Partout dans le monde, la conjonction de l’instabilité des marchés des énergies fossiles et l’impératif de protection de l’environnement et de réduction des émissions de gaz à effet de serre imposent une révision des stratégies énergétiques. L’épidémie du coronavirus a montré toute la vulnérabilité de l’économie mondiale face aux chocs externes. Si l’on ne prend pas garde, l’impact du réchauffement climatique sera mille fois plus intense que l’actuelle épidémie avec des couts croissants, imposent aux entreprises d’invertir dans les créneaux d’avenir à forte valeur ajoutée d’où l’importance de la recherche scientifique qui avec la bonne souvenance fondée sur le dialogue, l’équité et la décentralisation pour rapprocher l’Etat du citoyen sont les déterminants fondamentaux du développement du XXIème siècle. Pour l’Algérie, sortir de l’hégémonie des hydrocarbures, c’est autrement dit un défi à lever car il est incontestable que les recettes futures sont aujourd’hui incertaines à cause de la crise pétrolière dont on ne connaît pas l’issue. Voilà donc pourquoi, l’énergie étant au cour de la sécurité des Nations, il va falloir en urgence d’une part revoir le mode actuel de consommation énergétique et d’autre part exploiter toutes les formes d’énergie et en particulier miser en plus de la valorisation des hydrocarbures traditionnelles qui resteront encore pour plus de 10 ans l’énergie essentielle ,il ne faut pas être utopique, sur l’efficacité énergétique , les énergies renouvelables e t l’hydrogène qui demeurent une alternative incontournable,
1-Le Monde connaîtra une importante mutation énergétique 2020/2030
Le poids des fossiles (charbon, gaz et pétrole reste écrasant (78,3 %), tandis que le nucléaire ne joue qu’un rôle marginal à l’échelle mondiale (2,5 %). La part des renouvelables est en croissance dans la production d’électricité (23,7 % fin 2015 contre 22,8 % fin 2014), mais elle reste mineure dans les transports et les installations de chauffage et de refroidissement. Cette forte proportion pour les énergies fossiles est due au déséquilibre entre les subventions accordées par les Etats aux énergies fossiles et celles allouées aux renouvelables : 490 milliards de dollars pour les premières en 2015, contre 135 milliards, soit près de quatre fois moins, pour les secondes. Ces freins n’empêchent pas le secteur de totaliser désormais 8,1 millions d’emplois directs et indirects de par le monde (+ 5 % en un an), dont 2,8 millions dans la branche photovoltaïque : 59 Gigawatts en 2005, 198 en 2010, 279 en 2011, 283 en 2012, 318 en 2013, 370 en 2014 et 433 en 2015 dont le solaire 227 Gigawatts contre 73 en 2005. L’investissement en milliards de dollars est passé de 73 en 2005, 239 en 2010, 279 en 2011, 257 en 2012, 234 en 2013, 273 en 2014 et 286 en 2015. Sous réserve d’investissements à long terme, du fait qu’actuellement, ce sont les coûts de développement des technologiques et des investissements dans les équipements de production (turbines éoliennes, modules solaires, chaudières biomasse, etc.) qui pèsent sur le coût des énergies renouvelables, l’avenir, les énergies renouvelables deviendront des énergies moins chères et aux prix stables. Concernant la baisse des coûts, l’AIE constate que le prix des systèmes photovoltaïques a été divisé par en cinq ans (entre 2008 et 2012). De son côté, le prix du kWh éolien terrestre a baissé de 40 % en dix ans (entre 2002-2003 et 2012-2013). Selon l'Agence Irena cette énergie serait aujourd'hui compétitive par rapport aux énergies fossiles actuellement employées, que ce soit dans le cas d'importantes centrales ou de micro-réseaux isolés (ainsi que de systèmes domestiques). Selon l'Irena, les coûts d'investissement de grandes centrales photovoltaïques en Afrique ont diminué de 61% depuis 2012. Ils atteindraient actuellement près de 1,3 million de dollars par MW installé (la moyenne mondiale pour le photovoltaïque avoisine 1,8 million de $/MW selon l'Irena). Le président de l'Agence Adnan Z. Amin envisage encore une baisse possible de 59% de ces coûts durant la décennie à venir. Ainsi, les énergies renouvelables disposent d’atouts essentiels pour prendre une place importante dans les bouquets énergétiques des pays, de rapprocher les sites de production des centres de consommation , de réduire la dépendance de ces pays aux énergies fossiles, contribuer à la sécurité d’approvisionnement et à l’indépendance énergétique, permettent une maîtrise à long terme des prix de l’énergie, constituer les vecteurs les plus adaptés de développement de la production d’énergie