Face à l’impact de l’épidémie du coronavirus, comparable à une catastrophe naturelle, et même à une guerre planétaire, et devant la gérer en tant que telle, l’économie mondiale connait en ce mois de mars 2020, trois chocs, un choc de l’offre avec la récession de l’économie mondiale, un choc de la demande du fait de la psychose des ménages, et un choc de liquidité où la majorité des banques centrales abaissent leur taux directeurs. Selon Euler Hermes, la baisse des exportations mondiales se chiffrerait à 320 milliards de dollars de biens et de services pour le seul trimestre 2020 et avec la même tendance fin 2020 environ 1500 milliards de dollars de perte. C’est que la crise en Chine, représentant 17% du PIB mondial, s’est répercutée sur les chaînes d’approvisionnement mondiaux, pays développés et pays émergents. Cette crise se fera sentir durant toute l’année 2020, avec des ondes de chocs en 2021, si cette épidémie est circonscrite entre juin/septembre 2020. Le monde ébranlé ne sera plus jamais comme avant avec un impact sur toute l’architecture des relations politiques et économiques internationales. C’est dans ce contexte, du spectre d'une récession mondiale liée à l'atonie virale des économies en raison des mesures de confinement, accentuée par une nouvelle guerre des prix, que le marché pétrolier mondial a connu une baisse drastique des prix. Ainsi, le 17 mars 2020,le Brent est coté vers 16h30 Gmt, à 29,88 dollars (27,24 euros) et à 29,15 le Wit (26,58 euros). En plus de la situation sanitaire, la situation socio-économique est grave posant la problématique de la sécurité nationale pour l’Algérie, fortement dépendante des hydrocarbures (98% de ses recettes en devises avec les dérivées), un discours de vérité, s’impose loin des discours démagogiques. Cette présente contribution est la synthèse de mes différentes rencontres internationales sur ce sujet avec de nombreux experts étrangers en énergie, du 25 février au 15 mars 2020.
1.- En plus d’une économie mondiale fragile où selon un rapport publié en novembre 2019 par l’Institut international des finances (IIF), l’ensemble de la dette mondiale devrait dépasser les 230.000 milliards d’euros en 2020, la dette globale des USA devant dépasser en 2020 les 63.000 milliards d’euros, alors que celle chinoise franchirait la barre des 35.000 milliards d’euros, l’impact de l’épidémie du coronavirus a fait chuté toutes bourses mondiales du 12/13/03/2020 les marchés ne croyant plus à une réponse économique et financière efficace, où face à une pandémie qui ferme les frontières, les usines et les écoles. Encore que les bénéficiaires de cette baisse des prix, sont des secteurs qui utilisent le pétrole et des pays comme l’Inde et la Chine qui importent 80% de leurs besoins en hydrocarbures, ayant un important .marché intérieur, chacun ayant plus d’un milliard d’habitants. Mais du fait de l’interdépendance des économie, et qu’à tout offre cela supposant une demande en décroissance, cela a une implication sur la croissance de l’économie mondiale qui selon les estimations de Bruxelles, le PIB réel en 2020 sera réduit de 2,5 points de pourcentage par rapport à une situation où il n’y aurait pas de pandémie. Étant donné que la croissance du PIB réel devrait être de 1,4 % pour l’UE en 2020, elle pourrait tomber en dessous de -1 % du PIB en 2020, avec un faible rebond en 2021. Si le Covid-19 se propageait en Europe/Asie, Amérique le taux de croissance de l’économie mondiale ne dépassera pas 1,5% avec une récession généralisée. Dans l’hypothèse d’une maitrise de l’épidémie dès septembre 2020, la Banque centrale européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2020 et 2021 s'attendant à une croissance de l'économie de la zone de 0,8% cette année, contre 1,1% prévu antérieurement, et de 1,3% pour l'année 2021 Pour les Etats-Unis qui connaissent une situation de plein emploi, le taux de chômage s’établissant à 3,7 % moyenne 2019, l'effet de la politique budgétaire et les retombées des tensions commerciales contribuent à freiner la croissance à terme qui a été de 3,2% en 2019 , soutenue par le programme massif de baisse d'impôts instauré par Donald Trump et par la hausse simultanée des dépenses militaires. Cette politique, si elle soutient l'activité à court terme, a conduit à un creusement du déficit public, de 4 % du PIB en 2017 à 5,8 % en 2019. Sur les 226 économistes interrogés par la National Association for Business Economists (NABE), 38% pronostiquent une entrée de la première économie mondiale en récession en 2020, 34% en 2021 et 14 % plus tard.
