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Opposition : horizons bouchés !

14-02-2015 16:28  Rafik Benasseur

L’interdiction ce matin d’une conférence thématique autour des "Conditions de la transparence des élections" que devait animer les membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) à l’hôtel Safir, à Alger, prouve si besoin était, qu’il n’est plus possible de faire de la politique.

En dehors des activités des partis au pouvoir (FLN, RND, MPA, TAJ, ANR…) qui peuvent à loisir se réunir là où ils veulent, les portes sont hermétiquement fermées devant les partis de l’opposition.

Ce qui s’est passé ce matin est clairement un déni de liberté. Quoi de plus normal en effet que des partis algériens dûment agréés se réunissent autour de n’importe quel sujet, qui plus est dans un établissement hôtelier dont ils ont loué la salle ?.

Ce n’est pourtant pas évident et les animateurs de la CNLTD, Mokri, Belabass, Benkhellaf, Sofiane Djilali l’ont vérifié pour la énième fois à leur dépends. Le refus de l’administration de leur accorder l’autorisation de réunion est pour le moins injustifiable.

Dans un Etat de droit, un parti politique ne doit pas être pris pour une organisation terroriste. Il y a de quoi être sidéré quand on lit l’exposé des motifs de la wilaya d’Alger tentant d’expliquer soit disant le bien fondé du refus d’accorder l’autorisation : «L’intitulé de la conférence n’est pas clair». Voyons !

CNLTD, un sigle frappé du rouge ?

Depuis quand l’administration juge de la pertinence des thématiques des conférences pour décider de leur autorisation ou pas ?De quelque angle que l’on prend cette interdiction, il s’agit bien d’un abus d’autorité, d’une atteinte à la liberté d’expression et de réunion consacrées par la Constitution.Où les partis d’opposition devraient-ils se rendre finalement pour exercer leurs activités ? Comment croire que les libertés politiques sont vraiment respectés comme veuille le faire croire le discours officiel ?Depuis la création de cette fameuse Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique, quasiment aucune rencontre thématique devant être animée par des experts indépendants n’a été autorisée.

Atteinte aux libertés de réunion

Les autorités ont fermé à double tours toutes les portes face aux animateurs de l’opposition voire même ceux qui font de l’opposition à l’intérieur du pouvoir.

Faut-il rappeler en effet les mésaventures du groupe de Belayat avec la même wilaya d’Alger qui leur refusait même l’accès aux salles de réunions dans leur volonté d’invalider le CC du FLN.

Il est tout de même bizarre de voir le pouvoir agir ainsi en 2015 ; à l’heure des réseaux sociaux, surtout dans un contexte national et régional qui commande aux algériens de se serrer les coudes.

De fait,  ces atteintes aux droits d’exercice de l’activité politique risquent de connaitre des dérapages incontrôlés. Il est tout de même incroyable de constater que des salafistes aient pu forcer le barrage de la police et marcher sur Alger pour protester contre "Charlie Hebdo" alors que des responsables politiques sont empêché de se réunir même à l’intérieur d’un hôtel !Le pouvoir serait mieux inspiré de desserrer son étreinte sur une société qui étouffe. Il y va aussi de la sécurité nationale.



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