Ils l’ont fait ! Ils l’ont fait, les Verts ! Ils ont qualifié l’Algérie au mondial du Brésil. 49ème minute, le capitaine courage Magic Bouguerra sonne la révolte et marque ce petit but, ce petit sésame qui ouvre à l’Algérie la porte du paradis. Le mois de juillet prochain, l’Algérie sera de la fête, de la Samba , au pays du roi pelé, sur cette terre sainte du football.
Mais le mois de juillet, c’est encore loin. Aujourd’hui, l’heure est à la fête, au bonheur de tout un peuple qui a vécu ce jour mémorable du 19 novembre de l’an de grâce dans la communion, et dans la jubilation collective. Après le coup de sifflet final de l’arbitre sénégalais, c’est la délivrance, au bout d’un suspense hitchcockien, c’est l’explosion de joie à hauteur de tout le peuple.
Bravant les us et coutumes, des familles entières(pères, mères, enfants) ont quitté précipitamment leurs foyers pour se fondre dans la foule qui a pris spontanément d’assaut les places publiques, les rues. « One, two , three , viva l’Algérie », « A nous le Brésil » : autant de slogans chantés en chœur comme des sérénades sur fond de couleur vert, blanc, rouge, le drapeau national qui a pris ce mardi soir sa revanche après avoir été souillé il y a deux semaines au Maroc.
Cette victoire de l’Algérie est celle de tous les pays arabes, de tous les pays musulmans. Oui, l’Algérie est le seul pays qui représentera les pays arabes et musulmans au rendez-vous planétaire du football le mois de juillet prochain. Quelle honneur, quel privilège pour l’Algérie. Mais quelle responsabilité !
Mardi soir la ville de Blida a apporté sa Baraka. Les Dieux du stade Tchaker ont été avec les poulains de Hallilodzic qui n’a pu retenir ses larmes de joie à la fin de la rencontre. Quelle belle revanche pour ce gentleman du football qui peut désormais ajouter à son CV une qualification au mondial.
Mardi soir, une autre page de la légende du football algérien s’est écrite à Blida. Grâce au capitaine Madjid Bouuerra, qui mérite plus que jamais le qualificatif de Magic. Une légende entamée dans le feu de la Révolution par l’éternelle, l’intemporelle équipe du FLN de Bentifour, Mekhloufi, Amara et consorts. Une légende prolongée telle une métaphore filée par les camardes de Belloumi en 82 en Espagne, les camarades de Menad à Mexico en 86 et les camarades de Ziani en 2010 en Afrique du Sud. Quatre participations, comme autant de jalons plantés sur la voie de la consécration, de la rédemption du football algérien.
Incontestablement, cette victoire, certes au forceps, arrive au bon moment pour booster le moral des algériens et des jeunes en particulier en proie à des perspectives bouchées. La victoire des Verts, qui sont un peu le prolongement de chacun de ces jeunes sur le terrain est de nature à leur redonner espoir. Le message de cette victoire du mardi 19 novembre est clair et simple : quand on veut on peut.
Il suffit juste pour l’Algérien d’aller au fond de lui-même pour trouver des ressorts , des moteurs pour le propulser. C’est ce moteur qui a propulsé les Fennecs mardi soir sur la planète foot du Brésil, le pays des « artistes associés »: Le Brésil, c’est dans huit mois. Le temps pour Coach Wahid de roder ses troupes. Mais aujourd’hui l’heure est à la fête, au Bonheur. Bravo, les Verts, Merci Madjid et vive l’Algérie qui gagne !