Plusieurs titres de la presse écrite ont été ce matin absents dans les kiosques. En cause : la gréve des travailleurs de l’imprimerie nationale Simpral. Le scénario risque de se reproduire pour la journée du mercredi, car à l’heure où nous mettons en ligne les deux parties campent sur leurs positions. Les travailleurs grévistes revendiquent l’application d’une nouvelle grille des salaires en se référant à celle dont ont bénéficié les travailleurs du secteur de la communication, notamment les journalistes et les personnels techniques.
Les soixante salariés grévistes demandant aussi la tête du directeur général, Mohamed Aissiouène pour ce qu’il considèrent comme « un bilan négatif » et « une gestion catastrophique depuis quinze ans ». Ait Yahia Abdelghani, secrétaire général de la section syndicale considère que le choix de la grève illimitée comme l’ultime recours pour les 60 grévistes, décidés à la majorité, au terme d’une assemblée générale des travailleurs de l’imprimerie.
Une AG tenue en juin, suivie juste après le dépôt à l’inspection du travail du préavis de grève. Le chef du syndicat ne cache pas non plus ses griefs contre la tutelle, à savoir le ministère de la communication et les responsables des imprimeries, leur reprochant notamment le fait d’avoir « exclu » les travailleurs des imprimeries de la nouvelle grille des salaires en vigueur dans le secteur de la communication."Les six directeurs d'imprimeries réunis le 23 juin dernier ont modifié la grille des salaires et élaboré, à sa place, une grille parallèle sans pour autant consulter les travailleurs", a-t-il révélé dans une déclaration à l’APS.
La même grille pour les travailleurs des imprimeries que celle des travailleurs du secteur, insiste Ait Yahia qui appelle en outre à "l'unification" des imprimeries du centre sous la bannière d'une seule imprimerie. « Il est inconcevable », juge t-il qu'il y ait une seule imprimerie pour l'est, une seule pour l'ouest et trois pour le centre. Pour sa part, le directeur de l’imprimerie, Mohamed Aissiouéne commence par noter "le caractère illégal de la grève en vertu de l'avis émanant de l'Inspection du travail qui a décidé de l'illégitimité de la grève, les travailleurs n'ayant pas respecté un nombre de procédures légales" lors de leurs protestations. Il prévient que son administration va introduire une action en Justice contre les travailleurs grévistes.
Recousant par ailleurs les accusations de grévistes, il soutient que Simpral a bien appliqué la nouvelle grille des salaires "Des augmentations de salaires oscillant entre 4.000 et 25.000 dinars ont été accordées », indique t-il. Néanmoins, il met en avant la situation de la société pour répondre favorablement aux prétentions salariales des grévistes."Nous ne pouvons répondre aux revendications des travailleurs qui réclament une augmentation de 50%, car la situation financière de l'entreprise ne le permet pas" dit-il, faisant valoir à ce propos l’effort d’investissement financier de la société qui vient d’acquérir de nouvelles machines et imprimantes. Mohamed Said, le ministre de la communication saura t-il désamorcer ce conflit qui prend en otages plusieurs journaux ?