La violence multiforme dans laquelle baigne actuellement la société algérienne, post-terrorisme est imputable à la décennie noire, selon maitre Merouane Azzi, président de la cellule d'assistance judiciaire pour l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale invité par le Forum hebdomadaire de Liberté.
Il cite les affrontements quasi quotidiens dans les nouvelles cités dont les habitants sont venus de différentes régions, il évoque également la montée en puissance des chiffres de la délinquance, sans omettre de pointer enfin le réveil du tribalisme.
L’invité du Forum de Liberté est revenu sur le discours d’investiture du président Bouteflika, précisément la chapitre consacré à la réconciliation nationale pour dire que cette loi « arrive à ses limites et nécessite d’autres meures complémentaires».
Selon lui , la « réconciliation nationale doit s'étendre à d'autres catégories telles que les détenus du Sahara, les enfants nés dans le maquis (500 enfants), les éléments des Groupes de légitime défense (GLD) et les personnes emprisonnées puis acquittées, a-t-il estimé, insistant sur la nécessité de trouver un cadre juridique idoine pour leur prise en charge.
M. Azzi a en outre évoqué le décret exécutif promulgué en février 2014 relatif à l'indemnisation des femmes violées. Il a précisé que quelque 9.000 terroristes avaient bénéficié des mesures de la réconciliation nationale et 6.000 autres de la loi sur la concorde civile.
Concernant le dossier des familles de disparus, le responsable a fait savoir que 7.000 familles sur 7.144 familles de disparus avaient été indemnisées. Le dossier des disparus est "sensible" et "certaines parties veulent l'utiliser comme moyen de pression sur l'Algérie", a-t-il ajouté.
A propos des personnes disparues, Azzi a fait état du témoignage de deux familles de Ain Defla et Bachdjarah à qui on a proposé de l’argent pour venir témoigner devant la Commission des droits de l’homme à Genève et accabler les autorités algériennes. "Moi je refuse qu’on marchande le sang des algériens" s’emporte maitre Azzi qui s’est défendu d’être le porte-parole du Gouvernement.