décentralisée, offrir un potentiel considérable de développement industriel et de nouvelle croissance et contribuer à limiter les impacts de la production d’énergie sur l’environnement : diminution des émissions de gaz à effet de serre, réduction des effets sur l’air, l’eau et les sols, absence de production de déchets, les installations de production d’énergies renouvelables affectent très peu l’environnement, la biodiversité et le climat. A l’échelle mondiale, les énergies vertes ont connu en 2015 une progression sans précédent. Selon le le rapport sur le statut mondial des énergies renouvelables 2016, publié, par le réseau international REN21,qui présente l’état des lieux le plus complet de ce secteur, fin 2015, la capacité d’énergie renouvelable installée dans le monde atteignait 1 849 gigawatts (GW), en hausse de 8,7 % sur un an. Cet essor a été principalement porté par l’éolien (433 GW, + 17 %) et le solaire photovoltaïque (227 GW, + 28 %), ces deux filières assurant à elles seules les trois quarts de la croissance globale. Les investissements annuels mondiaux dans les énergies renouvelables hors grande hydro-électricité sont passés de 40 milliards de dollars US en 2004, 146 en 2007, 168 en 2009, 227 en 2010, 279 en 2011, 244 milliards de dollars en 2012 et 286 milliards de dollars en 2015. Alors que selon le cabinet de conseil spécialisé norvégien Rystad Energy, les investissements mondiaux dans le pétrole et le gaz sont tombés en 2016 à 522 milliards de dollars après une baisse de 22% à 595 milliards en 2015. Ce dernier montant est plus de deux fois supérieure aux dépenses consacrées aux nouvelles installations utilisant le charbon et le gaz (130 milliards de dollars). Selon le rapport de Bloomberg New Energy Finance (BNEF), il s’agira d’investir pur couvrir la demande mondiale en énergie environ 2100 milliards de $ d’ici à 2040 pour les énergies fossiles, à mettre face aux 7.800 milliards investis en renouvelables. Il est sans doute intéressant de noter qu’avec 3. 400 milliards pour le solaire et 3100 milliards pour l’éolien, ces deux énergies renouvelables semblent être clairement celles qui se taillent la part belle car de nature à produire durablement de l’électricité à des niveaux de coûts inférieurs à ceux des centrales à énergie fossiles. La Chine connaît une croissance rapide de l’énergie solaire et se place depuis 2015 au premier rang du marché mondial du solaire photovoltaïque (avant l’Allemagne). Elle fait d’ailleurs état d’une politique éminemment volontariste qui lui permettrait d’afficher dans les 25 ans à venir les plus fortes baisses d’émissions de CO2. Ainsi, à elle seule, la Chine compte déjà pour 40 % dans les nouveaux TWh fournis par les énergies renouvelables. La Chine a engagé 103 milliards de dollars, soit 36 % du total mondial, ce qui représente une hausse de 17 % de son effort annuel. Les investissements ont également fortement augmenté au Chili, en Inde, au Mexique, en Afrique du Sud, au Pakistan et au Maroc. Selon l’Agence Internationale de l’Energie, la production d’électricité d’origine renouvelable augmentera de 40 % entre horizon /2020. Les énergies renouvelables fourniront alors un quart de l’électricité mondiale. Mais, pour assurer une transition énergétique pérenne il faut d’importants investissements leur adaptation, dans les réseaux électriques afin d’absorber, de redistribuer une plus grande proportion de courant produit par les énergies renouvelables pour le stockage d'énergie et gérer la demande d'unités de production d'électricité flexibles sur l'importance de décentraliser la production d'énergie afin de les rapprocher des "points de communication. Il semble bien que l’on devrait assister à une importante mutation énergétique reposant sur un Mix, les compagnies investissant d’ores et déjà dans des énergies alternatives. ). Selon le rapport de Bloomberg New Energy, il est prévu un renversement des consommations énergétiques en 2025: une chute de la demande en énergies fossiles et une nette augmentation de la demande en énergies alternatives. Cette tendance doit être analysée en tenant compte du développement exponentiel des technologies (télécommunications, Internet, multimédia…) de plus en plus électro-dépendantes, tant dans le cas de nos économies développées, que dans le cas de la consommation à venir pour permettre l’accès à l’énergie de 1.3 milliards de personnes dans le monde vivant encore sans éclairage, télécommunications, etc. Pour l’Afrique, l’ irradiation solaire moyenne des pays africains est, selon l'Irena (Agence internationale des énergies