Ils sont là,à longueur de temps à ramasser nos ordures et déchets, suivant nos sautesd’humeur qui ne reconnaissent aucune règle de civisme.
Pourvu queles immondices soient dehors en tout temps et tout lieu !
L’Aïdel-adha, fête du sacrifice, leur cauchemar culmine avec des sacs surchargés, déchiquetés,dégoulinant d’impuretés de tous genres, fétides et répugnantes.
On lesprendrait volontiers pour des sous-êtres, sous-hommes, ces pourfendeurs de lasaleté, moyennant, pourtant, deux sous de misère.
Si «lapropreté témoigne de la foi», le plus indulgent d’entre eux témoignerait,alors, de notre éloignement d'une telle vertu.
En lesvoyant à l’œuvre, soulevant des montagnes d’ordures, ce jour de l’Aïd plus queles autres, l’on ne peut s’empêcher de penser que s’il y a mille façons de servirle pays, les éboueurs ont emprunté la voie la plus noble : la chasse àl’immondice et à quelques unes de nos tares cachées.