2.- Face à cette situation, nous avons assisté à une panique des bourses mondiales le 13 mars et le 16 mars 2020 malgré d’importantes mesures budgétaires et des banques centrales de la majorité des pays car contrairement à la crise de 2008 qui a débuté par une crise financière avec des séquences sur la sphère réelle, en ce début de 2020 c’est une crise de la sphère réelle due à un acteur exogène, qui induit une crise financière. Ainsi, le 13 mars 2020, la Bourse de Paris a connu la plus forte chute de son histoire (-12,28%) ; la place italienne, une baisse historique (-16,92%), le Dax de la Bourse de Francfort -12,24%, la pire séance depuis 1989 ; à Madrid (-14,06%), à Londres (-9,81%) et à la Bourse suisse, une chute de plus de 10%. En Asie, la Bourse de Tokyo connu sa pire chute depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011, l’indice Nikkei ayant chuté de plus de 10 % tandis que l’indice élargi Topix de 9,38 %, les deux indices perdant respectivement 7,97 % et 7,2 % En Chine, les Bourses chinoises chutaient. A Hong Kong l’indice Hang Seng plongeait de 5,06 % tandis qu’en Chine continentale l’indice composite de la Bourse de Shanghai perdait 2,67 % et celui de la place de Shenzhen 2,62 %. De l'autre côté de l'Atlantique. Wall Street le Dow Jones a enregistré sa plus lourde chute depuis le krach boursier d'octobre 1987, avec une baisse de près de 10%, ayant perdu 26% de sa valeur depuis janvier 2020. Les places financières des pays du Golfe étaient toutes dans le rouge à la clôture le 12 mars 2020 Aramco ayant fléchi de 3,0% et a terminé la semaine en baisse de 12,1% ; les marchés financiers de Dubaï et d'Abou Dhabi ont respectivement connu une baisse de 8% et 7,4% et la Bourse du Koweït fermée,. Les actions du Qatar, riche en gaz, ont chuté de 4,5%, tandis que les Bourses de Bahreïn et d'Oman ont reculé respectivement de 3,6% et 2,6%. Les sept bourses ont toutes terminé la semaine avec de lourdes pertes, Dubaï en tête avec 17,4%.Quant à la Turquie, la semaine a été marquée par des développements chaotiques sur les marchés financiers, dans le prolongement des mouvements de panique observés sur les marchés financiers asiatiques, européens et américains. En rythme hebdomadaire, l’indice BIST 100 a enregistré un recul de 10,1%, avec un creux à 91 667 points le 13 mars 2020 dans la matinée. Toujours pour la journée du 13 mars 2020, après avoir fortement rebondi à l'ouverture, puis affiché une progression de 9%, le CAC 40 termine sur une hausse de 1,83% seulement à 4.118,36 points, dans un volume d'échanges de 10 milliards d'euros et rebond à l'ouverture sur les marchés américains, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 progressent de 6% mais les trois indices ont perdu du terrain au fil de la séance. Pour le 16 mars 2020, Asie, Europe, Wall Street... les Bourses mondiales poursuivent leur plongeon. Autant l’action de la FED que de la majorité des autres banques centrales. n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs sur l'impact économique du Covid-19. La Fed a de nouveau abaissé ses taux le 05 mars 2020 de 1 point, les ramenant dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25 % reprenant ses opérations d’achats de titres, connues sous le nom de « quantitative leasing » (QE) afin d’augmenter le bilan de la banque. Selon le quotidien parisien le Monde du 06mars2020, « après l’avoir fait maigrir à 3 750 milliards de dollars, la Fed avait dû, depuis septembre 2019, pallier des difficultés de refinancement sur les marchés financiers, le faisant remonter à 4 300 milliards ». Comme l’annonce d'une action concertée banques centrales – union monétaire européenne, Canada, Japon, Royaume-Uni, Suisse mettant des liquidités à disposition des entreprises à court d’argent frais. Ainsi les principales Bourses ont terminé au rouge. le 16 mars 2020. À Paris, le CAC a abandonné encore 5,75% lundi après avoir perdu -12,3% la plus grosse chute de son histoire et Wall Street, la dégringolade est encore pire : - 13% suivi des bourses, du Dax, à la Bourse de Francfort, de la Bourse de Londres, celle de Shanghai qui a terminé en baisse de 3,4 %, malgré que la banque centrale du Japon a pour objectif des rachats de fonds négociés en Bourse environ 101 milliards d'euros. En Chine, la Bourse de Shanghai a terminé en baisse de 3,4 % , celle de Shenzhen en repli de 4,83 %, de Hong Kong cédant plus de 4 %, et pour les deux premiers mois de 2020, la production industrielle chinoise s'est contractée pour la première fois (-13,5 %), tandis que les ventes de détail se sont effondrées (-20,5 %), bien que la Banque centrale chinoise ait abaissé le 09 mars 2020 le taux de réserve obligatoire des banques, injectant 550 milliards de yuans (70,6 milliards d'euros) pour soutenir l'économie.
