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Petite philosophie du passage clouté

10-10-2019 14:55  Amine Bouali

Dans nos villes, un passage protégé, dit clouté, (surtout s’il n’est pas accompagné par un feu de signalisation routière, appelé communément feu tricolore) est le lieu de tous les dangers pour les piétons. Il est censé pourtant permettre à ces derniers de traverser la rue en toute sécurité mais il n’est malheureusement respecté, la plupart du temps, ni par les automobilistes ni par les piétons qui traversent la rue, souvent, n’importe comment. Sept fois sur dix disons, l’automobiliste algérien, sur un passage clouté ne s’arrête pas.

Un pauvre piéton a donc toutes les chances de s’y faire écraser s’il prend le risque de miser sur le respect pointilleux du code de la route par ses compatriotes ou sur leur très élevé sens du civisme. 

Un citoyen digne de ce nom n’a pas besoin d’un policier pour le contraindre à respecter les normes de la vie en communauté, il est son propre agent du maintien de l’ordre. Heureux les peuples disciplinés qui, aux carrefours de leurs villes, s’arrêtent aux feux rouges, même à une heure tardive de la nuit et même s’il n’y a pas l’ombre d’une voiture à un kilomètre à la ronde !

Ignorer un passage clouté ou brûler un feu rouge, ce ne sont pas juste de petits ratés de la vie quotidienne ou une simple affaire de prévention routière. Vivre en harmonie dans une société implique des règles de conduite respectées volontairement par tous, sans exception ! Traverser la rue au passage piéton, ne pas vandaliser les lampadaires de l’éclairage public, ne pas jeter son paquet de cigarette vide par terre aux pieds des passants, attendre son tour dans une file d’attente, qu’on le veuille ou non, c’est par ces « petites broutilles » du quotidien qu’on mesure le niveau de « débarbarisation » d’un individu ou d’une société. 



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