Après trois semaines d’entrevue avec les représentants des partis politiques, des associations, des syndicats, des organisations professionnelles et des personnalités nationales, Ahmed Ouyahia va faire une halte.
Des sources informées, confient que le Directeur de cabinet de la présidence va recevoir jeudi les responsables du FLN et du MPA et vendredi, M. Ahmed Ouyahia devra animer une conférence de presse pour faire le point de trois semaines d’échanges avec ses invités.
En effet, comme promis par la présidence, un compte rendu exhaustif de toutes les propositions faites par ceux qui ont participé aux consultations politiques sera fait.
Ahmed Ouyahia, grand amateur des chiffres, va s’en donner à coeur joie ce vendredi pour tenter de montrer l’adhésion de la classe politique à cet exercice qui consiste à recueillir des propositions en perspective de la révision de la Constitution. Et à ce jeu là, Ahmed Ouyahia est incollable.
En attendant de recevoir les chefs des partis au pouvoir et ceux qui sont dans la périphérie, le Dircab de Bouteflika va donner à la presse la quintessence des propositions qui lui ont été faites tout au long de ces 21 jours.
Une halte pour un premier bilan
Il faut rappeler que la présidence a déjà remis une mouture dont laquelle elle a fait ses propres propositions pour la révision de la Loi fondamentale. Une mouture qui a étonné tout le monde par son contenu maigre et son silence sur la nature du régime politique sur lequel l’Algérie devrait reposer son architecture institutionnelle.
Elle a aussi passé sous silence l’exigence d’une officialisation de Tamazight revendiquée par de larges secteurs de la classe politique.
Globalement, la feuille de route de la présidence à dérouté plus d’un observateur tant elle a consacré les larges prérogatives du président et maintenu le parlement, la conseil supérieur de la magistrature et le Conseil constitutionnel sous la tutelle de l’exécutif.
Le consensus : le grand absent
Si un communiqué de la présidence avait glissé que toutes les propositions sont les bienvenues et que seuls les «constantes nationales» n’étaient pas négociables, il reste que l’opposition doute fort de la sincérité du pouvoir. D’où d’ailleurs le boycott d’une bonne partie de l’opposition dans toutes ses obédiences.
Celle-ci tente de créer un rapport de force en se regroupant au sein de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qui a organisé la semaine dernière une conférence nationale.
D’autres ont lancé une alliance nationale pour le changement (ANC). Mais tous s’accordent à refuser l’offre de dialogue du pouvoir.
Au final, Ahmed Ouyahia a certes eu droit à quelques invités plus au moins crédibles, mais le reste émarge déjà aux choix du pouvoir.
C’est dire qu’au-delà de l’arithmétique des chiffres, Ahmed Ouyahia devrait donner un aperçu sur l’attitude du pouvoir face au constat de carence de l’opposition.
Va-t-il l’ignorer ou va-t-il au contraire tenter de décrisper les rapports à travers une nouvelle initiative plus crédible et plus consensuelle ? Parce que, pour le moment, le consensus est encore introuvable dans ces consultations politiques.