des disparités significatives sont observées selon l’âge, le niveau d’instruction et le diplôme obtenu. Le taux de chômage des jeunes (16-24 ans) atteint 26,7%. L’évolution du taux de chômage selon le diplôme fait ressortir que l’augmentation enregistrée a touché les diplômés universitaires d’une manière assez prononcée. Le taux de chômage auprès des personnes sans qualification a connu une régression puisqu’il a baissé de 8,3% à 7,7% entre avril et septembre 2016. Quant à celui des diplômés universitaires, il s’est établi de 13,2% à 17,7%. Par ailleurs, la répartition des chômeurs selon le diplôme obtenu fait ressortir que 570 000 chômeurs n’ont aucun diplôme, soit 44,9% de l’ensemble de la population en chômage. Les diplômés de la formation professionnelle en constituent 27%, alors que les diplômés de l’enseignement supérieur en forment 28,2% (soit une progression du poids des universitaires de 5,6 points comparativement à av 2016 et un accroissement en volume de 88 000 diplômés en plus par rapport à cette même période). D’autre part, la population définie comme celle qui se situe dans le « halo du chômage a atteint, en septembre 2016, un volume de 797 000 personnes et les femmes en constituent 54,6%. Les moins de 30 ans constituent 51,8% de cette population, alors que 76,8% sont âgés de moins de 40 ans. Cette population est caractérisée par son faible niveau d’instruction ; 68,8% n’ont aucun diplôme, alors que 61,3% n’ont pas dépassé le cycle des études moyennes Fait le plus important de l’enquête est que la part des chômeurs qui accepte des emplois inférieurs à leurs aptitudes professionnelles est de 71,6%, ne correspondant pas à leur profil pour 68,4%, des emplois pénibles pour 28,7% et des emplois mal rémunérés pour 73,1%. Récemment, le rapport préliminaire du Fonds monétaire international (FMI) du 19 avril 2017 sur les perspectives économiques mondiales est négatif pour l’Algérie, comme conséquence directe du ralentissement économique, le taux de chômage devrait passer de 10,5% en 2016, à 11,7% en 2017, avant d’atteindre 13,2% en 2018, indique le FMI.
4.- Quelles perspectives
Concernant l’aspect macro-économique global analysé précédemment, il existe une loi universelle : le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité relevant d’entreprises compétitives à valeur ajoutée. L’on ne crée pas des emplois par décret, la solution de facilité étant la création d’emplois dans l’administration. Le taux de chômage officiel est fortement biaisé incluant les sureffectifs tant de administrations que des entreprises publiques, des emplois temporaires fictifs ( 5 mois non créateur de valeur ajoutée comme par exemple pour faire et refaire des trottoirs) et les emplois dans la sphère informelle. .Paradoxalement du fait de l’allocation sectorielle d’investissement via la dépense publique, fortement biaisée privilégiant les emplois à très faibles qualification comme le BTPH (70% de la dépense publique), les diplômés ont plus de chance d’être chômeurs expliquant le faible taux de croissance et de productivité. Il faudra créer entre 300.000/400.000 postes de travail par an entre 2017/2020, qui s ‘ajoute au taux actuel du chômage ,sous estimée , du fait de la pression démographique, de l’entrée sur le marché du travail de la population féminine sous estimée dans les statistiques, afin de résoudre le lancinant problème du chômage ? et deviendront les 2 million d’étudiants sortis des universités entre 2018/2020 ? D’une manière générale, le constat est que certains responsables vivent encore l’’ère matérielle des années 1970, pouvant conduire le pays droit au mur sans vision stratégique s’adaptant au nouveau monde. Par ailleurs, les organismes chargés de l’investissement et l’emploi agréent un maximum de projets avec de nombreux avantages financiers et fiscaux. Or, il convient de se demander si ces projets s’insèrent dans une vision globale du développement du pays, s’ils concernent des segments porteurs de croissance durable ou ne s’assimilent-ils pas à un replâtrage ? L’Algérie selon les observateurs internationaux a toutes les potentialités, sous réserves de profondes réformes , pour asseoir une économie diversifiée garante de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine . Sachant que le secteur industriel représente moins de 5% du produit intérieur brut(PIB), que sur ces 5% les PMI/PME qui constituent plus de 95% du tissu productif algérien sont en difficultés (bureaucratie, système financier sclérosé, système socio-éducatif non adapté , foncier,) en plus de la concurrence de la sphère informelle produit de la bureaucratie qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation, il convient de se demander si les jeunes promoteurs agrées par l’ANDI, l’ANSEJ et d’autres organismes chargés de la promotion de l’emploi, ont la qualification et surtout l’expérience nécessaire pour manager les projets, à l’instar de ce qui se passe partout dans le monde, diriger une entreprise dans un cadre concurrentiel afin d’avoir des prix /coûts compétitifs. Le risque n’est-il pas d’assister à un gaspillage des ressources financières en fait de la rente des hydrocarbures et à terme au recours au trésor à l’instar de l’assainissement des entreprises publiques ? Or, avant de lancer dans une opération couteuse à terme pour le pays et sans analyser sa rentabilité en dynamique au vu des nouvelles mutations technologiques et managériales mondiales, un bilan serein implique de répondre à dix questions et ce d’une manière précise et quantifiée :
