La tension entre les marocains et les algériens au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) est encore montée une nouvelle fois ce dimanche à l'occasion d'une réunion devant aboutir sur la désignation de son recteur, Dalil Boubakeur, au poste de président du Conseil suite au retrait des représentants de Grande mosquée de Paris (GMP, liée à l'Algérie).
En effet, selon l'un des représentants de la GMP, en l’occurrence Abdallah Zekri, les raisons de cette décision sont liées directement à " l'alliance stratégique entre Marocains et Turcs contre la Grande mosquée de Paris" qui remet en cause " un accord que nous avons conclu hier pour sortir de l'impasse vers laquelle le CFCM se dirigeait".
Pour rappel, hier alors que la crise se profilait, la GMP avait donné son accord pour le retrait de son candidat à la présidence du CFCM, Chems Eddine Hafiz, contesté par les autres fédérations et spécialement le Rassemblement des Musulmans de France (RMF, pro-Maroc)
Le RMF contestait la candidature de Me Hafiz parce qu'il est l'avocat du Front Polisario, qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental.
A la place de Me Hafiz, la GMP avait finalement proposé son recteur Dalil Boubakeur, qui avait dans un premier temps refusé de prendre la présidence du CFCM, où le RMF est sorti majoritaire aux élections des Conseils régionaux le 8 juin dernier. Les pro-Maroc ont dominé avec 25 sièges, contre 8 aux pro-Algérie et 7 aux turcs.
A la surprise à l'occasion de la réunion de ce dimanche, marocains et les turcs ont demandé plus de postes que prévu dans l'accord d'hier au sein de la direction collégiale, toujours selon les explications fournies par Abdallah Zekri.