renouvelables), comprise entre 1 750 kWh/m2/an et 2 500 kWh/m2, soit près du double de celle de l'Allemagne (1 150 kWh/m2) qui dispose d'un parc photovoltaïque installé de l'ordre de 40 GW (soit une capacité photovoltaïque 20 fois plus importante que celle de l'Afrique). Le facteur de charge des installations photovoltaïques serait ainsi bien supérieur en Afrique que dans les pays européens. A fin 2015, l'Afrique disposait de 2 100 MW d'installations solaires photovoltaïques installées, 65% de cette capacité étant concentrée en Afrique du Sud. Lors des deux dernières années, le continent a plus que quadruplé la puissance installée de son parc photovoltaïque mais ce dernier reste encore modeste au regard du très grand potentiel africain car près de 600 millions d'Africains n'ont pas accès à l'électricité. . L'Irena met en exergue le fait que l'énergie photovoltaïque présente pour l'Afrique une solution décentralisée et " modulaire pour électrifier rapidement des régions non connectées à des réseaux électriques. Selon des experts, il est vrai que les besoins énergétiques des africains se limitent à quelques KWh par habitant et par an, l'usage étant principalement l'éclairage électrique. Il n'y a pas de réseaux électriques en Afrique. Il n'y a pas d'économie d'échelle possible. Les africains payent 2 fois plus chère l'électricité que les européens. Par ailleurs, le développement industriel exige de grandes puissances et surtout de la chaleur. Certes le photovoltaïque est certes plus adapté pour des petites installations hors réseaux, mais une production industrielle nécessiterait de la combiner avec le thermique.
2-Les six axes directeurs de la transition énergétique en Algérie qui conditionne la sécurité nationale
La transition énergétique est un choix stratégique politique, militaire , et économique pour assurer la sécurité énergétique du pays qui se fera progressivement, car il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique nationale est en croissance importante et va continuer de l'être. En effet, l'Algérie à travers des subventions généralisées et mal ciblées est l'un des modèles les plus énergétivores en Afrique et en Méditerranée, avec un taux de croissance qui a atteint ou même dépassé les 14% par an pour l'électricité. Les prévisions de la CREG annoncent des besoins internes entre 42 (minimum) et 55 (maximum) milliards de m3 de gaz naturel en 2019, alors que Sonelgaz prévoit, quant à elle, 75 milliards de m3 en 2030. Selon le bilan énergétique, publié par le secteur, la répartition de la consommation d'énergie primaire est la suivante: production totale : 155 millions TEP, dont 63% exportés et 37% consommés sur le marché intérieur (y compris pour la génération électrique). Quant à la consommation des ménages et autres, elle aurait atteint 16,5%, la consommation des transports 13% et la consommation de l'industrie & BTP 7,5%. En Algérie, il existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif, idem pour les carburants et l'eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel, environ 6% du produit intérieur brut en 2017 selon l'ONS. Aussi, des actions coordonnées doivent être mises en place dans le cadre d'une vision stratégique de développement tenant compte des nouvelles mutations mondiales. D'où l'importance dès maintenant de prévoir d'autres sources d'énergie et d'imaginer un nouveau modèle de consommation énergétique
-Premier axe, améliorer l'efficacité énergétique par une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur (environ un dixième du prix) occasionnant un gaspillage des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales, dossier que j’ai dirigé avec le bureau d’études américain Ernest Young et avec les cadres du Ministère de l’Energie et de Sonatrach que j’ai présenté personnellement à la commission économique de l’APN en 2008, renvoyant à une nouvelle politique des prix ( prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales. C'est la plus grande réserve pour l'Algérie, ce qui implique une révision des politiques de l'habitat, du transport et une sensibilisation de la population. L'on doit durant une période transitoire ne pas pénaliser les couches les plus défavorisées. A cet effet, une réflexion doit être engagée pour la création d'une chambre nationale de compensation, que toute subvention devra avoir l'aval du parlement pour plus de transparence. Une chambre devant réaliser un système de péréquation, tant interrégionale que socioprofessionnelle, segmentant les activités afin d'encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale.
