Pour Ahmed Ouyahia toutes les occasions sont bonnes pour bombarder l’opposition accusée de tous les maux de la république.
Même la célébration de la journée internationale de la femme, censée être un moment de communion nationale, lui a servi de tribune pour dire tout le «bien» qu’il pense des partis de l’opposition.
Ainsi, dans un message adressé aux militantes du parti à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le secrétaire général par intérim du RND, a lancé une attaque vitriolée à l’opposition sans la nommer.
«Certains en Algérie se réjouissent de la crise économique, espérant pouvoir cueillir le pouvoir au milieu du chaos, alors que leurs relais à l’extérieur se sont mis en mouvement pour présenter l’image d’une Algérie devenant un danger pour son environnement» a écrit Ahmed Ouyahia.
Tout en reconnaissant que le pays est menacé par «l’insécurité à nos frontières» et que la crise «nous atteint chaque jour davantage du fait de la chute des prix du pétrole», Ouyahia affirme que les partis de l’opposition veulent profiter de la situation pour prendre le pouvoir.
Particulièrement critique, le chef du RND a même évoqué ceux qu’il a qualifiés de «nihilistes de l’intérieur», estimant que le peuple «observe chaque jour le bilan sanglant du Printemps arabe, le bilan ruineux des égoïsmes politiciens dans les pays concernés et le bilan destructeur du colonialisme nouveau». Sans doute que cette fléchette a pour cible les partis islamistes notamment le MSP de Mokri, connu pour ses accointances avec les frères musulmans.
Ils guettent le pouvoir
Le patron du RND qui est en guerre ouverte avec le MSP, a fait savoir à son ennemi juré sans le nommer évidemment qu’il est illusoire de guetter «les effets de la crise en Algérie». «Ils commettent l’erreur d’oublier la leçon magistrale que leur a donnée notre peuple, en triomphant seul du terrorisme barbare qui avait ses relais chez eux et dont ils découvrent aujourd’hui l’horreur à leur détriment».
Pour autant Ahmed Ouyahia est conscient que le contexte est délicat.
«Oui, chères sœurs, la mobilisation est un devoir pour préserver la sécurité de l’Algérie entourée d’une ceinture de conflits et de tensions», a-t-il souligné, tout en rappelant que «notre Armée nationale populaire, à laquelle nous rendons hommage, veille aux frontières».
Vigilance
Et d’ajouter : «lorsqu’il s’agit de risques d’infiltration terroriste, la vigilance de tout le peuple est exigée». Ahmed Ouyahia estime que la détermination doit être de rigueur aussi «pour contribuer, à partir des foyers, à la réhabilitation de la morale, de l’ordre et de la loi, au bénéfice de nos enfants et de toute la société».
Ouyahia pointe par ailleurs des «milieux occultes qui se réveillent, et tentent de manipuler la jeunesse pour la jeter dans la rue». Des maux qui, d’après lui, «retardent la démocratie, les réformes et les avancées que notre pays doit accomplir pour consacrer les nobles principes consignés dans sa Constitution».
Ouyahia s’est par ailleurs appesanti sur la crise du pétrole qui est d’après lui «durable» et dont l’effet sur les recettes de l’Etat sera de «plus en plus sensible».
Il a enfin rendu hommage à la femme algérienne, soulignant que : «Face à la folie meurtrière du terrorisme, la femme algérienne a payé un lourd tribut. Des filles ont été assassinées pour avoir bravé l’interdiction de l’école. Des femmes ont été assassinées pour avoir continué en tant que journalistes à faire entendre la voix de l’Algérie».