Vraisemblablement, on s’achemine vers la mise en œuvre des décisions consécutives à l’abrogation du fameux article 87 bis du code du travail.. Une revendication permanente des syndicats mais que les autorités ont systématiquement refusé jusque-là en raison de son implication financière, surtout sur les entreprises publiques en difficulté financière.
L’annonce en a été faite aujourd’hui par le patron de l’UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd qui parle d’un « consensus » pour l’abolition de cet impôt qui grève les salaires des travailleurs. Intervenant à l'occasion d'une réunion ordinaire de coordination entre les fédérations de l'UGTA, M. Sidi Saïd a indiqué qu'"il n'y a pas de blocage au sujet de l'abrogation de l'article 87-bis". Mais, selon lui, la décision finale reviendra au président Bouteflika ».
Le patron de l’UGTA a indiqué que des discussions sont engagées actuellement entre le Gouvernement, le syndicat et le patronnât pour mettre en œuvre les décisions consécutives à l’abrogation de cet article. Et aux responsables d’entreprises qui opposent l’argument du risque de voir la masse salariale exploser, Madjid Sidi Said rassure en avançant qu'une enveloppe financière a été dégagée par les pouvoirs publics à cet effet.
Il s'agit d'une augmentation indirecte des salaires devant toucher notamment les couches sociales les plus défavorisées", a précisé M. Sidi-Said. Ce dernier revient une nouvelle fois à la charge pour dire que "Le président Bouteflika n'a jamais dit non quand il s'agit de doléances de l'UGTA et des travailleurs". Pourtant le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a mis en garde contre ce qu’il appelle « un effet accordéon » qui va pousser les salaires de bas en haut.
L’incidence calculée par l’organisation patronale serait de l’ordre de 20% d’augmentation qui va toucher tous les salaires. Mais la situation diffère d’une entreprise à une autre. « Celles qui se portent bien financièrement n’auront aucune crainte quant à la prise en charge de ses retombées financières, c’est-à-dire qu’elles auront sans aucun doute des capacités d’amortissement à l’image des entreprises de l’agroalimentaire et du bâtiment », avait expliqué Hamiani dans une précédente déclaration à la presse.
Hamiani a néanmoins, reconnu que « beaucoup d’autres auront du mal à recalculer leurs salaires, selon la nouvelle grille ». Les répercussions de ces hausses indirectes soulèvent un autre problème puisqu’elles interviennent « dans un contexte de poussées inflationnistes induites par les relèvements en cascade des salaires intervenues en 2011 », ajoute M. Hamiani, en économiste averti.
Pour rappel, la 14e tripartite en septembre 2011 avait posé le problème de l’abrogation des dispositions de l’article 87 bis sur les relations de travail, imposé par le FMI, et destiné à contenir les augmentations de salaires. Les partenaires sociaux, patronat, UGTA, gouvernement avaient réussi à mettre sur pied un groupe de travail pour évaluer les incidences de cette abrogation et préparer la prise en charge de cette question dans la révision du Code du travail en instance depuis 2005, à cause justement de cet article. Le groupe de travail a donc achevé son travail. Parole au président Bouteflika, qui ne dira certainement pas « non » , quatrième mandat oblige.