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Mali : La junte militaire au pouvoir est de plus en plus contestée

01-04-2012 08:21  La Rédaction

L’offensive des rebelles touareg progresse à grands pas. Ils affirment désormais «cerner» dimanche Tombouctou, dernière ville du Nord du Mali encore contrôlée par l'armée malienne, après s'être emparé samedi de la ville de Gao et «mis fin à l'occupation malienne sur toute la région».

Dans un communiqué, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) des rebelles touaregs, «informe que son état-major cerne la ville de Tombouctou pour déloger le reste de l'administration politique et militaire malienne pour le bonheur du peuple de l'Azawad (la région du Nord du Mali)».

«Le MNLA vient de mettre fin à l'occupation malienne sur toute la région de Gao par la prise et le contrôle de la ville de Gao ce samedi. (...) La région est désormais sous son contrôle et son administration», ajoute le communiqué mis en ligne sur le site internet de la MNLA.

Coups de feu très intenses

Selon des témoins, interrogés au téléphone depuis Bamako, des tirs ont été signalés dimanche matin en provenance de la périphérie sud-est de Tombouctou. «J'ai entendu des coups de feu très intenses au sud-est de Tombouctou», a expliqué l'un d'entre eux à l'AFP.

A un millier de kilomètres au nord-est de Bamako, la capitale,Gao, environ 90.000 habitants, abritait l'état-major des forces gouvernementales pour toute la région Nord.

Sa capture par les rebelles est intervenue 24 heures après la prise de Kidal, à environ 300 km plus au nord-est, par les rebelles.

Plusieurs groupes armés prennent part à l'offensive en cours: le MNLA, le groupe islamiste Ansar Dine du chef touareg Iyad Ag Ghaly, ainsi que des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le «Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest» (Mujao), une dissidence d'Aqmi dirigée par des Maliens et des Mauritaniens, a également revendiqué sa participation à l'attaque de Gao.

Selon des sources concordantes, la ville de Gao est tombée dans la nuit de samedi à dimanche aux mains des rebelles, qui ont investi les deux camps militaires.

Les putschistes affaiblis

Le chef de la junte militaire au pouvoir depuis le 22 mars à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, avait ordonné samedi soir à l'armée de «ne pas prolonger les combats», laissant de facto la ville ouverte aux rebelles qui y avaient lancé des attaques dans la matinée. Si, à Bamako, les auteurs du putsch ont bénéficié tout d'abord du soutien de nombreux Maliens lassés par la présidence d'Amadou Toumani Touré, les derniers revers militaires en date et l'ampleur de la condamnation du coup d'Etat à l'étranger affaiblissent maintenant leur position.

Les putschistes de Bamako affirment avoir renversé le président Amadou Toumani Touré en raison de son laxisme et de son incapacité à lutter contre les «hommes bleus», qui ont repris les armes à la mi-janvier dans le désert du Nord.

Le président Touré, dont les dix années au pouvoir étaient marquées jusque-là par la stabilité et des accusations de corruption, a dit être en bonne santé dans un lieu tenu secret.

Plus de 20.000 personnes ont participé samedi dans la capitale à un grand rassemblement pour la paix, à l'initiative des responsables des trois principales religions du pays.



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