Une fois n’est pas coutume, le Département d’état américain connu pour ses rapports acidulés sur l’Algérie vient de pondre cette fois un texte plutôt flatteur. Et pour cause ! L’ONCLE Sam apprécie particulièrement les efforts de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. En « effet dans son rapport 2017 sur le terrorisme, il dresse un tableau clinquant de l’Algérie en mettant en évidence l’engagement sans réserve de notre pays contre l’hydre terroriste dans toutes ses déclinaisons.
Dans la présentation du rapport du Département d’état, il y est souligné que l'Algérie a «poursuivi ses efforts importants pour prévenir les activités terroristes à l'intérieur de ses frontières». Et d’ajouter que les chiffres publiés par les forces armées algériennes «montrent une pression continue sur les groupes terroristes, à travers le nombre de terroristes tués, capturés ou rendus, ainsi que les armes saisies et les cachettes détruites».
Le rapport précise que l’Algérie bien qu’elle ne soit pas membre de la Coalition mondiale contre l'EI, a «activement soutenu les efforts visant à contrer ISIS d'autres manières, telles que la contre-messagerie, les programmes de renforcement des capacités avec les États voisins et la coprésidence du groupe de travail sur le renforcement des capacités en Afrique de l'Ouest du Global Counterterrorism Forum».
Le Département d’état série par la suite les points forts de la stratégie algérienne qui a mené à la réduction sanbstnatielle de l’activité terroriste sur son teritoire mais aussi au niveau de ses frontières avec les pays voisins. Voici par ailleurs les remarques contenues dans ce rapport.
Législation : Application de la loi et sécurité à la frontière: Le 29 septembre 2017, une nouvelle loi est entrée en vigueur, apportant des modifications importantes à la procédure pénale algérienne. Tout en augmentant le nombre de jurés dans de nombreuses affaires pénales graves, les amendements précisent que dans les affaires de terrorisme, les procès et les appels ne seront entendus que devant les juges. La nouvelle loi prévoit un contrôle accru des poursuites judiciaires contre la police judiciaire, y compris la police judiciaire au sein des forces armées.
Les forces militaires et de nombreux services de détection et de répression, de renseignement et de sécurité ont traité du contre-terrorisme, du contre-espionnage, des enquêtes, de la sécurité des frontières et de la réponse aux crises. Parmi celles-ci figuraient, sous le ministère de l'Intérieur, les différentes branches de l'état-major interarmées, la gendarmerie nationale, les gardes-frontières relevant du ministère de la Défense nationale et environ 210 000 policiers nationaux ou la direction générale de la sécurité nationale. Les annonces d’information du MDN ont permis de signaler en temps opportun les incidents au cours desquels les forces de la MND ont capturé ou éliminé des terroristes et saisi du matériel, des armes, des caches de munitions et de la drogue.
La sécurité à la frontière est restée une priorité absolue : Les douaniers algériens et tunisiens ont continué à se coordonner le long de leur frontière commune. L'Algérie a créé un fossé et une berme le long de la frontière sud avec la Tunisie, déployé 3 000 soldats supplémentaires à la frontière libyenne et placé des équipements de surveillance et un mur de béton le long de la frontière marocaine. Selon les médias, l'Algérie a cherché à accroître l'utilisation des technologies de surveillance aérienne. Le gouvernement algérien a surveillé de près les manifestes de passagers des vols entrants et sortants. Les responsables gouvernementaux ont indiqué que tous les postes frontières avaient accès aux bases de données INTERPOL.
En 2017, six disciplines du laboratoire de médecine légale de la gendarmerie ont été accréditées aux normes de l'Organisation internationale de normalisation, une première dans la région. Les forces de l'ordre algériennes ont participé à des formations et à des échanges offerts par le gouvernement américain et par des pays tiers. Les participants algériens ont assisté à de nombreux ateliers organisés sous l'égide du GCTF. Un traité d'entraide judiciaire entre les États-Unis et l'Algérie est entré en vigueur le 20 avril, facilitant la coopération dans les affaires de terrorisme transnational et autres affaires criminelles.
