Algérie 1

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Pour une mobilisation citoyenne pour démentir ceux qui prédisent la désintégration de l’Algérie

12-11-2017 12:28  Pr Abderrahmane Mebtoul

Depuis une année,  pour bon nombre d’analyses internationaux  suivis malheureusement par  certains politiques algériens,  l’Algérie serait  au bord de l’effondrement économique  avec des incidences sociales et politiques, mettant  en garde les  gouvernements du pourtour méditerranéen et notamment la France  à ce que des milliers d’Algériens débarquent chez eux, flux bien plus important qu’ils connaissent actuellement. Ainsi  2018/2020 pourrait marquer le début du délitement de l’Etat  algérien. Comme je l’ai démontré récemment (2016/2017) dans deux interviews à deux  organes de presse étrangers importants dont l’American Herald Tribune (USA) et la tribune.FR ( France), je  ne saurai partager ce pessimisme ambiant. Pour éviter les impacts dramatiques de la crise de 1986 due à la chute brutale du cours  des hydrocarbures, s’imposent de profondes réformes structurelles, évitant les replâtrages conjoncturels. A ce titre,  la mobilisation de toutes les algériennes et algériens sans exclusive, la visibilité et la cohérence au sein d’une planification stratégique face tant aux nouvelles mutations locales et mondiales devient un impératif de sortie de crise afin de démentir ce scénario 

1.-Privilégions les intérêts supérieurs de l’Algérie, l’efficacité et non la distribution de postes de ministres s’assimilant à des récompenses au moyen de la distribution de rente. Un ministre est avant tout responsable de la politique générale de son ministère, et selon la déontologie politique, il est responsable de toute action de ses collaborateurs, positive ou négative. Force est de constater une confusion des rôles, personne ne se sentant responsable, certains ignorant ou faisant semblant d’ignorer le fonctionnement de leur secteur. Et en cas de mauvaise gestion ou de scandales financiers relatés par la presse (renvoyant à une justice indépendante), ils font retomber toute la responsabilité sur leurs collaborateurs, expliquant d’ailleurs la démotivation de la majorité des cadres. Or, la responsabilité est collective. Combien d’expériences montent qu’un gouvernement n’est pas fait pour être obligatoirement populaire, mais doit avoir une vision stratégique d’optimalisation de la fonction objective stratégique, pour notre cas l’Algérie horizon 2020/2030, afin de réaliser la transition d’une économie totalement rentière à une production et exportation hors hydrocarbures de segments productifs au sein des valeurs internationales. Certes, on doit concilier efficacité économique et une profonde justice sociale, mais sans populisme, une nation ne partageant en principe que ce qui a été préalablement produit, la rente des hydrocarbures donnant des taux de croissance, de chômage et d’inflation biaisés.

2.- Pour cela,  il  y a urgence de créer de grands départements au niveau de la présidence de la république traçant les axes stratégiques, étant dans un régime semi présidentiel,  ainsi sous réserve d’objectifs stratégiques précis,  le regroupement de ministères, certains mini ministères  se télescopant,  avec des secrétariats d’Etat techniques ainsi qu’une vision décentralisée de la gestion des collectivités locales. En effet, un regroupement des ambassades, excepté pour des pays avec qui l’Algérie entretient d’importantes relations commerciales, devrait rentrer dans cette réorganisation. Afin de rapprocher l’Etat du citoyen, il s’agit de s’orienter vers une nouvelle organisation locale, une véritable décentralisation autour de pôles socio-économiques  régionaux  à ne pas confondre avec l’avatar dangereux du régionalisme qui doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l’argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu’il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu’une solution nationale. Car une centralisation à outrance, favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c’est-à-dire une gouvernance qui s’impose par la force et l’autorité loin des besoins réels des populations et produit le blocage de la société. Les expériences historiques montrent clairement que si la centralisation a été nécessaire dans une première phase, elle a atteint vite ses limites et que ce sont les pays qui ont développé des décentralisations réelles et non des déconcentrations, synchronisant gouvernance centrale et locale, qui ont le mieux réussi leur développement. Le pays le plus décentralisé au monde ce sont les Etats-Unis d’Amérique. Après la «commune-Providence» du tout-Etat, l’heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toutes formes de synergie et à l’ingénierie territoriale. C’est dans ce contexte, que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l’amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d’un espace. L’aménagement du territoire devra répondre aux besoins des populations en quelque lieu qu’elles se trouvent et assurer la mise en valeur de chaque portion de l’espace où elles sont installées. Je pense qua la structure la plus appropriée pour la dynamique  tant du développement national que local, ce sont les Chambres de commerce régionales qui regrouperaient   les appareils d’Etat central et local , la société civile représentative , en tant que régulateur, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche.

3.-C’est ainsi que  l’Algérie saura éviter le scénario dramatique des impacts de la crise de 1986. La pleine réussite des réformes proposées, processus complexe éminemment politique, implique de dépasser les positons partisanes étroites et de poser le rôle de l’Etat régulateur stratégique et son articulation avec le marché ce qui renvoie au mode de gouvernance tant local que national. L’on devra réaliser la symbiose efficacité économique et une très profonde justice sociale par une lutte contre la corruption et les rentes spéculatives, par de nouveaux mécanismes de régulation, loin des règlements de comptes inutiles sources de tensions. L’Algérie doit s’adapter aux enjeux de la mondialisation, l’espace euro-méditerranéen et africain étant son espace naturel, surtout que la mondialisation processus irréversible comme vient de le déclarer en ce mois de novembre 2017, le Président chinois,  préfigure un bouleversement géostratégique politique, militaire, social  culturel et  économique important. Cette adaptation est inséparable d’un Etat de droit et de la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle, de l’économie de marché concurrentielle humanisée, loin de tout monopole, du respect du droit de l’homme, de la promotion de la condition féminine. L’Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot, nécessitant  une dynamisation de la production et exportations hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. Il est admis tant par les observateurs internationaux que nationaux sérieux que le développement de l’Algérie est possible sous réserve d’une bonne gouvernance et d’une réorientation de l’actuelle politique socio-économique axée essentiellement sur les infrastructures alors que la dynamique du développement repose sur des institutions centrales et locales crédibles, débureaucratisées, l’entreprise et son fondement l’économie de la connaissance. Aussi, j’invite le pouvoir algérien et l’opposition d’oublier leurs différents et tous les patriotes, afin de démentir le sombre scénario, qu’il y a lieu de ne pas prendre à la légère, qu’aucun patriote algérien ne souhaite. Le discours de vérité est que la  situation socio- économique est certes difficile mais pas insurmontable. On mobilise au niveau d’une Nation, au niveau local et au niveau des institutions et entreprises  par la concertation et le dialogue productif  permanent, personne n’ayant le monopole de la vérité. Les discours récents contradictoires  de la peur et  de sinistrose qui ont eu un impact négatif sur l’image de l’Algérie tant au niveau national qu’international  et l’immobilisme donneraient alors raison à ceux qui espèrent la désintégration de l’Algérie.  Pour terminer comme je viens de le rappeler récemment, lors  de la  commémoration du 50ème anniversaire de la création de l‘Université d’Oran sous le haut patronage de son Excellence, Mr Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président  de la République, sans la modalisation de la Cité et  le savoir, aucun développement de l’Algérie  n’est possible  surtout  à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale, ni une gestion efficace tant des institutions que des  entreprises publiques que  privées(1).

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(1)-Quotidien-  gouvernemental  Ech- Chaab  12/11/2017

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