Cedric Villani, le célèbre et atypique mathématicien français (par ailleurs député du parti au pouvoir "En Marche" du président français Emanuel Macron) qui obtint, en 2010, la prestigieuse "Médaille Fields", l'équivalent du prix Nobel de mathématiques, était de passage, ce mercredi 31 janvier, à Alger.
Pour ce savant qui donne la curieuse impression d'habiter la planète Mars et d'être une sorte de dandy un peu fêlé des mathématiques, "ma visite en Algérie, c'est pêle-mêle beaucoup de souvenirs. D'abord de nombreuses conférences de vulgarisation, en contact avec les mathématiciens locaux. Quand je suis revenu ici, j'ai pensé à tout ça, mais aussi à l'affaire Maurice Audin (mathématicien militant du Parti communiste algérien et de la cause nationale, mort sous la torture de l'armée coloniale, le 21 juin 1957, à l'âge de 25 ans. Ndlr) à laquelle j'ai joué modestement un rôle, en tant qu'intermédiaire pour certaines discussions. (Mais il n'a pas précisé lesquelles).
"L'Algérie, a-t-il révélé ensuite, c'est aussi le territoire où sont nés mes parents. Et j'ai été le premier membre de ma famille à y retourner, longtemps apres les événements que l'on connaît (la guerre de Libération. Ndlr).
"Et l'Algérie, a continué Cédric Villani, c'est un territoire emblématique pour l'histoire française, avec une déchirure qui n'a toujours pas été cicatrisée et qu'il importe de refermer un jour, tout en s'engageant vers la coopération et vers des échanges accrus. Mais avant tout, pour moi, l'Algérie c'est un territoire chaleureux dans lequel je me sens toujours bien".
À notre avis et vu "l'algèbre" constitutif de la personnalité de ce savant, il ne serait pas du tout impossible qu'il puisse accepter de venir donner des cours magistraux à l'université Houari Boumediene si une invitation en ce sens lui est soumise un jour.