Communiqué de presse
La leçon que l’on doit tirer de l’épidémie du coronavirus est que le monde en ce XXIème siècle sera confronté à de profonds bouleversements et relever de nombreux défis, devant maitriser trois guerres, la guerre biologique, la guerre numérique et la guerre écologique, ayant des incidences sanitaires, économiques et sécuritaires, devant éviter des calculs étroits micro-économique mais réhabiliter la fonction de bien-être collectif.
1.-L’Algérie traverse depuis la cessation de paiement de 1994, une crise économique sans précédent, beaucoup plus grave du fait des bouleversements géostratégiques mondiaux et régionaux, résultats des politiques passées depuis l’indépendance politique et pas seulement de la période récente, alors que la seule façon de se maintenir au temps d'une économie qui change continuellement, c'est d'avoir une relation avec l'environnement national et international, c'est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques tenant compte de notre authenticité. D'où l'importance d'un dialogue productif soutenu entre les différentes forces sociales politiques, économiques et sociales loin de toute vision d'autoritarisme, nécessitant une mobilisation générale comme en temps de guerre. Le monde ne sera plus jamais comme avant , la crise de 2020 préfigurant , non pas la fin de la mondialisation, mais une nouvelle architecture des relations entre l’Etat régulateur et le Marché encadré pour certains services collectifs (santé, éducation), et d’importants impacts sur les relations politiques et économiques internationales. Le monde devra se préparer à d’autres chocs externes notamment les impacts de la guerre numérique à travers où des virus peuvent déstabiliser toutes les entreprises et institutions locales et mondiales inter connectés et à terme, si l’on ne prend pas garde, les effets désastreux sur la santé humaine de la pollution de notre planète avec le réchauffement climatique, d’où l’importance des défis écologiques par une transition énergétique mondiale maitrisée.
2.-. L’Algérie doit donc se préparer à de nombreux défis en ces moments difficiles avec les tensions internes inévitables sur les réserves de change et budgétaires entre 2020/2022 et les tensions externes face aux enjeux géostratégiques au niveau de la région. Nous devons rassembler tous nos enfants dans leur diversité et non de nous diviser. La situation est extrêmement grave (98% des recettes en devises avec les dérivées provenant des hydrocarbures). Avec un cours du baril entre 25/30 dollars plus de 70% des gisements algériens ne sont plus rentables, le seuil de rentabilité pour les grands gisements de pétrole dont les capacités ont été exploités à plus de 50%, étant à 20 dollars le baril et à 3/4 dollars le MBTU pour le gaz et pour les nouveaux gisements, non encore amortis, le cout est plus élevé. Afin de stabiliser le corps social, il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société. Les différentes composantes de notre société, doivent concourir ensemble au retour de la paix, de la concorde et de la stabilité. Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux. C’est pour être fidèle à ce serment, que face à une très grave crise économique qui s’annonce 2020/2022, algériennes et algériens doivent transcender leurs différends, afin de construire ensemble, l’Algérie nouvelle
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL
Cette présente réflexion rentre dans le prolongement de ma contribution internationale au site Africapresse " les 11 solutions pour limiter la baisse des réserves de change et le déficit budgétaire ( Paris-29 mars 2020), d'une interview à la télévision algérienne ENTV sur l’impact de la crise mondiale sur les ressources financières de l'Algérie entre 2020/2021 et les solutions et d'un débat sur le mémé thème qui sera diffusé le mercredi 01 avril 2020 à la radio publique arabophone chaine 1 de 12h-12h45.