Depuis la campagne électorale de la dernière élection présidentielle, tous les algériens attendent de voir se concrétiser la promesse de récupération des avoirs financiers et immobiliers frauduleusement constitués, à l’intérieur du pays et à l’étranger, par les oligarques et les responsables civils et militaires déloyaux envers notre pays.
La majorité des citoyens estiment que ces avoirs volés et transférés leur appartiennent de droit et qu’il incombe aux autorités publiques de les faire saisir au profit du trésor public. Ils considèrent injuste que des pays et des institutions étrangers tirent profit, au détriment de notre pays, des biens qu’ont détournés vers eux des délinquants et des ripoux peu soucieux de loyauté envers leur pays et ses lois.
L’Etat se doit de créer dans un délai raisonnable un organe officiel idoine, mandaté pour le faire en son nom, afin que justice soit faite, en usant de la souveraineté populaire pour confisquer et nationaliser les biens mal acquis des auteurs de rapine et de prédation.
Cet organe, qui sera chargé de récupérer les biens mal acquis se doit de s'appuyer sur les associations, les journalistes, les syndicats ainsi que les citoyennes et les citoyens engagés dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.
En effet, ces derniers ont un rôle essentiel à jouer pour dénoncer les auteurs des actes d’accaparement et de prédation et exercer la pression nécessaire sur les autorités publiques afin qu’elles saisissent tous les biens et les avoirs financiers mal acquis.
Les rouages de l’Etat doivent être débarrassés de toutes les causes et les situations qui favorisent la délinquance mercantile des fonctionnaires. Il ne suffit pas de pointer les gros prédateurs et négliger les moins gros.
La concrétisation de la restitution des avoirs réclamés placés à l’étranger, pour lente et compliquée qu’elle puisse être, dépend d’une mobilisation à tous les niveaux, pérenne, assidue et vigilante qui impulse une volonté politique sincère et agissante.
Aujourd’hui, alors que les crises financière, alimentaire, économique et sociale aggravent durement les souffrances endurées par une partie de la population, il est inacceptable de fermer les yeux sur les spoliations perpétrées par des responsables et des affairistes criminels.
Le respect international des engagements juridiques pris est une condition indispensable pour construire une mondialisation respectueuse du droit des peuples à préserver leurs biens collectifs nationaux. Les institutions internationales sont censées remettre en cause l’existence de systèmes de transfert illicite de fonds encore tolérés, en particulier l’existence des paradis fiscaux et judiciaires.
Il ne s’agit point de se limiter à la seule dénonciation, mais d’appliquer des mesures concrètes pour mettre les pratiques en accord avec l’idéal de justice et de solidarité entre les pays.