3.-A court terme, les pays de l’OPEP les plus touchées si la crise persiste sont, l’Algérie, l’Iran, l’Irak, Venezuela, le Nigeria, l’Angola et le Venezuela, première réservoir mondial de pétrole (lourd) d ‘ailleurs en semi faillite. L’ensemble de ces pays n’ont pas une économie diversifiée, reposant sur la rente qui façonnent la nature du pouvoir, ses relations politiques et sociales, étant donc attentif à l’évolution du cours du pétrole. Pour la Commission économique pour l’Afrique (CEA) dans une note datant du 13 mars 2020, a averti que les pays exportateurs de pétrole africain (Nigéria, Algérie, Angola), perdront en 2020 jusqu’à 65 milliards de dollars US de revenus, en cas où les prix du pétrole brut continuent de chuter, que l’Afrique pourrait perdre la moitié de son PIB, la croissance passant de 3,2% à environ 2% due aux perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et de l’interconnexion du continent avec les économies affectées de l’Union européenne, la Chine et les États-Unis, l’Afrique ayant besoin jusqu’à 10,6 milliards de dollars US d’augmentation imprévue des dépenses de santé pour empêcher le virus de se propager, tandis que d’autre part, les pertes de revenus pourraient conduire à une dette insoutenable. Car en plus des tensions commerciales entre l’Union européenne et les États-Unis ainsi que les complications reliées au Brexit, l’ annonce par le président américain de la suspension pour 30 jours de l'entrée aux USA de tout étranger ayant séjourné en Europe afin d'endiguer la pandémie de nouveau coronavirus et l’Arabie Saoudite après l’échec de l’OPEP à Vienne d’ augmenter sa production a fait plonger les cours de pétrole. Ce pays a décidé d'augmenter sa production d'au moins 2,5 millions de bpj pour atteindre un niveau record de 12,3 millions bpj à partir d'avril 2020, plus de 13 millions avant fin 2020, suivi des Emiraties, un million de barils/j. . L’ Arabie saoudite a également réduit le prix de vente officiel pour le mois d'avril de l'Arabian light de 4 à 6 dollars le baril pour l'Asie et 7 pour les États-Unis (la plus forte baisse de prix en vingt ans) Et contrairement à certains pronostics, méconnaissant l’ampleur de la récession, d’après le rapport de l’AIE publié le 12 mars 2020, la demande de pétrole devrait fortement baisser avec la contraction profonde de la consommation pétrolière en Chine (14 % de la consommation mondiale et 80 % de la croissance de la demande,) et des perturbations importantes des voyages et du commerce dans le monde. L’AIE prévoit que le Brent pourrait se coter à 43 dollars moyenne annuelle en 2020, 37 dollars pour le premier semestre, 45 dollars le second semestre 2020 contre une prévision de 61 dollars, soit une baisse de 29,3%, la moyenne annuelle de 2019 ayant été de 64,37 dollars. Selon cette hypothèse optimiste le pic épidémique sera atteint en Chine au premier trimestre 2020 en raison des arrêts de production et des chocs sur les chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, la croissance économique mondiale étant faible au premier semestre de 2020,mais l’épidémie circonscrite le second semestre donnant une croissance mondiale inférieure d’environ ½ point s’établissant à 2,4% , choc atténué à la faveur d’un assouplissement notable des politiques macroéconomiques nationales. Selon ce scénario, la croissance chinoise passera en dessous de la barre de 5 % en 2020, avant de se redresser pour dépasser 6 % en 2021 lorsque la production renouera progressivement avec les niveaux attendus. Dans ce cas, le cours pourrait se stabiliser à 50 dollars le baril. Mais existent d’autres scénarios catastrophes si l’épidémie provoquent une très grave crise mondiale sur plus de deux années, où pour la banque Goldman Sachs la guerre des prix déclenchée par l'Arabie saoudite pourrait faire glisser les cours du pétrole autour de 20 dollars le baril. Ainsi, Bloomberg et certains experts estiment que les prix du pétrole pourraient même glisser en dessous des 10 dollars, pour la première fois depuis la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et le Venezuela en 1997-1999. Selon les estimations de Bloomberg , du fonds Andurand et l’entreprise de courtage pétrolier Trafigura , la demande pourrait baisser de dix millions de barils par jour au premier trimestre 2020 tenant compte d’une non entente entre la Russie et l’Arabie Saoudite , sachant que l'accord actuellement