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Obama soutient le régime algérien

25-02-2011 23:18  Contribution

Le président américain et son envoyé très spécial en Algérie, William Burns, viennent de nous expliquer pourquoi l’Algérie n’est pas la Tunisie ni l’Egypte, comme le claironnaient depuis quelques jours, nos responsables. Les États unis viennent de leur donner raison en l’expliquant par une position de soutien. Depuis ce jeudi, on sait désormais que Washington soutient les régimes encore debout et «fiables» et accompagne à leur «dernière demeure» ceux qui tiennent à un fil.

Le nôtre est à cataloguer dans la première case. Il vient d’avoir les faveurs américaines et demain de celles des autres puissances à commencer par la France. Le régime algérien demeure «stable» aux yeux de l’Oncle Sam et il serait hasardeux pour eux d’allumer le feu à Alger. Voilà à peu prés la nouvelle perception américaine des soubresauts démocratiques en Algérie.

Inutile de critiquer un régime- certes despotique- mais qui tient bien la barque Algérie. C’est, la position quasi caricaturale de la position des États -unis à l’égard des développements politiques sen Algérie. Washington est soucieux moins de la démocratisation du régime en Algérie que de ces intérêts stratégiques dans la région. Le président Obama qui a lâché y compris sans allié intime, Hosni Moubarak, face à la déferlante du peuple égyptien, n’a pas eu la même attitude pour le peuple algérien qui aspire au même idéal. Il pense que les algériens ne l’ont pas exprimé aussi crument pour les accompagner et qu’il serait aléatoire de les suivre sur cette voie.

Pour l’Algérie officielle, le message de Barack Obama de jeudi, est un cadeau du ciel. C’est un sauvetage in extremis qui devrait être apprécié ( en dollars ! ) à sa très juste valeur…marchande. Je félicite le gouvernement algérien pour avoir pris une mesure importante aujourd'hui en levant officiellement l'état d'urgence », commente un communiqué de la Maison Blanche. Un soutien inespéré pour le régime de la part de la première puissance mondiale. Surtout que les USA ont reproché à ce même régime d’avoir trituré les chiffres de la participation à la présidentielle de 2009 selon un câble de l’ex ambassadeur US à Alger révélé par WikiLealks.

Pour Obama, la levée de l’Etat d’urgence constitue : «un signe positif montrant que le gouvernement algérien écoute les préoccupations et répond aux aspirations de son peuple et nous sommes impatients de voir les prochaines mesures qui seront prises pour permettre aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté d'expression et d'association ».

De quoi tomber à la renverse alors que les algériens tentent de puis prés de deux mois d’arracher, sans succès, le droit inaliénable de marcher dans la rue pour exprimer leur volonté de changer la gouvernance dans leur pays. Et pour nous montrer clairement leur volonté de sauver le régime honni chez lui, les américains, dépêchent le même jour, William Burns, secrétaire d'État adjoint américain en charge des Affaires politiques, pour se fendre lui aussi d’un autre satisfecit.

«Régime stables»

«Nous considérons comme très positifs les engagements qui ont été pris de donner plus d'opportunités en ce qui concerne l'emploi, le logement et l'éducation », a-t-il lancé devant la presse, au sortir d’une audience que lui accordé Abdelaziz Bouteflika. Seul petit bémol de Burns : que ces mesures soient concrétisées «très rapidement » ! Il y a, on l’a compris, urgence à sauver le régime d’Alger, alors que ses clones en Tunisie, en Egypte et prochainement sans doute en Libye et au Yémen tombent sans gloire.

Mais, dans ces pays, la volonté américaine de garder les «régimes stables» s’est heurté violemment à la volonté des peuples. Ce qui ne se vérifie pas forcément en Algérie où le régime à réussi à monter des algériens contre des autres en faisant croire que la démocratie se limitait à des mesures sociales en faveur d’un peuple qui voudrait juste manger à sa faim. Mais pour les américains, cela suffit dés lors que le grondement populaire n’est pas très audible.

Ceci, d’autant plus que le régime algérien est précieux aux yeux des américains dans d’autres combats moins démocratiques mais tout aussi vitaux pour leur stratégie dans la région. William Burns le dit tout haut : «Les États-Unis d'Amérique considèrent comme prioritaires » leurs relations avec l'Algérie qui dispose d'un énorme potentiel» de développement». Il y a, en effet, chez nous, de l’argent- des milliards de dollars pour renflouer les entreprises américaines- et des soutiens sans réserve pour la lutte américaine contre «leur» Al Qaida.

Voilà donc, décryptée, la base de la nouvelle position de l’administration Obama à l’égard de l’Algérie, toute pragmatiste. Quand aux algériens qui s’apprêtent à battre le pavé demain à Alger, ils savent désormais à quoi  s’en tenir. Le régime va réprimer et avec les compliments de l’Oncle Sam !

Hakim Meradi

 

 

 

 



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