-Le deuxième axe, ne devant pas être utopique , continuer à investir dans l’amont supposant pour attirer les investisseurs étrangers, étant dans un système concurrentiel mondial, une révision de la loi des hydrocarbures de 2013, inadapté à la conjoncture actuelle, notamment on volet fiscal, pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables
-Le troisième axe, développer les énergies renouvelables combinant le thermique et le photovoltaïque avec pour objectif d’ici 2030, produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables où selon des études de l’Université des Sciences et Technologies d’Alger (USTHB), le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawattheures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d’électricité et en énergie éolienne, l’Algérie bénéficie aussi d’un potentiel énergétique important, estimé à près de 12 000 térawatts/heure (TWh) par an. Cette même étude estime qu’avec un taux moyen de consommation de 260 m3 /MWh, le potentiel algérien en énergies renouvelables serait équivalent à une réserve annuellement renouvelable de gaz naturel de l’ordre de 700 000 Milliards de m3. Avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an, l'Algérie a tout ce qu'il faut pour développer l'utilisation de l'énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Aussi le défi algérien est-il d'avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d'abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d'assumer les charges d'une installation solaire. Le retard dans l'exploitation de l'énergie solaire est indéniable Adopté en février 2011 par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables algérien prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d'électricité sur les 20 prochaines années Dans cette perspective, la production d'électricité à partir des différentes sources d'énergies renouvelables dont l'Algérie compte développer serait de 22.000 mégawatts à l'horizon 2030, soit 40% de la production globale d'électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l'Algérie ambitionne d'exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale. Une fois réalisé, ce programme permettra d'économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. L'Algérie a réceptionné en mi-juillet 2011 la première centrale électrique hybride. D'une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant du solaire, cette centrale, a ainsi ouvert le chapitre des projets en cours ou en maturation pour le passage de l'Algérie à des sources d'énergies alternatives. Au moins, six centrales du même principe, mais dont la part du solaire serait de plus en plus importante, sont programmées juste pour les neuf prochaines années, ce qui permettra de lever progressivement la contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins internes en électricité. Outre une nouvelle politique des prix, Sonatrach ne pouvant assurer à elle seule cet important investissement, (environ 100 milliards de dollars entre 2018/2030), il y a lieu de mettre en place une industrie nationale dans le cadre d'un partenariat public-privé national/international, supposant d'importantes compétences. Celle-ci doit comprendre tous les éléments de la chaîne de valeur renouvelable, dont l'ingénierie, l'équipement et la construction afin d'accroître le rythme de mise en œuvre, des études sur la connexion de ces sites aux réseaux électriques.
-Le quatrième axe, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d’électricité galopante, où selon le 19 mai 2013 du ministre de l’Energie et des Mines, l’Institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d’une capacité de 1000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du Ministère de l’Energie. La ressource humaine étant la clef à l’instar de la production de toutes les formes d’énergie et afin d’éviter cet exode de cerveaux massif que connait l’Algérie
-Le cinquième axe, est l’option du pétrole/gaz de schiste horizon 2025 (3ème réservoir mondial selon des études internationales) introduite dans la nouvelle loi des hydrocarbures de 2013, dossier que j’ai l’honneur de diriger pour le compte du gouvernement et remis en janvier 2015. En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, l’adhésion des populations locales par un dialogue productif est nécessaire car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays. L’Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l’eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d’eau douce des populations et celle utilisée pour cette production. Selon l’étude réalisée sous ma direction, les nouvelles techniques peu consommatrices d’eau et évitant l’injection de produits chimiques dans les puits devraient être mises au point opérationnelle horizon 2025 car actuellement avec la fracturation hydraulique classique il faudrait environ un milliard de mètres cubes gazeux environ 1 million de mètres cubes d’eau douce, devant tenir compte de la durée courte vie des puits ( cinq ans maximum) et devant perforer des centaines pour avoir un milliard de mètres cubes gazeux