en vigueur de l’OPP/Russie sur la réduction de la production de 2,1 millions de barils par jour (mb/j) expirera fin mars et les pays producteurs pourront alors en cas de non renouvellement de l’accord, augmenter leur production. On pourrait donc de nouveau rentrer dans une période de concurrence , où chaque producteur tente de maintenir sa part de marché en maximisant sa production et en baissant ses prix, mais pénalisant des petits producteurs comme l’Algérie environ 1 millions de barils/jour. Les hydrocarbures représentent ainsi plus des trois quarts des exportations pour 9 des 15 premiers pays exportateurs, existant une réelle dépendance financière des États aux revenus issus du secteur des hydrocarbures de 25% pour la Russie, 78% pour l’Arabie Saoudite , 80% pour le Qatar ( pays gazier) et le Koweït et pour équilibrer le budget selon le FMI, il faudrait 80 dollars le baril pour l’Arabie Saoudite, 50 dollars pour l’Irak, le Qatar, le Koweït et 100 dollars pour le Nigeria, Le Venezuela et l’Algérie. Avec l’épuisement des réserves de change, tenant la parité à plus de 70%, nous devrons assister à des dévaluations des monnaies locales des économies extériorisées peu diversifiée, s reposant sur la rente des matières premières avec pour conséquence, des tensions inflationnistes et la détérioration du pouvoir d’achat de la majorité de la population. Le plus grand danger serait la solution de facilité, de faire fonctionner la planche à billets (financement non conventionnel) qui conduirait à la dérive vénézuélienne, une spirale inflationniste non maitrisable.
4-. Les réserves de change, de bon nombre de pays peuvent amortir le choc à court terme mais n’étant qu’un moyen, pas un signe de développement, devant transformer cette richesse virtuelle en richesses réelles, le dollar US pour 2019, représentant 62%, l’Euro environ 20% des réserves de change mondiales et le franc suisse en baisse avec 4,43%. Au 01 janvier 2020, la Chine a 3120 milliards de dollars de réserves de change, pour la Russie 562 milliards de dollars, la Suisse 779 milliards de dollars la Corée du Sud 409, l’Inde 476, le Brésil 359, l’Allemagne 226, le Royaume Uni 176, l’Italie 175, la Turquie144, les Etats Unis 129, l’Espagne 74. Pour la France, selon le Trésor, les réserves officielles de change de l'État s'élèvent à la fin du mois de janvier 2020 à 182. 471 M€ (201. 668 M$) contre 175 209 M€ (196 829 M$) à la fin du mois de décembre 2019, soit une augmentation de 7.262 M€. Quant à certains pays de l’OPEP, l’Arabie Saoudite a 499 milliards de dollars de réserve de change, les Emiraties 107, l’Iran 100, l’Algérie 62 , le Nigeria 38 et le Venezuela au 01 janvier 2020 environ 6,81 milliards de dollars. Quant aux pays du CCG, selon le rapport du FMI ( 2019), la croissance du produit intérieur brut du CCG n'a atteint que 0,7% en 2019, contre 2% en 2018, loin des taux supérieurs à 4% d'avant la chute des prix. De 2014 à 2018, la richesse financière de la région est passée de 2.300 milliards de dollars à 2.000 milliards de dollars et la dette publique est passée d'environ 100 milliards de dollars en 2014 à près de 400 milliards de dollars en 2018. En effet, les revenus fiscaux de ces pays provenant essentiellement aux ventes de pétrole, la richesse financière nette du CCG pourrait devenir négative d'ici 2034, ce qui ferait de la région un emprunteur net. Mais des cours du pétrole faibles sur le moyen terme peuvent provoquer la multiplication des troubles sociaux et politiques, voire la déstabilisation, notamment des pays composés d’une forte population et d'une population jeune. Globalement, selon la majorité des observateurs internationaux, en cas de persistance de la crise de deux années, , la Chine consommant 14 millions de barils/j et important 11 millions barils/j, en plus de la baisse des importations d’hydrocarbures hors Chine, au-delà de juin 2020, une épidémie plus durable du coronavirus, qui se propagerait à la région Asie-Pacifique, l’Europe et l’Amérique du Nord, nous aurions une baisse de plus de la moitié du taux de croissance prévu avant la survenue de l’épidémie et le cours pour du baril pourrait se coter entre 20/25/30 dollars. Pour l’Algérie les exportations de gaz représentent 33% des recettes de Sonatrach avec un cours en baisse de plus de 50% par rapport à 2008 ( 1,77 dollars le MBTU) couvrant à peine les couts , 24% GNL et 76% GN via Transmed