La justice suédoise a classé, hier vendredi 19 mai, l'enquête pour viol visant Julian Assange, le fondateur du célèbre site d'investigation "Wikileaks". Cette décision clôt une bataille juridique, entamée il y'a 7 ans, lorsque deux femmes ont déposé plainte contre lui, "pour agression sexuelle", à la police de Stockholm.
Mais le journaliste australien devra patienter avant de sortir de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il vit cloîtré depuis 2012 et bénéficie de l'immunité de cette représentation diplomatique. Car dès hier également, la police britannique a prévenu qu'elle sera "obligée de l'arrêter" s'il mettait le pied dehors, Julian Assange n'ayant pas respecté au Royaume-Uni, des conditions de justice que ce pays lui a imposé, suite à ses démêlés avec les tribunaux suédois.
Le côté "fait divers" de cette affaire "Wikileaks" qui mêle le journalisme d'investigation au roman d'espionnage, a été qualifié par Julian Assange lui-même de "complot" (de la CIA ?) afin de le punir d'avoir publié en 2010, des centaines de milliers de documents confidentiels américains sur son site. Pas plus tard que cet avril 2017, les Etats-Unis ont réaffirmé que son arrestation était une "priorité" (pour leur politique de sécurité).
Toutefois, une question brûle la langue du citoyen lambda qui suit les péripéties de cette histoire acadabrande : pourquoi l'Equateur offre à Julian Assange l'asile dans son ambassade à Londres depuis 5 ans ? Julian Assange qui a été reconnu par l'ONU comme le seul prisonnier politique de l'Europe de l'Ouest.
La réponse est simple : en 2006, un certain Rafael Correa a été élu à la tête de ce petit pays d'Amérique du Sud de 15 millions d'habitants, riche en pétrole. Pendant la dizaine d'années qu'il a passée au pouvoir, le Président Correa a utilisé la manne pétrolière pour construire ce qu'il a appelé "le socialisme du 21e siècle". Et c'est apparemment sous cette enseigne, moitié bolchevique moitié chimérique, qu'il a accordée sa protection au journaliste de Wikileaks, traqué par le méchant Oncle Sam.
Le 4 avril dernier, le candidat de "Alianza Pais", Lenin Moreno ("Lenin", en hommage au fondateur de l'Union soviétique, Lénine?) qui a reçu le soutien du président sortant Rafael Correa pour lui succéder, a remporté les élections présidentielles équatoriennes. Et cette nouvelle victoire du camps socialiste a écarté la menace, comme le craignait Julian Assange peut-être, de son expulsion de l'ambassade d'Equateur à Londres.
Mieux encore : Quito a salué la décision de la justice suédoise d'abandonner les poursuites contre le fondateur de Wikileaks et a appelé les autorités britanniques à lui accorder un sauf-conduit. Pour se réfugier dans quel pays, selon vous?