-Le sixième axe, rentrant dans le cadre des résolutions de la COPE21 et de la COP22 est l’action climatique qui ne peut être conçue dans le cadre d’une Nation, impliquera une large concertation avec notamment les pays du Maghreb et de l’Afrique. D’une manière générale, pour le Maghreb dont l’Algérie, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L’eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le volume maximal d’eau mobilisable étant déficitaire d’ici à 2020 selon Femise (réseau euro-méditerranéen sur la région MENA. Dans la région du Maghreb, les effets négatifs toucheront la production de légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % et une baisse du blé à près de 40%. Ainsi, le changement climatique pourrait entraîner une véritable crise migratoire, l’or bleu, enjeu du XXIème siècle qui non résolu pouvant provoquer des guerres planétaires. Les conclusions du rapport du GIEC publié en janvier 2015 et du rapport de Rachel Kyte, vice-présidente de la Banque mondiale chargée du développement durable).montre une intensification de plus en plus visible partout dans le monde d’événements climatiques extrêmes (sécheresses, canicules, pluies diluviennes, inondations, ouragans, typhons…), lourdes pertes humaines (2 millions et demi de personnes sur les 30 dernières années),multiplication du nombre de réfugiés climatiques (plus de 20 millions selon le Conseil norvégien pour les réfugiés) et des coûts financiers liés à ces catastrophes naturelles en forte augmentation (200 milliards par an au cours de la dernière décennie, soit 4 fois plus que dans les années 1980
3-Transition énergétique , contrat social et nouveau modèle de consommation
La transition pouvant être définie comme le passage d’une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu chère, à une civilisation où l’énergie est renouvelable, rare, chère, et moins polluante ayant pour objectif le remplacement à terme des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par les énergies de flux (éolien, solaire). La transition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale. Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c’est le socle social Cela pose la problématique d’un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires. Pour une transition énergétique cohérente de renforcer les interconnexions des réseaux et l’optimisation de leur gestion (smart grids) pour contribuer à l’efficacité énergétique, au développement industriel, aller vers un nouveau modèle de croissance, afin de favoriser l’émergence d’une industrie de l’énergie, au service de l’intégration économique, les avantages octroyés par l’Etat devant être fonction de ce taux. Les décisions dans le domaine de l’énergie engagent le long terme et la sécurité du pays au regard des priorités définies sur le plan politique (indépendance nationale, réduction des coûts, réduction des émissions de carbone, création d’emplois). Chaque décision majeure devra être préalablement analysée par le conseil national de l’Energie, présidé par le président de la République, après un large débat national. Comme je l’ai préconisé il y a cinq ans à Bruxelles à l’invitation du Parlement européen, le co-développement et le co-partenariat avec des partenaires étrangers peuvent être le champ de mise en œuvre de toutes les idées innovantes, l’avenir étant au sein des espaces euro-méditerranéens et africains. L’Afrique avec 25% de la population mondiale horizon 2040, des ressources tant matérielles qu’humaines considérables, sous réserve de sous régionalisations homogènes et d’une meilleure gouvernance, sera la locomotive de l’économie mondiale horizon 2030/2040. Pour le cas Algérie, la sécurité nationale étant posée, en ce mois de juin 2020 ne connait pas encore de crise financière, mais une crise de gouvernance. Le risque sans correction de l'actuelle politique économique et notamment industrielle dont le résultat est mitigé ces dernières années contrairement à certains discours démentis par le terrain est d'aller droit vers le FMI à l'horizon 2022 ou cohabiteront crise financière et crise de gouvernance. Le défi principal donc de l'Algérie entre 2019-2030 sera la maîtrise du temps et de mettre en œuvre concrètement la transition énergétique. Car ce n'est pas parce qu'il n'y avait plus de charbon que l'on est passé aux hydrocarbures. Cela est dû aux nouveaux procédés technologiques qui produisent à grande échelle et qui ont permis de réduire les coûts, ce que les économistes appellent les économies d'échelle influant d'ailleurs sur la recomposition du pouvoir économique mondial et sur les gouvernances locales et mondiales. D’où l’importance d’un large débat national sur le futur modèle de consommation énergétique et de lever toutes les contraintes bureaucratiques d'environnement qui freinent l'expansion de l'entreprise publique ou privée créatrice de valeur ajoutée et son fondement l'économie de la connaissance. Comme au niveau international, cela implique le renouveau dans les négociations internationales, d'imaginer de nouveaux instruments économiques et juridiques pour l'atténuation des changements climatiques, l'adaptation et la conservation de la biodiversité.