via Italie et Medgaz via Espagne dont les capacités sont sous utilisés alourdissant les couts.. L’Algérie dépend principalement du marché européen, étant presque une impossibilité de pénétrer le marché de l’Asie au vu de la problématique des coûts y compris le transport, le marché naturel étant l’Europe actuellement en crise économique avec une baisse de la demande. Gouverner c’est prévoir, en plus des mesures sanitaires exceptionnelles, face à un système de santé qui a besoin d’être profondément réformé, nous pouvons élaborer plusieurs scénarios sur le plan économique,, sous réserve d’une non diminution de la production en volume physique, la demande du marché intérieur s’accroissant, presque l’équivalent des exportations actuelles en 2030, posant la problématique des subventions sans ciblage. A 60 dollars le baril de pétrole, les recettes de Sonatrach seront en moyenne d’environ 29/30 milliards de dollars, les dérivées atténuant le choc. L’on doit retirer 20% de charges minimum, ce qui nous donnerait 24/25 milliards de profit net. A 50 dollars le baril, le chiffre d’’affaires serait d’environ 26 milliards de dollars et le profit net se situerait autour de 21 milliards de dollars qui est le seuil critique pour les gisements marginaux. A 40 dollars le baril, le chiffre d’affaire serait de 19 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach se situerait autour de 15 milliards de dollars, 30/40/% des gisements marginaux n’étant plus rentables. A 30 dollars le baril, le chiffre d’affaire serait profit 11/12 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach se situerait autour de 9 milliards de dollars, 80% des gisements ne seront plus rentables. A 20 dollars le baril, le chiffre d’affaire serait de 4 milliards de dollars, le profit net de Sonatrach se situerait autour de 3 milliards de dollars, devant fermer tous les gisements. Or l’économie algérienne fonctionne, selon le FMI à un baril de 100 dollars pour la loi de finances 2020, risquant un épuisement de ses réserves de change fin 2021 début 2022, ( moins de 60 milliards de dollars en mars 2020), qui sont vitales pour un pays dont la monnaie n'est pas convertible. Il y a lieu d’éviter de naviguer à vue, et donc avoir une vision stratégique dans le cadre d’une véritable transition économique et énergétique- (voir www.google.com 2000/2010 et deux interviews à American Herald Tribune USA aout 2016 / octobre 2018, à l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique « A. Mebtoul, face à une économie rentière léthargique, les dix propositions pour une transition énergétique de l’Algérie octobre 2012 »). D’où l’importance du conseil national de l’énergie sous l’autorité du Président de la république, car relevant de la sécurité nationale, impliquant la majorité des départements ministériels, y compris celui de la défense nationale afin de définir la transition énergétique.
En résumé, depuis 2008, ( voir nos différentes contributions 2015/2020 www.algerie1.com) j ‘ai mis en garde tous les gouvernements algériens sur l’illusion d’une rente perpétuelle et l’urgence de profondes réformes structurelles, conciliant l’efficacité économique et une profonde justice sociale qui ne saurait signifier égalitarisme, vision populiste, une Nation ne pouvant distribuer plus que celle qu’elle produit, quitte à conduire le pays à la dérive, hélas messages non entendus: incompétence ou inconscience de ces responsables dont le souci n’était pas l’intérêt national? (voir google.com 2008/2009) et se pose cette question : avec la corruption des plus hauts ex responsables dont l’ampleur dépasse l’entendement humain pourra t –on mobiliser la population algérienne pour faire face à cette crise, sans une moralité sans faille à tous les niveaux, supposant une autre gouvernance ? D’autant plus que la communication gouvernementale, tétanisée par l’ampleur, n’a pas été à la hauteur des évènements, certains responsables ayant versé même dans l’autosatisfaction. C’est dans ce cadre de crise exceptionnelle qu’il est impérieux, car relevant de la sécurité nationale, supposant une conscience citoyenne, comme dans tous les pays du monde, que les regroupements soient interdits, en espérant que cette épidémie soit circonscrite dans les meilleurs délais. [email protected]
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’Etudes Ministère Energie/Sonatrach 1974/1979- 1990/1995-200/2007-2013/2015.