Algérie 1

Icon Collap
...

Lutte anti terroriste : Necessité d’un retour aux valeurs

26-09-2014 13:18  Rafik Benasseur

La lutte anti terroriste va certainement connaître un nouvel élan consécutivement à l’horrible décapitation du touriste français Hervé Gourdel.

S’il est vrai, en effet, que celle-ci ne s’est jamais réellement arrêtée, il faut bien admettre qu’il y a eu au moins une baisse de vigilance que les hordes exploitent sauvagement et régulièrement. Parce que avant Hervé Gourdel, il y a eu en avril dernier le massacre de onze miliaire pratiquement dans la même région. Cela faisait bien longtemps qu’un tel bilan n’a pas été enregistré.

Passons sur la spectaculaire opération de Tiguentourine qui a révélé au grand jour de graves erreurs d’appréciation et des failles non négligeable dans le dispositif de lutte contre le terrorisme notamment au niveau de la frontière avec la Libye.

A quelque chose malheur est donc bon pour revoir ce qui marche moins bien ou pas du tout. Ce dernier crime abject devrait donc servir de sonnette d’alarme à savoir que le terrorisme est loin d’être éradiqué en Algérie. Et ce n’est pas «l’expérience algérienne» vantée sur les tribunes internationales qui va prouver le contraire.

Signe de cette nouvelle prise de conscience du danger, le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, à déclaré ce jeudi au Conseil de la Nation que l’Etat va resituer les fusils de chasse aux citoyens qui en ont été dépourvus durant la décennie noire.

Changement de cap

«Tous les fusils de chasse confisqués durant la décennie noire dans le cadre de la lutte antiterroriste, seront restitués à leurs propriétaires » a en effet promis Tayeb Belaiz, lors d’une séance plénière au consacrée aux questions orales.

Le ministre a fait savoir qu’une stratégie a été mise en place par ses services concernant les armes qui n’ont pas encore été restituées à leurs propriétaires, car ne comportant pas de numéros.

Il a aussi précisé les «autorités compétentes» sont parvenues à un «accord» avec les citoyens qui n’ont pas encore réceptionné leurs fusils pour une raison ou une autre en prévision de leur dédommagement. Techniquement, Belaiz a expliqué qu’un accord avec le ministère de la Défense nationale a été dégagé pour affecter des numéros aux fusils avant de les remettre aux propriétaires.

C’est la toute première mesure prise par les pouvoirs publics après le «coup» de Daesh en Haute Kabylie. C’est la preuve si l’on est que le meurtre d’Hervé Gourdel de par son retentissement mondial a fait bouger les lignes et c’est tant mieux.

Reconstituer le «front national»

Il va sans dire que l’extraordinaire dispositif matériel et humain mobilisé pour ratisser toute la région et mettre la main sur les monstres de Daesh, prouve que la lutte contre le terrorisme va connaitre un nouvel élan.

L’Algérie qui revendique un savoir-faire (à juste titre d’ailleurs) dans lutte acquis durant les années 90 dans les maquis, se doit de justifier à nouveau ce «statut». Empêcher l’installation d’un sanctuaire de «l’Etat Islamique» en Algérie est la nouvelle mission des forces combinées de sécurité.

Et parallèlement à cet effort sur le terrain, le discours politique doit se mettre au diapason des enjeux sécuritaires au lieu de se gloser sur des victoires passées. Retisser les liens avec la population pour une meilleure collaboration suppose aussi qu’on recrée un front national contre le terrorisme. Une perspective qui passe par une remise à plat des différents politiques à la veille de la révision de la Constitution.

La lutte anti terroriste n’est pas une affaire du pouvoir mais celle de tous les algériens.



Voir tous les articles de la catégorie "Focus"