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Nucléaire iranien : les 5+1 examinent une "proposition" confidentielle de l'Iran

15-10-2013 20:08  Abbès Zineb

Les négociateurs sur le programme nucléaire iranien disposent depuis mardi à Genève d'une "proposition" confidentielle de l'Iran dont ils doivent maintenant dire si elle suffira à concrétiser l'ouverture affichée par la nouveau président à Téhéran. Les parties ont convenu de ne pas donner d'informations sur cette proposition, a indiqué le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, selon lequel "les premières réactions ont été bonnes".

La proposition "très complète (...), peut permettre une percée dans les négociations", a-t-il affirmé devant des journalistes iraniens mardi, alors que le dossier est dans l'impasse depuis six mois. "Il a espéré un nouveau tour de discussions dans un mois et une première "avancée" d'ici à la fin de cette session mercredi. Européens et Iraniens s'accordent à dire que "l'atmosphère est différente, plus positive" qu'au cours d'autres rencontres. "Nous n'allons pas négocier ceci en public ou entrer dans les détails de ce qu'il y a dans leur proposition", a de son côté réagi le porte-parole de la Maison blanche Jay Carney. "Nous voulons bien sûr faire comprendre que personne, malgré les signaux positifs que nous avons vus (...) ne devrait s'attendre à une percée du jour au lendemain.

Ce sont des problèmes très compliqués, dans certains cas des problèmes très techniques", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "(...) nous avons bon espoir que nous ferons des progrès à Genève". L'après-midi dans cette ville suisse a été à cet égard été consacrée aux réponses de l'Iran à de nombreuses questions techniques soulevées par sa proposition et les pourparlers doivent reprendre mercredi. Dans la soirée, fait extrêmement rare, la Secrétaire d'Etat adjointe aux affaires politiques Wendy Sherman a rencontré Abbas Araghchi, en marge des discussions plénières. Une nouvelle rencontre entre les chefs de la diplomatie européen et iranien devait par ailleurs avoir lieu, également mardi soir.

Les attentes sont d'autant plus grandes que le nouveau président iranien Hassan Rohani a multiplié les gestes d'ouverture à l'intention des Occidentaux et en premier lieu des Etats-Unis, au sein du groupe des 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine, Allemagne) qui participent aux discussions à Genève au niveau des directeurs politiques ou des vice-ministres des Affaires étrangères . La proposition iranienne a été présentée pendant près d'une heure, selon Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne qui préside les négociations. Pour l'UE, la "balle est dans le camp iranien (...) les mesures de confiance doivent venir de l'Iran", selon ce porte-parole. "Depuis l'élection de M. Rohani, il y a des signaux de Téhéran indiquant qu'ils (les Iraniens) veulent s'engager dans des négociations, qu'ils veulent être plus transparents", a affirmé M. Mann.

Signe de cette "nouvelle atmosphère" : pour la première fois les discussions se déroulent en anglais, a relevé un officiel américain. Et pour la première fois également la délégation américaine, dirigée par la secrétaire d'Etat adjointe aux affaires politiques Wendy Sherman, est accompagnée de responsables de la mise en place des sanctions économiques contre l'Iran. Cette présence est perçue par des experts américains comme un signe d'ouverture de Washington. "Avant tout autre chose, le premier objectif de l'Iran c'est de lever autant de sanctions économiques que possible. Cela fait partie d'un projet plus large du président Rohani pour rebâtir l'économie iranienne qui est en piteux état et pour mettre fin à l'isolement du pays au sein de la communauté internationale", estime à Londres Malcom Chalmers, Directeur de la recherche au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de cacher un volet militaire sous couvert de son programme nucléaire civil. Ils s'inquiètent de la possibilité pour Téhéran d'enrichir l'uranium à un niveau suffisant pour fabriquer une bombe atomique. Israël, isolé, continue de demander aux grandes puissances de ne pas relâcher la pression sur Téhéran. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué à nouveau mardi la possibilité de frappes préventives d'Israël contre l'Iran. Dans un discours à la Knesset (Parlement) à l'occasion d'une commémoration de la guerre israélo-arabe de 1973, il a averti qu'une des leçons de ce conflit -au début duquel Israël a été pris par surprise- "était de prendre au sérieux ses ennemis et de ne jamais négliger les signes de danger". "Il nous est interdit de renoncer à une attaque préventive", a-t-il prévenu.

Le 1er octobre, devant l'Assemblée générale de l'ONU, il avait affirmé qu'Israël agirait seul s'il le fallait. A la veille des discussions, M. Araghchi avait tracé "la ligne rouge pour l'Iran" sur l'enrichissement de l'uranium : "nous ne permettrons en aucun cas que l'enrichissement d'uranium soit suspendu, limité ou stoppé. Nous pouvons en revanche discuter du niveau, de la forme et de la quantité de l'enrichissement", ajoutant : "nous ne permettrons pas non plus qu'un gramme d'uranium enrichi quitte le pays". Mardi, il a aussi exclu de la proposition iranienne l'application du Protocole additionnel au Traité de non prolifération, qui prévoit des inspections surprises des sites nucléaires. (Afp)



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