Sans doute que le Premier ministre Abdelamlek Sellal a été envoyé en pompier d’urgence au grand sud pour calmer les ardeurs de certains dignitaires touaregs qui ont franchi le rubicon.
Et il y a de quoi quand on parcourt la plate forme politique rendue publique par les chefs d’une quarantaine de tribus qui ont tenu un conclave autour de l’Amenokal Edaber Ahmed.
On y apprend en effet que les touaregs réclament une sorte de «quota» dans les postes ministériels et diplomatiques. Rien que cela ! Si comme si on a à faire à une région autonome qui demande sa part de représentation. Cette revendication est extrêmement dangereuse en ce qu’elle ouvre la voie à des dérapages incontrôlables.
Le Premier ministre qui connaît bien la région pour y avoir exercé en tant que wali pendant de longues années y a été donc dépêché non pas pour inaugurer des projets sociaux mais pour éteindre le feu avant que ses flammes n’embrasent tout le grand sud.
Une plateforme politique
C’est, en effet, la première fois que des touaregs élèvent à ce point le ton pour exiger des mesures tout à fait inconcevables. Il était donc nécessaire, voire urgent de circonscrire la protestation au risque de transformer notre sud en zone de rébellion politique dont rêvent certains milieux hostiles notamment le Maroc.
Et curieusement, cette déclaration tapageuse des touaregs intervient à la veille de la reprise des négociations de paix entre maliens à Alger. L’Algérie qui pilote une médiation depuis six mois pour rabibocher les frères maliens du nord et du sud est ainsi surprise de voir ses touaregs à elle réclamer quasiment la même chose que le MNLA au nord du Mali !
Y a-t-il une relation de cause à effet ? Peut être bien. Certains milieux au Mali voient d’un mauvais œil la volonté de l’Algérie de régler le conflit avec le nord.
Et au-delà d’une possible manipulation, il y a lieu de souligner que le Premier ministre s’est rendu aujourd’hui dans à In Guezzam (Tamanrasset) soit à une portée de fusil du Nord du Mali.
Sellal au frontières du réel
L’occasion pour lui de louer les «efforts immenses» consentis par l'Armée nationale populaire (APN) et tous les corps de sécurité dans la protection des zones frontalières algériennes.
Sellal en a profité pour rappeler que l'armée nationale «n'intervient pas hors des frontières algériennes», tout en glissant que «la diplomatie algérienne joue un rôle important pour garantir la stabilité dans les pays voisins comme le Mali et la Libye».
Un petit clin d’œil aux efforts de médiation engagés par l’Algérie pour aider les libyens et les maliens a assoir leurs stabilités.
«La région du Maghreb et de l'Afrique du nord a besoin de stabilité», dira encore Sellal.