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Moines des Tibhirine : ça sent le souffre…

23-10-2014 15:24  Rafik Benasseur

Assistons-nous à une autre affaire des moines de Tibhirine ou à la complication de la première ? C’est en tout cas ce que suggèrent les déclarations tapageuses des deux juges français relayées mercredi par la radio France Inter.

Marc Trevidic et son collègue ainsi que les experts qui les accompagnaient la semaine dernière au lieu du crime seraient rentrés bredouilles en France selon les fuites organisées sur France Inter.

Motif ? Les autorités algériennes leur ont expressément signifié qu’il leur était impossible d’emmener dans leurs bagages les prélèvements effectués sur les crânes des moines exhumés.

Mais pour les experts français ces fameux prélèvements constituent une pièce à conviction pour savoir si les moines avaient été «égorgés ou décapités après leur mort».

Pour les enquêteurs français, il s’agit bel et bien d’un «blocage» d’autant qu’ils doutent de la capacité des algériens «à réaliser eux-mêmes les analyses nécessaires (ADN notamment), et même de leur capacité à conserver les prélèvements dans de bonnes conditions», souligne encore France Inter.

Faute de prélèvements les experts français se sont contentés de quelques photos et des radios.

France Inter donne le ton

Mais celles-ci ne semblent pas pouvoir aider à l’avancement de l’enquête. «Mais l’absence des prélèvements les empêchera de parvenir à ces conclusions très affirmatives », rapporte RFI, citant des sources proches du dossier.

Pour autant, ces quelques «preuves» auraient suffi aux enquêteurs de mettre en doute «la date officielle de la mort, le 21 mai 1996, date de la publication d’un communiqué du GIA qui annonçait l’exécution des moines, un mois après leur enlèvement».

Autrement dit, les juges et experts français pensent que l’examen des prélèvements pourrait mener à d’autres conclusions.

Une déclaration qui sonne comme une mise en accusation déguisée des autorités algériennes «coupables» d’après ces insinuations de vouloir orienter les conclusions de l’enquête.

Il n’en fallait pas plus pour que le premier responsable du secteur Tayeb Louh réagisse aujourd’hui en marge d’une session de questions orales au Sénat

« La justice algérienne fait son travail. D’ailleurs un juge algérien est actuellement à Paris dans le cadre de cette enquête», a déclaré le garde des sceaux.

Le grand malentendu

Le ministre a estimé que «les procédures judiciaires entamées dans le cadre de cette enquête se font normalement». Vue d’Alger, l’enquête le travail des juges et experts français s’est déroulée normalement. Mais vue de Paris, cela parait bien moins évident quand on entend les déclarations rapportées par la radio France Inter.

Tayeb Louh a rappelé aujourd’hui que l’enquête est «chapeautée par un juge algérien». Cela voudrait-il dire que c’est ce juge qui va dicter son déroulement et de ce que les juges français seront autorisés a prendre avec eux ?

En attendant de connaitre les rebondissements de cette enquête, il est certain que l’affaire des moines qui pollue les rapports algéro-français va se compliquer un peu plus.

Elle va sûrement déteindre sur les relations entre les deux pays surtout que certains milieux français affectionnent particulièrement cette fumeuse affaire pour mener leur campagne contre l’Algérie. Notre pays qui fait face à des grandes menaces à ses frontières et aux enjeux politiques internes, n’a vraiment pas besoin d’un tel grain de sel.



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