Même diminué physiquement, le président Bouteflika continue de surprendre tout son monde. Preuve en est, les nominations d’Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, annoncées mercredi soir en exclusivité par Algérie1.

La presse, dans plusieurs articles "sourcés", les donnaient comme faisant partie de la grande commission pour la candidature de Bouteflika dans laquelle vont siéger d’autres grosses pointures du régime comme Bensalah, Saâdani, Ghoul, Benyounés, Ould Khélifa et Ziari. Mais visiblement, ces articles "sourcés" n’ont pas compté sur l’art consommé du drible chez Bouteflika.

Ainsi donc Ahmed Ouyahia, quasiment mort depuis son départ du Gouvernement, vient d’être ressuscité. Et de façon spectaculaire par le président Bouteflika qui décide d’en faire son directeur de cabinet.

Il est vrai que c’est l’homme qu’il faut pour ce poste stratégique, compte tenu du fait qu’Abdelaziz Bouteflika, au vu de sa maladie, ne pourra pas avoir la pleine disponibilité pour assumer toutes les lourdes charges liées à sa fonction de président, clé de voûte du système politique algérien.

Si Hmed, qui a déjà occupé le même poste à l’époque de Zeroual a l’expertise qu’il faut pour coordonner le fonctionnement des institutions.

Au vu de la conjoncture politique interne, notamment la maladie du président, Moulay Kendil, n’a pas l’envergure pour occuper un tel poste qui, suppose à la fois de la poigne et la connaissance des rouages institutionnels.

Est-ce que la nomination de Ouyahia comme "dircab", est un prélude à sa désignation au poste de vice- président qui sera créé dans la prochaine Constitution ? La question est à poser, a tout le moins.

Pour ce qui est de Belkhadem, les choses sont plus simples à expliquer. En l’absence de Sellal, qui sera tout à la campagne électorale, en sa qualité de directeur de campagne, Belkhadem, en sa qualité de Conseiller spécial aura à faire un travail de représentation du président.

Poste qu’il a déjà occupé, après avoir quitté la chefferie du gouvernement. Et puis, cette nomination peut se lire aussi comme un geste de reconnaissance de Bouteflika pour Belkhadem qui a toujours fait preuve de loyauté à son égard.