Abdelwahab Nouri était en visite samedi dans la wilaya de Chlef. Une occasion pour lui de revenir sur l’épizootie de la fièvre aphteuse qui continue sa fulgurante propagation territoriale. Face à l’impossibilité de la stopper, à cause d’un dispositif de traitements et de préventions défaillants, le ministre a brandit le doigt accusateur contre les éleveurs pour négligence de leur part.
Car selon lui, une vaccination au moment opportun aurait sans doute permis au pays d’éviter cette catastrophe dont tout le monde constate aujourd’hui presque impuissant l’ampleur. Pour le ministre, qui n’a pas pu cacher sa colère vis-à-vis des ces éleveurs « ce sont tout simplement des criminels qu’il faut indéniablement traduire en justice. Il n’y a aucune autre qualification à accorder à ces derniers. C’est une grande responsabilité qu’ils assument entièrement. C’est parce qu’ils prévoient de ramener leurs animaux à l’abattoir que certains de ces éleveurs évitaient de les vacciner. C’est injuste et je qualifie cela, encore une fois, d’acte criminel », a-t-il martelé à chacune des étapes de sa visite à Chlef, en annonçant que son département a déposé une plainte contre X.
Un maquignon de Sétif en cause
Face à l’ampleur du phénomène, le ministre en appelle à l’implication de tous : vétérinaires, services de sécurité, élus locaux, président d’APC, adhérents de l’UNPA. Abdelwahab Nouri a accusé une éleveur originaire de Sétif d’avoir introduit clandestinement de Tunisie des bovins porteurs du virus. «Un maquignon algérien, sentant la bonne affaire, qui a introduit clandestinement des bovins porteurs du virus pour les engraisser au village de Bir El Aârch à Sétif, afin de les revendre un peu partout dans le pays », a-t-il indiqué.
Mais comment ce maquignon a pu traverser la frontière avec un gros camion ? Où était les services des douanes ? Ce maquignon a-t-il bénéficié de complicité ? Autant de questions que le ministre a éludées. Une autre difficulté : celle de satisfaire la demande en vaccins, car il y a une forte demande sur les deux laboratoires qui les fabrique, du fait que le virus sévit en Afrique et en Asie.