C’est peut être la première fois que le discours du roi du Maroc est aussi attendu par les …algériens ! Ce soir à 20h30 (heure algérienne) le souverain alaouite va prendre la parole à l’occasion de la célébration de la «marche verte» qui a consacré la colonisation marocaine du Sahara occidental en 1975.
L’Algérie, son peuple et son gouvernement seront attentifs aux paroles du roi pour connaître ce qu’il pense de la violation caractérisée des franchises diplomatiques de notre Consulat à Casablanca. On saura aussi s’il va condamner le geste abominable commis sur l’emblème national un 1er novembre par un jeune voyou certainement en service commandé.
Plus généralement, l’Algérie attend des excuses claires et sans faux fuyant du roi après cet acharnement inédit sur ses représentations diplomatiques au Maroc. De ce que dira le roi à ce propos, découlera la suite des rapport entre les deux pays. Si les autorités algériennes ont fait preuve jusque là d’un sang froid face à d’insupportables agressions, il n’est pas dit qu’elles garderont la même attitude si le souverain venait ce soir a enfoncer le poignard dans son dos.
D’autant que le ministère des affaires étrangères ne semble pas faire mystère des commanditaires de ce coup fourré à l’occasion de la célébration de la Révolution du 1er novembre si chère aux algériens. Le fait est que le MAE a clairement signifié à l’ambassadeur du Maroc de retour à son poste, qu’Alger ne croit pas à la thèse de «l’acte isolé». Autrement dit, l’attaque contre le Consulat était préméditée voire couverte dés lors que mêmes les policiers étaient là au milieu de la foule suivant le spectacle du jeune voyou s’acharnant contre le drapeau algérien.
C’est dire que le roi Mohamed VI est particulièrement attendu au cours de ce discours solennel qui sera axé, on s’en doute, à «l’intégrité territorial» et au fameux «plan d’autonomie». C’est à la lumière de ce qu’il dira que le gouvernement algérien prendra les dispositions qui s’imposent en pareilles circonstances. Va-t-il tenter le diable et rajouter l’huile sur le feu ou usera t-il d’un verbe plus conciliant pour détendre cette atmosphère délétère entre l’Algérie et son royaume ? On le saura vers 21h30.