Le chef du MSP, Abderazak Makri a animé mardi un point de presse dans lequel il a évalué la campagne électorale, qui est selon lui, une « mascarade » à l'image de ce que sera l’élection jeudi. Formel, le chef du MSP, pronostique une victoire au premier tour de Bouteflika. Pas parce qu’il aura gagné loyalement et régulièrement, mais par la grâce de "la fraude" dont « les prémices sont déjà visibles ».

Ce qui, développe t-il le conforte dans le choix de l’option du boycott décidée par le parti. « Comme nous l’avons prévu, la campagne électorale était une vraie mascarade. Cela conforte notre décision de boycott », a-t-il expliqué en disant que son appréciation se fonde sur les rapports envoyés par les bureaux régionaux du parti.

Des rapports faisant état de « désaffection des citoyens ». Ce qui a contraint les candidats à annuler des meetings. Tout comme le chef du MSP a dénoncé « la mobilisation des moyens de l’Etat en faveur du président candidat et la transformation de son gouvernement en comité de soutien ».

Pire, poursuit encore le chef du MSP qui note que deux membres du Conseil constitutionnel ont participé à des meetings pro Bouteflika. Il dénonce par ailleurs, le discours d’intimidation adopté par les représentants du président en faisant passer aux yeux des algériens tout opposant à leur candidat pour un traitre.

Louisa Hanoune en a pris pour son grade aussi. «Une candidate de l’opposition a contracté une alliance avec un candidat du pouvoir contre un candidat de l’opposition. C’est inouïe, çà ne s’est jamais passé dans aucun autre pays », s’est-il révolté, accompagnant son propos d’une expression du visage traduisant la nausée.

Se projetant dans l’après 17 avril, Makri estime que le président sortira encore plus affaibli politiquement de cette élection. Que le nouveau pouvoir verra les pressions politiques s’accentuer sur lui, tant au plan interne qu’externe. Makri prévoit aussi l’exacerbation des tensions et des clivages entre les différents clans du système.