Lutte contre le financement du terrorisme : L’ Algérie est membre du Groupe d’action financière sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, un organe régional de type groupe d’action financière. Son service de renseignement financier, appelé CTRF (Financial Intelligence Processing Unit), est membre du groupe Egmont. La CTRF publie régulièrement des arrêtés administratifs signés par le ministre des Finances, ordonnant le gel et la saisie immédiats des avoirs des personnes et entités figurant sur la liste des sanctions des Nations Unies en vertu de la résolution 1267 (1999) du Conseil de sécurité et de son successeur résolutions. En mettant en œuvre la résolution 2178 (2014), le code pénal algérien spécifie la responsabilité des combattants terroristes étrangers et de ceux qui les soutiennent ou les financent.
Lutte contre l'extrémisme violent (CVE): L' Algérie a mis l'accent sur une approche CVE pangouvernementale, y compris des programmes de réhabilitation et de réintégration pour les terroristes repentis. Soulignant l'importance d'une société inclusive, le ministère des Affaires étrangères a publié une brochure sur le rôle de la démocratie dans la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme violents . La régulation des mosquées pour assurer leur «dépolitisation» et leur «désidéologisation» est un aspect essentiel de l'approche algérienne. Le ministre des Affaires étrangères a récemment salué le «rôle crucial» des femmes dans les efforts de CVE, en soulignant les mourchidatesdes femmes qui travaillent avec des jeunes filles, des mères et des prisonniers. Le gouvernement algérien surveille les mosquées pour d'éventuelles infractions liées à la sécurité et interdit l'utilisation des mosquées comme lieux de rencontre publics en dehors des heures de prière habituelles. Les responsables gouvernementaux ont affirmé publiquement la tradition islamique sunnite de l’Algérie, que le gouvernement algérien considère comme une vision religieuse modérée pour le pays. Il y a eu des plaintes selon lesquelles le gouvernement impose des restrictions sur d'autres variantes de l'islam.
Coopération internationale etrégionale : L’ Algérie est un membre actif de l’Organisation de coopération islamique et de la Ligue arabe et est membre fondateur du GCTF. En 2017, l'Union africaine (UA) a nommé le coordinateur de l'Algérie pour ses efforts de lutte contre le terrorisme. L'Algérie est membre fondateur de l'Institut pour la justice internationale et la primauté du droit et a participé à des projets liés à la lutte contre le terrorisme mis en œuvre par le Service de la prévention du terrorisme du Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime. L'Algérie participe également au CEMOC, organe de coopération entre l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, créé pour lutter contre les activités d'AQMI au Sahel; et héberge le Centre de liaison et de fusion du CEMOC pour le partage d'informations.
L'Algérie siège au Conseil consultatif du Centre de lutte contre le terrorisme de l'ONU et accueille le siège du Mécanisme de coopération policière de l'UA (AFRIPOL), une organisation panafricaine chargée de promouvoir la formation et la coopération policières. L'Algérie accueille le centre d'excellence antiterroriste de l'UA, le Centre africain pour l'étude et la recherche sur le terrorisme. En tant que co-présidente du groupe de travail sur le renforcement des capacités en Afrique de l'Ouest de la GCTF, l'Algérie a accueilli la réunion plénière de ce groupe en octobre 2017.
Sur le plan bilatéral : l’Algérie a continué à s’engager dans la voie diplomatique afin de promouvoir la paix et la sécurité régionales. L'Algérie a présidé le comité de mise en œuvre de l'accord de paix au Mali et a continué de faire pression sur les parties prenantes pour soutenir le processus politique de l'ONU en Libye. L'Algérie a également participé à plusieurs forums sahélo-sahariens pour discuter des politiques de développement et de sécurité, de l'évolution du terrorisme régional et de la coordination des donateurs. Les divergences politiques entre l'Algérie et le Maroc sur le statut du Sahara occidental sont restées un obstacle à la coopération bilatérale et régionale en matière de lutte contre le terrorisme en 2017.