Quatre navires gouvernementaux chinois sont entrés mardi 2 octobre dans les eaux territoriales d'îles de la mer de Chine orientale administrées par le Japon mais revendiquées par Pékin, ont annoncé les gardes-côtes japonais.
Ces quatre bateaux de surveillance chinois sont entrés dans ces eaux peu après 12 h 30, heure locale (5 h 30, heure de Paris), ont précisé les gardes-côtes qui demandaient à ces navires de quitter la zone.
"Nos navires de patrouille leur disent de sortir de nos eaux territoriales. Il n'y a eu aucune réponse", ont expliqué les gardes-côtes dans un communiqué, ajoutant que deux autres navires chinois, de l'administration des pêches, voguaient à proximité des îles, sans entrer dans la limite des eaux territoriales toutefois.
La tension est fortement montée entre les deux voisins depuis la nationalisation par le Japon au début de septembre de ces îles, appelées "Senkaku" à Tokyo, et "Diaoyu" à Pékin. Des navires chinois de surveillance maritime et de l'administration des pêches sont entrés depuis plusieurs fois dans la limite des eaux territoriales, qui s'étend à 22 kilomètres au large des îles.
Taipei revendique également cet archipel inhabité de cinq îles situé à 200 kilomètres au nord-est de ses côtes et une flottille d'une cinquantaine de bateaux de pêche escortés d'une dizaine de navires des gardes-côtes taïwanais sont entrés dans ses eaux territoriales le 25 septembre, avant d'en ressortir et de retourner à Taïwan.
Tension diplomatiques
Outre leur indéniable valeur stratégique, ces îles pourraient receler des hydrocarbures dans leurs fonds marins. Des manifestations antijaponaises, parfois violentes, rassemblant des dizaines de milliers de personnes, ont eu lieu à la mi-septembre dans de nombreuses villes de Chine, avant que les autorités de Pékin n'y mettent un frein.
La tension reste toutefois vive entre les autorités des deux pays. Mercredi 26 septembre, le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a souligné que ces îles faisaient "partie intégrante" du territoire japonais et qu'il ne pourrait "y avoir de compromis" avec Pékin à ce propos, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Le lendemain, le ministre des affaires étrangères chinois, Yang Jiechi, a accusé à l'ONU le Japon d'avoir "volé" ces îles à la Chine, appelant Tokyo à "corriger ses erreurs par des actions concrètes et à revenir sur la voie d'un règlement négocié".(Afp)