Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a sévèrement attaqué (ou, si on préfère, fustigé) aujourd'hui 18 avril, le grand quotidien américain "New-York Times" pour avoir publié dans son édition dominicale, un article du leader palestinien Marwan Barghouti, et surtout de l'avoir présenté comme un "dirigeant palestinien et un parlementaire".
Cette phrase, apparemment anodine, a suscité le courroux du responsable israélien et de plusieurs membres de son gouvernement. Ainsi, pour Benyamin Netanyahu, "qualifier Barghouti de leader et de parlementaire, cela revient au même que de qualifier (le Président syrien) Bachar Al-Assad de pédiatre. Ce sont tous les deux des meurtriers et des terroristes".
Le vice-ministre israélien chargé de la diplomatie, Michael Oren, a déclaré de son côté "qu'Israël envisageait une action punitive contre le journal américain, peut-être la fermeture de son bureau à Tel-Aviv". Pour ce vice-ministre, présenter Marwan Barghouti, comme l'a fait le "NYT", équivaut à "une attaque terroriste journalistique" contre Israël.
L'article de Marwan Barghouti, publié ce dimanche par le "New-York Times", expliquait simplement les raisons de la grève de la faim qu'ont entamé ce lundi 17 avril, des milliers de prisonniers palestiniens pour protester contre leurs conditions de détention- que tout le monde imagine exécrables- dans les prisons israéliennes. Pour information, le ministre de La Défense israélien Avigdor Lieberman considère ces mêmes prisonniers palestiniens comme "des terroristes qu'il faut exécuter ".
Cette grève de la faim a coïncidé avec la "Journée palestinienne des prisonniers" organisée, chaque année, en solidarité avec les 7000 prisonniers palestiniens incarcérés dans les sinistres lieux de détention israéliens.
Des manifestations de Palestiniens ont eu lieu à cette occasion, notamment à Naplouse, au nord de la Cisjordanie, et aux abords de la prison d'Ofer, en Cisjordanie également, où des soldats de l'armée d'occupation ont tiré à balles réelles, sur des manifestants pour les disperser, blessant sérieusement au moins 5 d'entre eux.
Comme première mesure de rétorsion, le leader palestinien Marwan Barghouti a été transféré vers une autre prison israélienne et a été immédiatement placé en cellule d'isolement.
Celui que son peuple appelle affectueusement "notre Mandela" a été arrêté en 2002 et condamné par une cour israélienne à 5 peines de prisons à perpétuité. Au cours de son procès, il a déclaré être un homme de paix et il est, bien qu'emprisonné en Israël depuis 15 ans, membre du comité central du Fatah palestinien, citoyen d'honneur d'une vingtaine de villes, rien qu'en France.
Il est considéré à travers le monde comme un symbole pacifique de la cause palestinienne et il est comparé, pour le combat qu'il mène en faveur de son peuple opprimé, au grand militant patriote sud-africain Nelson Mandela.