En résumé,
Le cours des hydrocarbures traditionnels est fondamentalement fonction de la croissance de l’économie mondiale, des énergies substituables mais à terme surtout du nouveau modèle de consommation qui se met en place au niveau mondial déclassant les activités traditionnelles, le cout des énergies renouvelables ayant été divisé par plus de 50% entre 2000/2020. A court terme il faut éviter l’euphorie de certains responsables en panne d’’iagination (culture ee la rente) qui croient que les matières premières sont la solution au développement. A cour terme notamment entre 2020/2021, selon le rapport de la banque mondiale du 08 juin 2020, la croissance de l’économie mondiale sera négative de moins 5,2% avec des répercussions négatives pour 2021 , un taux de croissance négatif en To 2020 , le taux de croissance prévu en 2021 de 4,2% est un taux de croissance faible, se calculant par rapport à la période précédente, en 2021 donnant en terme réel, entre 1 et 2% , avec pour conséquence une baisse du revenu moyen d’environ 3,6% et d’importants poches de pauvreté au niveau mondial . Cela impacte fortement toutes nos économies avec des intensités différentes posant la problématique d’une nouvelle régulation sociale conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale pour éviter une implosion sociale qui déstabiliserait le monde. Des stratégies d’adaptation, qui font cruellement défaut sont urgentes pour éviter la marginalisation de l’Algérie tant dans le domaine sécuritaire ( dialectique entre développement et sécurité), social , économique et énergétique où le monde s’oriente 2020/2030, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition énergétique qui constituera entre 2020/2030 un enjeu de sécurité mondiale. L’Algérie, posant l’urgence de l’installation du conseil national de l’Energie, seul habilité à tracer la politique énergétique, annoncé par le président de la république, pays pivot, au niveau de l’espace méditerranéen et africain possède toutes les potentialités pour être un acteur actif, au niveau e l’espace africain et méditerranéen dans le cadre d’une prospérité partagée.
NB- Le professeur des universités, Abderrahmane MEBTOUL docteur d’Etat (1974)- expert international, membre de plusieurs organisations internationales, a dirigé la délégation des 10 ONG algériennes au sommet de la société civile des deux rives de la Méditerranée qui s est tenue à Marseille le 24 juin 2019 et a présidé la commission , la plus importante dévolue à l’Algérie, «la transition énergétique au sein de l’espace des 5+5 » avec la participation de : BM, FMI, OCDE, BIRD, l’Allemagne qui a été associée, la France , l’Italie, l’Espagne , le Portugal, d Malte, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye, et la Mauritanie . Le Pr A. Mebtoul a été chargé le 12 juin 2020 par le président de la république Mr Abdelmadjid TEBBOUNE de représenter l’Algérie à une réunion des 5+5 dans le prolongement de cette initiative qui devrait préparer la réunion des chefs d’Etat des deux rives courant 2021
Références
Sur la rencontre du 12 juin 2012 des 5+5-Quotidien gouvernemental Ec Chaab 14/06/2020
لقاء نظمه منسق 5+5
جعل المتوسط منطقة سلام من خلال حوار الثقافات
6 أفكار لبناء شراكة عادلة شاملة اقتصاديا واجتماعيا
Quotidien gouvernemental Al massa 14/06/2020
مثل الجزائر في الندوة المتوسطية حول المجتمع المدني.. الخبير مبتول:
أولوية حل النزاعات في المنطقة وإنجاح التحول الطاقوي
En Français site www.algerie1.com – site international Paris www.alterinfo.net et en Algérie quotidien Expressindz- Maghreb Economie- Nouvelle République « 5+5 : entreprendre ensemble pour une prospérité partagée
En plus de nombreuses contributions dans des revues internationales sur l’énergie entre 1975/2019 – voir -Bilan de Sonatrach sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul -Ministère
-Industrie/Energie Alger - 1974/1976 assisté des cadres dirigeants de Sonatrach et d’experts nationaux 7 volumes 680 pages
-Pour un nouveau modèle de consommation des carburants audit sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul assisté du bureau d’études Ernest Young et des cadres dirigeants e Sonatrach 2007 8 volumes 780 pages
-Pétrole et gaz de schiste : opportunités et risques audit réalisé sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul assisté de 20 experts internationaux 10 volumes 980 pages Premier Ministère 2015 où un volume traite de la transition énergétique dans le cadre d’un Mix énergétique