Le Prix Goncourt, la récompense la plus prestigieuse de la scène littéraire française, a été attribué, hier jeudi 3 Novembre, en milieu de journée, à partir du mythique restaurant Drouant, à Paris, à Leila Slimani pour son roman "Chanson douce" paru chez Gallimard.
La jeune journaliste de l'hebdomadaire "Jeune Afrique ", âgée seulement de 35 ans, l'a emporté dès le premier tour du scrutin, avec six voix sur dix.
Après la proclamation des résultats, le très médiatique président du jury du Prix Goncourt, Bernard Pivot, a déclaré "qu'il est bien dans la tradition et dans l'esprit du Prix Goncourt de couronner un jeune talent. Et on est sûr que Leila Slimani est un écrivain et elle écrira d'autres livres."
Bernard Pivot a résumé également, en une phrase laconique, la trame du roman de Leila Slimani "Chanson douce" : "c'est, a-t-il dit, la lutte des classes dans un appartement bourgeois parisien. L'auteur a traité ce sujet de manière remarquable."
La lauréate du Prix Goncourt 2016, fille d'une médecin algérienne et d'un banquier marocain, est installée à Paris depuis une quinzaine d'années et le livre primé, cet automne, est son deuxième roman après "Dans le jardin de l'ogre" paru en 2014.
Après Kamel Daoud qui a raté d'un cheveu le Goncourt en 2014 (mais qui a obtenu le Prix Goncourt du Premier roman) et Boualem Sansal, le favori malheureux du Goncourt de l'année dernière (mais qui fut récompensé par le Prix de l'Académie française) le sacre de Leila Slimani, hier, démontre, une fois de plus, l'apport extraordinaire et confirmé au fil des ans, des auteurs d'origine maghrébine à la littérature d'expression française de très haute facture.