Lors d'une conférence de presse tenue à Tel-Aviv, hier mardi 20 décembre, devant un parterre de journalistes et de diplomates étrangers, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué "qu'Israël étudiait la possibilité d'accueillir dans ses hôpitaux, des blessés évacués des anciens quartiers rebelles d'Alep". "Nous sommes prêts à accueillir, a-t-il dit, des femmes et des enfants syriens blessés et aussi des hommes, s'ils ne sont pas des combattants". Il n'a pas précisé par quel biais l'Etat sioniste comptait les recevoir : soit les acheminer à travers le territoire syrien et les récupérer à sa frontière actuelle avec la Syrie (via le Plateau du Golan qu'illégalement Israël occupe depuis l'invasion de 1967), comme il a l'habitude de le faire, soit les faire transiter par l'Europe.
Selon un analyste politique israélien qui s'est exprimé ce matin sur la chaine d'information continue I24 news "ce ne serait pas la première fois que des syriens seraient soignés en Israël, mais la plupart des 2000 blessés syriens ayant reçu des soins en Israël depuis 2013, y étaient passés de manière clandestine. Beaucoup étaient des hommes qui étaient en guerre contre le régime de Bachar al-Assad. Les blessés légers étaient traités dans un hôpital israélien de campagne installé dans le Plateau du Golan. Les blessés plus lourds étaient évacués à l'hôpital Ziv de Safed, une ville de Galilée située au nord d'Israël. Des combattants blessés appartenant à des groupes rebelles radicaux y étaient hospitalisés mais n'avaient pas le droit de recevoir des visites".
Par le passé, Israël s'est impliqué aux côtés des rebelles syriens, y compris les groupes terroristes de Daech et d'El-Qaida et a coopéré militairement avec eux, particulièrement dans la région de Quneitera, sur le Plateau du Golan occupé ou en s'attaquant aux forces armées syriennes lorsque les terroristes étaient en difficulté.
Selon le "Wall Street Journal" daté du 14 mars 2015, "Israël soigne les djihadistes d'El-Qaida blessés en Syrie". Le journal américain soulignait que "le Front Al-Nosra, branche syrienne d'El-Qaida, qui combat le régime de Bachar al-Assad, n'a pas causé de tort à Israël", depuis que cette organisation terroriste a pris le contrôle de la zone frontalière israélo-syrienne actuelle, à l'est du Plateau du Golan. Et c'est le cas aussi de Daech et des autres groupes islamistes armés qui opèrent en Syrie.
En novembre 2014, des membres de la communauté druze installée en Israël, ont accusé dans un communiqué l'Etat hébreu "de soutenir les groupes qui luttent contre le régime de Bachar el-Assad, en leur fournissant des armes et en soignant leurs blessés, y compris lorsqu'il s'agit de combattants de Daech et du Front Al-Nosra, proche d"al-Qaida".
À la même période, le Président Bachar al-Assad avait apostrophé un journaliste américain du magazine "Foreign Affairs" d'une manière plutôt ironique : "comment pouvez-vous dire que les combattants d'El-Qaida en Syrie n'ont pas de forces aériennes ? Ils disposent de l'aviation israélienne !"
