Près de 700 ressortissants français seraient concernés par le jihad en Syrie. C'est le cas d’Hamza. En octobre dernier, il a quitté sa ville de Lyon en France pour rejoindre Jabhat al-Nosra, branche officielle d'al-Qaïda. Il a emmené avec lui sa fille Assia, âgée de 24 mois. Il se défend de l’avoir prise en otage.
Depuis plusieurs mois, Hamza, ressortissant français de 25 ans, est en Syrie aux côtés des jihadistes de Jabhat al-Nosra avec sa fillette de 24 mois. Après la plainte de son ex-femme l'accusant de kidnapping, il est aujourd’hui recherché par Interpol. Mais cet ancien vendeur sur les marchés de Lyon, et pratiquant depuis seulement trois ans, n'a aucune intention de remettre Assia à sa maman.
"Assia n’est pas en otage. Dans la religion, il y a ce qu’on appelle la "hijra". C’est l’obligation pour tout musulman de ne pas vivre dans un pays non musulman. Donc moi, j’ai pris ma fille pour la "hijra", justifie Hamza. "Ma fille, je ne la mets pas au-dessus des enfants syriens. Les enfants syriens qui meurent, c’est comme si je voyais mon enfant mourir. Je ne l’ai pas emmenée à la mort ; c’est Dieu qui fait vivre et mourir", dit-il encore.
Hamza est parti avec le bébé en Syrie en octobre dernier. Il est parti en voiture, passant par l'Italie, la Grèce puis la Turquie. Il assure aujourd'hui se trouver dans une zone épargnée par les combats où la loi islamique est appliquée.
En France, Mériam Rhaiem, son ex-femme, fait tout pour alerter médias et autorités dans l'espoir de ramener sa fille en France. "Je ressens un grand manque de ma fille et surtout, je me sens démunie. Je demande à son père, s’il a un minimum d’amour pour sa fille, qu’il la rende à sa mère", lance-t-elle.
Comme Mériam, plusieurs familles se mobilisent en France dans l'espoir de ramener leurs enfants de Syrie. Elles organisent ce mercredi 9 avril à Paris une conférence de presse pour alerter l’opinion et interpeller directement le Premier ministre sur ce phénomène du jihad en Syrie.
Sept cents Français sont aujourd'hui concernés par ce jihad, selon le ministère français de l'Intérieur. Près de 250 d’entre eux sont au combat, dont une quinzaine de mineurs.(Rfi)