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Nucléaire iranien: Netanyahu, isolé, exhorte à ne pas lâcher la pression sur Téhéran

14-10-2013 15:53  Abbès Zineb

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, isolé sur la scène internationale, a lancé lundi un appel pressant aux grandes puissances pour les dissuader d'alléger les sanctions contre l'Iran, à quelques heures d'une rencontre sur le programme nucléaire de Téhéran. "Ce serait une erreur historique d'alléger les sanctions contre l'Iran juste au moment où elles atteignent leur objectif", a averti M. Netanyahu à l'ouverture de la session d'hiver du Parlement.

M. Netanyahu a lancé cette mise en garde peu avant la reprise mardi à Genève des négociations sur le programme nucléaire iranien entre Téhéran et le groupe dit 5+1 (Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Chine et Allemagne). Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter d'armes nucléaires, sous couvert d'un programme civil, ce que Téhéran dément.

Le Premier ministre israélien redoute qu'en réponse au ton modéré adopté par le nouveau président iranien Hossan Rohani, la communauté internationale accepte de desserrer l'étau du blocus économique et financier imposé à l'Iran. Mais en prônant une ligne dure face à Hassan Rohani, dont le ton conciliant a été couronné par un appel téléphonique historique avec le président américain Barack Obama en septembre, M. Netanyahu s'est retrouvé à contre-courant.

Un groupe d'influents sénateurs américains ont ainsi annoncé lundi qu'ils étaient prêts à suspendre l'examen d'une nouvelle série de sanctions contre l'Iran, si Téhéran acceptait un arrêt immédiat de tout enrichissement d'uranium. Les Etats-Unis et les Européens, notamment, estiment qu'il faut tester la bonne volonté affichée par le nouveau président iranien, et n'excluent pas une levée partielle des sanctions en échange de concessions de Téhéran.

Pour conjurer un tel scénario, M. Netanyahu a assuré que le régime iranien était "prêt à des changements insignifiants de son programme nucléaire qui lui permettront de conserver sa capacité à se doter de l'arme nucléaire en échange d'allègements de sanctions". Il craint que "cela puisse provoquer l'effondrement de tout le régime de sanctions".

Plutôt pas d'accord qu'un mauvais accord

"Contrairement à une idée répandue, alléger la pression ne renforcerait pas la modération en Iran, mais l'approche sans concession du véritable dirigeant iranien, l'ayatollah Khameneï, et serait perçu comme sa victoire", a analysé M. Netanyahu. "Grâce aux sanctions, l'économie iranienne s'est rapprochée du point de rupture. Malgré la pression, le régime iranien n'a pas renoncé à développer son programme nucléaire, il a seulement changé de tactique pour parvenir à cet objectif", a-t-il répété.

M. Netanyahu a également agité la menace des missiles iraniens capables d'atteindre, selon lui, l'Europe ainsi que les Etats-Unis. Il pose quatre conditions à la levée des sanctions: l'arrêt total du programme d'enrichissement d'uranium et son démantèlement par Téhéran, l'envoi à l'étranger de son stock d'uranium enrichi, la fermeture du site d'enrichissement souterrain de Fordo, ainsi que l'arrêt de la construction du réacteur à eau lourde d'Arak.

L'Iran a rejeté cet ultimatum. Son vice-ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a réaffirmé dimanche que l'enrichissement d'uranium constituait "la ligne rouge de l'Iran". "Nous ne permettrons pas non plus qu'un gramme d'uranium enrichi quitte le pays", a-t-il ajouté. Le quotidien israélien Haaretz a rapporté que des délégations de diplomates britanniques et français, comprenant les principaux négociateurs de chacun des deux pays sur le nucléaire iranien, s'étaient rendues la semaine dernière en Israël pour y informer leurs interlocuteurs que le groupe 5+1 envisageait un allègement des sanctions.

Mais hostile au moindre geste, Benjamin Netanyahu a estimé la semaine dernière qu'une absence d'accord serait encore préférable à un "mauvais accord" avec Téhéran. Auparavant, M. Netanyahu avait prévenu solennellement l'ONU que son pays était prêt à agir seul pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique, en faisant allusion à une éventuelle frappe militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes. (Afp)



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