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Pour Jean-Luc Mélenchon, "Bachar El-Assad est un criminel"

18-04-2017 17:23  Médias

Pour Jean-Luc Mélenchon, Bachar El-Assad est un criminel. C’est ce que nous avons appris en lisant le message mis en en-tête de ce post, et publié sur son compte Twitter le 10 avril dernier. Mais, comment M. Mélenchon a-t-il pu écrire ou laisser écrire une chose pareille? A-t-il fait voeu de succomber aux propagandes? A-t-il jamais entendu s’élever des voix dissonnantes au sujet du drame syrien? Que fait-il des travaux de Eva Karene Bartlett et de Vanessa Beeley sur la Syrie? S’il avait été bien renseigné – ou de bonne foi, car renseigné, il doit l’être -, Monsieur Mélenchon aurait dû accuser l’élite politique française, soumise à l’OTAN et achetée par les pétromonarchies du Golfe, d’être une criminelle. Ça ne fait aucun doute, en tout cas, pour le géopoliticien spécialiste de la Syrie et du Proche-Orient Frédéric Pichon.

M. Mélenchon, votre politique étrangère ne m’inspire pas grande confiance. Il me semble que pour le moment, vous ratissez large avec votre râteau électoral dont chaque dent est une promesse. Mais à trop vouloir ratisser large, à trop recentrer votre ligne politique pour recueillir un maximum de voix, quelle sera la légitimité de vos mesures les plus radicales, à supposer que vous en preniez? Il est difficile d’oublier que vous avez défendu Maastricht bec et ongle en 1992 en feignant de croire – car vous n’étiez tout de même pas un poussin né de la veille et aviez forcément entendu le discours de Philippe Séguin à l’Assemblée – que Maastricht allait nous donner plus de liberté par rapport aux forces de l’Argent.

Il m’est difficile aussi d’oublier que vous avez pris parti en 2011 pour la croisade déclenchée par les forces atlantistes contre la Libye de Kadhafi. Difficile enfin d’oublier que vous avez soutenu François Hollande au deuxième tour en 2012, sous prétexte de vote utile. Quand on voit l’utilité d’un tel vote… Ferez-vous l’innocent? Je ne crois pas qu’un vieux routard de la politique comme vous puisse l’être. Certains craignent que vous ne soyez au fond qu’un Tsipras et que votre mouvement ne soit en définitive qu’un Syriza, une coalition tiédasse destinée à absorber puis étouffer les volontés les plus fermes et les plus radicales, celles dont la France a le plus besoin aujourd’hui. Ces craintes sont-elles fondées? Disons qu’en vous entendant, je suis on ne peut plus dubitatif.

Bruno Adrie




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