1.-L’avant projet de la loi modifiant l’article 45 de la loi sur la monnaie et le crédit a prévu une commission de contrôle composé d’experts indépendants pour éviter que l’autorisation de la banque d’ Algérie à financier le trésor entraine une dérive inflationniste à la vénézuélienne.
2.-L’on doit comme dans tous les pays du monde même dans les pays auxquels fait référence l’avant projet, structure socio-économique totalement différente de celle de l’Algérie caractérisés par une bonne gouvernance et un appareil productif performant, distinguer la politique monétaire qui relève de la banque d’Algérie qui est sous l’autorité du Président de la république, de la politique budgétaire qui relève du gouvernement , l’objectif stratégique étant de synchroniser leur action.
3.- La majorité tant des experts que l’opinion internationale que nationale avait accueilli, certes avec prudence, mais satisfaction l’installation de cette commission, comme garde fou.
4.- Voilà que le ministre des finances devant les députés de l’APN le 26 septembre 2017 annonce que ce comité sera sous l’autorité du ministre des finances ( Racham Hmida-Laâb Hmida) alors que le premier ministre lors de l’adoption du programme devant le parlement n’avait pas délimité le périmètre de contrôle. Selon nos informations cette décision a accru la méfiance que le gouvernement ne veut pas être soumis au contrôle pour le montant de l'émission monétaire.
5.- L’exécutif ne devant pas être juge et partie. Si cette décision du ministre des finances devait être adoptée, elle accroîtra la méfiance nationale et internationale sur les possibilités de la dérive inflationniste. Cette commission alors aura un impact limité pour ne pas dire nul.
6.- Cette commission devrait être pour la crédibilité de l’ image de l’Algérie, en cette conjoncture difficile, et de l’action du gouvernement, être composée d’experts de hauts niveaux et non de fonctionnaires aux ordres, de travailler en étroite collaboration avec le conseil de la monnaie et du crédit et être soit sous l’égide de la présidence de la république ou du parlement qui définira un plafond contenu dans la loi de ces avances de la banque d’Algérie au trésor année par année , quantifiée, avec les impacts sur la trajectoire budgétaire.
7.-L’on doit éviter toute illusion monétaire, devant dans toute politique économique fiable synchroniser la sphère réelle et la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale. Tenant compte de cette hypothèse, il existe des liens dialectiques entre la cotation du dinar, le taux de change et le processus inflationniste qui a un impact tant sur les taux d’intérêts bancaires, donc sur le secteur productif (taux de croissance, taux d’emploi) que sur le niveau du pouvoir d’achat. Dire la vérité ne saurait signifier entretenir un climat de psychose. Le grand danger pour l’Algérie est que les agents économiques (entreprises et ménages) dominées par des discours de sinistrose et l’incertitude du lendemain, anticipent l’inflation, qui risque de bloquer l'investissement productif qui a besoin de visibilité et qui ne peut se faire qu'à moyen et long terme et conduire le pays dans une spirale inflationniste sans limite.
8.- La vérité est que toute Nation ne peut distribuer que ce qu’elle a préalablement produite quitte à aller vers la dérive politique, sociale et économique. L’inflation joue comme vecteur de redistribution et de concentration du revenu national au profit des revenus variables et pénalise les revenus fixes. La vision bureaucratique rentière est de croire résoudre les problèmes en pondant des lois. Or ce n’est pas une question de Lois (combien de Lois depuis l’indépendance), mais d’agir sur le fonctionnement de la société en approfondissant les réformes institutionnelles et micro-économiques supposant un minimum de consensus politique et social.
9.-Il s’agit non d’avoir une vision de court terme par la réduction des importations de biens et services, 60 milliards de dollars de sorties de devises en 2016-bien –services souvent oubliés dans els déclarations officielles entre 9/11 milliards de dollars/an entre 2010/2016 et transferts légaux de capitaux entre 55/60 milliards de dollars fin 2017, (une grande fraction étant incompressible). Ces mesures conjoncturelles stabiliseront artificiellement à court terme le cadre macro-financier, sans résoudre les problèmes fondamentaux. L’accélération de la réforme globale est la condition sine qua non d’une économie productive dans le cadre des valeurs internationales. L’Algérie ne peut continuer à verser des salaires sans contreparties productives, et consacrer le montant faramineux de subventions et transferts sociaux, non ciblés qui ne s’adressent pas essentiellement aux plus démunis, quitte à conduire le pays au suicide collectif.
10- Il est vrai que la situation économique est différente de la crise de 1986 avec le niveau des réserves officielles de change, bien qu’en baisse et le niveau historiquement bas de la dette extérieure pouvant, à court terme surmonter les "chocs" externes, sous réserve d’une réorientation urgente de toute la politique socio-économique actuelle. Avec des objectifs stratégiques précis, un langage de la vérité, le retour à la confiance et la moralité de ceux qui gouvernent la Cité, une autre gouvernance locale et centrale, reposant sur l’économie de la connaissance, des institutions centrales et locales débureaucratisés réalisant la symbiose Etat-citoyens, des réformes certes difficiles, car déplaçant d’importants segments de pouvoir assis sur la rente, l’Algérie qui recèle d’énormes potentialités peut relever les nombreux défis. L’on devra éviter de vendre tant l’illusion monétaire que mécanique des années 1970, étant à l’aube de la quatrième révolution industrielle. Aller au FMI horizon 2019/2020, serait un drame à la fois économique et politique pour le pays ayant des incidences géostratégiques. Un sursaut national s’impose car il s'agit d'une question de sécurité nationale.
Références - Site - Mena /Forum diffusion internationale Londres/ Bruxelles « Amendment to the Law on Currency and Credit in Algeria »- by Dr A. Mebtoul | Sep 14, 2017 -Interview du professeur Abderrahmane MEBTOUL Expert International au quotidien financier international français La Tribune/Afrique.fr (Paris) « sur la situation économique et financière de l’Algérie et ses perspectives 2020 » 19 septembre 2017 -interview sur le financement non conventionnel télévision internationale Paris France 19/09/2017 – Africa24 -débat 12/13h radio publique en arabe chaîne 1 20/09/2017 sur le programme du gouvernement -Voir étude du professeur Abderrahmane Mebtoul «Ten Truths on the Algerian Economy- Mena Forum –diffusion internationale-Bruxelles/Londres by Dr A. Mebtoul | Sep 23, 2017.