Algérie 1

Icon Collap
...

Procès en série…

03-05-2015 20:28  Rafik Benasseur

L’Algérie vit ces jours-ci au rythme des procès en tous genre pour corruption, détournements et abus de biens sociaux. Après des années d’attente, les pouvoirs publics  semblent décidés à crever l’abcès et organiser ces procès très attendus par l’opinion en raison des sommes astronomiques volées mais aussi des personnages appelés à la barre.

Alors que le procès de l’autoroute est-ouest, qui a vu tout l’ancien staff du ministère des travaux public défiler à la barre,  est mis en délibéré, voilà que s’ouvre demain le non moins attendu procès en cassation de l'affaire Khalifa Bank.

Les algériens auront donc les oreilles braquées demain au tribunal criminel de Blida, ou pas moins de 75 prévenus cités dans le cadre de l’affaire dite de la «caisse  principale» devront être rejugés.

Plus de 300 témoins comparaîtront pour la deuxième fois, ainsi que des victimes et partie civile seront présents au procès qui sera présidé par le juge Antar Menouar. Les prévenus devront répondre aux chefs d'accusations retenus que sont : «constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels».

Khalifa en «Guest-Star»

Huit ans après le premier procès Khalifa, qui a eu lieu en janvier 2007 au niveau du même tribunal, l’affaire revient avec cette fois la présence du principal accusé, Abdelmoumene Rafik Khelifa, ancien PD-G de Khalifa Bank.

A priori, le procès promet des rebondissements en ce sens que le témoignage  de Khalifa pourrait être intéressant.

Ce dernier qui avait été condamné par contumace à perpétuité et qui n'est pas concerné par le nouveau procès, pourrait en effet vider son sac.

Parallèlement à ces procès ultra médiatisés, s’est tenu presque en catimini celui de 21 cadres de la CNAN dont deux ex-PDG, poursuivis pour corruption et «dilapidation de deniers publics».

Solder les comptes

Le verdict pourrait tomber aujourd’hui puisque l’affaire a été mise en délibéré. Le parquet a requis jeudi dernier des peines allant de 2 à 10 ans de prison contre 21 cadres du groupe de transports maritimes CNAN.

Tous ces procès et ces déballages montrent l’ampleur de la corruption dans les entreprises publiques gérées comme si elles étaient des propriétés privées. Le 19 de ce mois, l’affaire Sonatrach I devrait également atterrir devant le juge.

Sous réserve que ces procès se déroulent selon les normes requises et que tous ceux qui ont trempé dans l’argent sale soient cités et condamnés, la justice algérienne a une occasion en or de redorer son blason.

Le pouvoir politique semble en tous cas vouloir se débarrasser de ces affaires scabreuses qui lui collent à la peau pour passer à autre chose. Cette série noire de procès organisés simultanément est un signe qui ne trompe pas sur cette volonté de crever les abcès qui ont mis la crédibilité de l’Etat à rude épreuve.



Voir tous les articles de la catégorie "Focus"