-Quel est le bilan de l’ANDI- CNAC , ANSEJ depuis leur existence dans la réalisation effective de ces projets et non de dossiers déposés et le statut juridique ; -quel est le temps imparti pour les projets réalisés entre le moment du dépôt et la réalisation effective le principal défi du XXIème siècle étant la maîtrise du temps ;-pour les projets réalisés combien ont fait faillite selon les règles du code de commerce ; - quelle est la part en devises et en dinars des projets réalisés en dressant la balance devise ; -quel est le niveau d’endettement bancaire des projets réalisés avec le montant des créances douteuses ; - la ventilation des crédits bancaires par projets ; -quel est le montant exact des avantages fiscaux accordés tant pour les projets que ceux réalisés ; -la ventilation des postes de travail avec le niveau de qualification des projets et ceux créés dans la mesure où le développement du XXIème siècle repose sur la valorisation du savoir ; - quelle est la contribution à la valeur ajoutée réelle du pays des projets réalisés ; - ces projet et ceux réalisés s’insèrent –ils dans le cadre des valeurs internationales dans la mesure avec la mondialisation, malgré la crise, nous sommes dans une économie ouverte du fait des engagements internationaux de l’Algérie. Dès lors se pose cette question stratégique : cette faiblesse du dépérissement du tissu productif en Algérie n’explique t- elle pas que le taux de croissance n’est pas proportionnel à la dépense ? Doit-on continuer dans cette trajectoire où les dépenses ne sont pas propositionnelles aux impacts ? Tout en n’ayant pas une vision essentiellement négative, beaucoup de réalisations mais beaucoup d’insuffisances, il y a urgence d’une vision stratégique pour dépasser la situation actuelle en ce monde impitoyable en perpétuel mouvement, un discours de vérité s’imposant Le constat est que l’Algérie est toujours en 2016 en en transition, une véritable économie de marché concurrentielle productive, ni une économie étatisée expliquant les difficultés de la régulation tant politique, sociale qu’économique. C’est que l’Algérie ne souffre pas actuellement d’ne crise financière et ce depuis des décennies, souffre d’une crise de gouvernance. Cependant la situation actuelle est différente des impacts de la crise de 1986, qui a eu des répercussions entre 1989/1999 à la fois économiques, sociales et politiques. Malgré des réserves de change appréciables, bien qu’en baisse, en cas de frein aux réformes structurelles, l’actuelle crise de gouvernance risque de se transformer en crise financière horizon 2018/2020. Comment ne pas rappeler que les pays ayant entrepris avec succès des réformes, notamment les pays émergents, se sont appuyés sur une mobilisation de l’opinion. L’Algérie , qui peut devenir un pays pivot et de stabilité pour la région méditerranéenne et africaine doit s’adapter l’Algérie aux nouvelles mutations mondiales en analysant les impacts de l’accord d’association avec l’Europe applicable depuis le 1er septembre 2005 et son éventuel adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’intégrer au sein du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique, son espace social naturel. [email protected]
(1) Contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul le 22 avril 2017 Alger à l’invitation de la confédération générale des entreprises algériennes , de la confédération Fondation Jobs For Africa , pour la mise en œuvre du libre blanc pour l’emploi en Afrique et de la réunion préalable du sommet pour l’emploi et les compétences de la commission du travail et des affaires sociales de l’Union Africaine , en présence : -de la secrétaire générale de l’organisation internationale des employeurs, -du président de la fondation Jobs for Africa , -du Vice président Businees Africa - des représentants du Bureau international du travail (BIT) , -des représentants de l’organisation de l’Unité syndicale africaine, -de représentants de l’Union africaine, de la banque africaine du développement, - de représentants de l’Etat algérien, de l’UGTA et d’autres personnalités internationales « face à la quatrième révolution technologique mondiale, quelle politique de l’emploi pour l’Algérie ? »
-Ce thème a été développé en détail ( 30 pages) pour l’ Institut Européen de la Méditerranée(IEMed- Barcelone )-Collaboration du professeur Abderrahmane Mebtoul à l'Annuaire IEMed de la Méditerranée 2017 -1ERE PARTIE I-L’impact de la baisse des cours des hydrocarbures sur les équilibres macro-financiers 2000/2016- 1.-Qu’en est-il de l’évolution des prix du pétrole 2000/2016? -2.-Impact sur la balance commerciale 200/2016- 3.- L’impact sur le niveau des réserves de change 2000/2016- 4-L’impact sur la cotation du dinar 2000/2016 -2EME PARTIE- L’impact de la baisse des cours des hydrocarbures sur la sphère réelle : PIB- population – emploi/chômage et inflation : 2000/20161.- L’évolution de la production intérieure brute (PIB) à prix courants 2000/2016 - 2.- Impact sur le niveau d’emploi et le taux de chômage 2000/2016 3.- l’impact sur le niveau de l’inflation 2000/2016 4.-L’impact sur le niveau des revenus 2000/2016 - 3EME PARTIE -Ni sinistrose, ni autosatisfaction : moralité et langage de vérité pour mobiliser la population algérienne
- Audit réalisé sous la direction du Professeur Abderrahmane Mebtoul avec une équipe pluridisciplinaire composée d’experts algériens de différentes spécialités – «Quelle politique de l’emploi et des salaires pour l’Algérie?» (Présidence de la République, 8 volumes 2008-2009)